Alopias et Erica

Elle laissa une trace de cambouie sur sa joue en passant le dos de sa main pour essuyer la sueur qui perlait, de son avant-bras elle remonta une méche de cheveux qui était collée sur son oeil et pris quelques secondes pour remettre ses idées en place.

-Je n'aime pas les travaux manuel. J'ai trop tendance à réfléchir dans ces moments la et j'ai du mal à me concentrer sur ce que je fais. Mon esprit vadrouille, ressasse le passé et les jugements attifs que j'ai du faire. Je refais ma vie et j'ai toujours la désagrable impression que j'aurais pus faire mieux.

Elle prend une gourde et bois une gorgée d'eau, s'essuis la bouche d'un revers de bras puis s'asseoie. Elle essuis sa min sur son jean et laisse une nouvelle trace noire.

- Mais le truc c'est que je ne pourrais jamais revenir en arrière, ni même faire mieux que ce que j'ai déjà fait. Alors plutôt que de refaire ma vie et de m'ecoeurer sur les erreurs du passé je devrais me féliciter de les avoir faites et d'en prendre compte dans mes choix d'aujourd'hui et de demain car c'est ce qui fait de moi quelqu'un qui change.

Elle s'arrêtte, plus pour marquer son dernier mot et te laisser le temps de méditer que pour elle même.

-Je crois que tu a pus changer au point que tu le pense. Honnêttement si j'avais été à ta place je ne sais pas ce que j'aurais fait face au violeur de ta compagne. Mais je doute que je lui aurait donné ma lance. Aujourd'hui je sais que je la lui donnerais mais il irait la chercher au plus profond de ses entrailles.

Elle se redresse.

-Le monde est violent. Comme toute chose violente il est traumatisant, affectant les gens de manière radical. Nous changeons tous si vite. Il est parfois si difficile de se trouver. J'ai moi aussi très souvent l'impression de voir une étrangére quand je regarde dans mon mirroir ou lorsque je scrute la paume de mes mains après un cauchemard la nuit. Je croyais...

Erica ramasse deux pieces qu'elle nettoie avec un chiffon. Elle met de la graisse sur l'une d'elle et imbrique les deux. Elle passe sa main sur son front en laissant une ultime trace de noir et t'offre un jolie sourire.

- Je t'apprend ce que tu veux si tu arrêtte de m'appeller frangine. J'aime pas ca. Ca fait fraternel et sa limite notre relation en restant plutôt hypocrite puisqu'on ne se connait pas depuis assez longtemps.

Elle sourit, sans se retourner vers lui. Elle se demande si il est capable de voir qu'elle s'amuse de la naïveté dont il fait preuve. Elle fait un effort pour retrouver un visage serieux avant de lui faire face à nouveau.

-Ca ne m'a pas fait de mal. Je ne savais pas pourquoi tu m'apellais comme ca. Si ca à pus faciliter l'approche que tu a eue avec moi tant mieux.

Elle sourit.

-Enfin, pour être franche je m'en doutais un peu. Tu m'avais dit avoir fait le deuil de cette femme. Mais tu m'a plus parler d'elle depuis que je te connais que toi même ou même de la petite que tu courtise. J'avais l'impression que tu voulais régler des comptes avec elle et comme tu m'avais dit, déjà que je lui ressemblais je me suis laissé penser que tu aller les régler avec moi. Seulement je ne suis pas elle. Moi j'ai eue un mari que j'aimais de tout mon coeur. Je crois que j'en ai fait le deuil, au moins en partie. Je suis prête pour...

Son sourire s'efface, elle semble un peu génée et se retourne pour remonter le verrain dont elle en train de s'occuper. C'est surtout une escuse pour se cacher.

-J'imagine que si elle à été violenté c'est peut-être la peur que nous éprouvons pour le reste du monde qui nous rapproche elle et moi. Peut-être notre soif de vengeance qui nous rend différente de ce que nous pensions être avant de voir nos univers s'écrouler autour de nous. Ou cette conscience de notre condition d'être faible et vulnérable qui nous empêche de nous sentir en sécurité et d'entreprendre les démarche qui nous donnerons un minimum d'estime de soi. Avait-elle peur de sortir de sous sa tente? Y-est-elle resté pendant des jours ou des semaines, allongée sans rien dire, sans oser poser les yeux sur un monde trop effrayant pour être affronté? Peut-être est-ce le point commun qui nous fait ressembler à tes yeux. Mais je ne suis pas elle. Elle est morte! Je suis vivante! J'ai un avenir elle n'en à plus.
J'espere juste que tu n'essais pas de te convaincre que je ne suis pas une image de Tasartir, ce n'est pas le cas. Je suis désolée de te faire penser à elle et contente que tu comprenne que ce n'est pas le cas.

Erica prend un pince et ressert un ecrou avant de se retourner vers toi.

- J'aimerais à nouveau Alopias. Je referais ma vie. J'espere retrouver mon chien avant c'est tout, comme... Comme une trace du passé, un souvenir laissé par l'homme qui aurait du être mon mari. Mais je ne resterais pas coincée dans le passé comme une damnée en Enfer. Tu devrais peut-être regarder ton avenir dans les yeux de Yhaminia. Qu'est ce que tu en pense?

Elle trouve l'idée assez amusante. Faire une annonce à la radio. Erica cherche son chien, un Berger Allemand perdue il y'a 5 ans. Beau poils à l'époque, gentil, joueur et intelligent. Il est peut-être devenue moche, battut, agressif et depressif mais veuillez me contacter si il répond à son nom. Elle sourit, sur le point d'éclater de rire ou de fondre en larme.

- Je me demande si tu n'aime pas souffrir Alopias. Ce n'est pas d'une claque dont tu a besoin mais d'une caresse pour te rendre compte que malgrès les difficultés la vie est belle. Il suffit de ne pas s'attarder sur les détails désagréables mais de regarder l'ensemble. Avoir un point de vue différent de nous même, de notre vie et du monde. Finalement les choses ne sont pas si mal que ca! Et puis tu n'es pas saoulant. Tu m'occupe en fait, sinon je m'ennuis.

Erica s'essuis à nouveau le front étalant un peu plus la trace de cambouis qu'elle y avait déposé un peu plus tôt.

-L'idée de passer un annonce est assez marrante. Je pense sincérement qu'il est mort tu sais. Et je n'ai pas très envie de me ridiculiser en demandant si quelqu'un a trouver un Berger-Allemand. Sur les ondes ils parlent de communautés, de morts et de vie, débattent de l'avenir. J'aurais l'air bête avec mon chien.

Les doigts se touchent un bref instant et Alopias semble rester en suspension quelques seconde comme si ce contact pouvait être éttonant. Erica fronce les sourcils mais fais très vite comme si elle n'avait rien vue. Elle passe un peu de graisse sur les contours du filtre. La derniere piéce du montage qu'elle imbrique à sa place dans un petit cliquetis métallique.

Elle ecoute les arguments de son ami sur le fait qu'elle devrait passer une annonce. Soit il n'a pas tord c'est vrais mais...

-Je n'ai jamais dit que j'attendrais de le trouver pour aimer à nouveau!

Pourquoi faut-il qu'elle s'exclame plutôt que de juste souligner la chose. Elle a l'impression qu'inconsciement elle avait besoin que cette chose soit bien comprise. Elle a fait son deuil et elle peut aimer quelqu'un d'autre maintenant. Son coeur se serre à cette idée. En réalité elle n'essait pas de le faire comprendre mais de s'en convaincre parce qu'elle n'en ai pas sur. Elle n'en ai pas sur du tout même.

Elle se retourne et attrape les pièces qu'Alopias tente d'emboiter l'une avec l'autre.

-Je prefere avoir l'air bête à tes yeux qu'a celui de tout le monde. J'aurais moins honte et si tu me taquine dessus et je pourrais en rire avec toi, alors que j'aurais plus de mal à supporter le regard des inconnus.