Ennuie et "botanique"

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Dans la plaine, le printemps se mourrait. Le soleil commençait à bruler une végétation qui n'avait pas vu une goutte d'eau depuis trop longtemps. L'eau pour sa part ne se faisait pas encore rare mais on sentait que bientôt sa recherche serait une lutte quotidienne.

Mais pour l'heure, un petit groupe s'occupait de récolter des plantes encore jeunes. Pour une fois Matthias œuvrait à cette tâche aux côtés de Jade, Naïma et Henri. Habituellement le jeune homme partait dans des expéditions solitaires ramenant, d'on ne savait trop où, plus de denrées qu'il n'aurait pu en produire lui même.

Un manque d'entrain, un besoin de compagnie ou une idée précise peut être l'avaient poussé à les aider. De fait il circulait en circonvolutions désordonnées autour des deux femmes, faisant assez peu cas d'Henri.
Il n'affichait pas un visage différent des autres jours, cheveux non peigné et chemise débraillée, si ce n'était un oeil particulièrement brillant et une pupille légèrement trop dilatée.

De temps en temps il ramenait quelques herbes au point de départ tout en souriant à Jade, essayant d'en faire de même pour Naïma qui faisait manifestement exprès de ne pas le voir.
Désintérêt ? Début de re-zombinite ? Matthias se posait diverses questions. Pourtant il avait promis de respecter ses désirs et il ne voulait pas se dédire en allant l'importuner dès à présent.

Du coup pour secouer son ennuie, il décida d'embêter Jade, chose qu'il faisait toujours avec plaisir.

Revenant par derrière, il se saisit d'une petite herbe qui présentait toutes les caractéristiques d'un plumeau duveteux et dans un grand cri d'attaque, il se jeta sur elle pour la chatouiller.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Stoïque. C’est ainsi que demeure Jade à l’attaque chatouilleuse.
Pas facile ! Au cri du prédateur, qu’elle devinait lourdement armé, elle s’était fait violence pour ne pas sursauter. A peine un frémissement et un furtif sourire. Comme quand on sait que c’est sur nous que la foudre va tomber. Fatalisme.

Fermant brièvement les yeux, elle résiste à son assaillant. Se concentrer sur les plantes. Oh, un pissenlit ! C’est banal mais utile, non ? Cette mauvaise herbe devient primordiale dans sa lutte.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Durant quelques secondes qui durent sembler une éternité, Matthias s'acharna à grattouiller la peau blanche du cou de la jeune femme. Contrarié de la voir se concentrer sur la fleur qu'elle cueillit, l'homme se saisit du pissenlit comme par un tour de passe passe.

En un bond il avait volé la fleur, effectué un roulade et s'était retrouvé étalé par terre sur le dos. La regardant d'en bas avec un sourire narquois, il la goba sans autre forme de procès. Alors seulement il s'exclama:

"MEME PAS DRÔLE ! J'suis pas d'accord ! Comment tu fais, d'abord ? c'pas humain ça. "

Faisant tourner son instrument de torture entre ses doigts, Matthias s'accroupit, l'air prédateur prêt à bondir à nouveau et le regard s'attardant sur les pieds de la jeune cueilleuse.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Mi- vexée pour sa fleur, mi-hilare de la protestation du Matthias, Jade se détourne de lui et poursuit sa tache, feignant de l’ignorer avec superbe.

C’est pesant ce type de regard. Condensé sur la plante de ses pieds nus, la rouquine sent l’attention du jeune homme, prêt à bondir de nouveau.
Survivante du premier assaut, elle n’est pas sure de ne pas succomber au second, qui s’annonce plus fourbe.

Quand il va attaquer encore, elle se retourne vivement pour lui faire face et le surprendre.
Ses cheveux bouclés emmêlés lui donnent des airs de lionne. Un sourire carnassier illuminant son visage joueur. Canine de nacre, regard malicieusement aiguisé.
Les mains tendues, aux ongles courts désormais, prêtes à fondre sur les côtes de Matthias pour le chatouiller jusqu'à la mort…
La meilleure défense, c’est l’attaque !

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

C'était comme s'il avait attendu ce signal. Alors qu'elle le défiait, il bondit à nouveau, fondant sur elle, la renversant cette fois ci.

Jeu stupide d'un sale gosse au trop plein d'énergie.
Il tenta d'abord de viser les pieds alors qu'elle ripostait autant qu'elle pouvait. Le but étant bien sur d'arriver à surprendre l'autre.

Matthias se mit à rire nerveusement pour eux deux. Ils se débattaitent tant bien que mal, elle filant comme une anguille, lui n'arrivant pas à la maitriser puisque pour cela il aurait fallu qu'il joue de sa force.

Après une lutte acharnée, Matthias lâcha soudain prise en roulant à nouveau sur le dos, faisant le mort, tachant de ne pas rire.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Etendue dans sa lutte, Jade respire bruyamment, essoufflée. Un immense sourire sur son visage rougi. Du coin de l’œil, elle surveille Matthias, allongé tout comme elle, après avoir baissé les armes.
Elle s’est bien défendue, et le jeune homme, combattif, a quand même essuyé quelques attaques fulgurantes. Ravie, elle se félicite pendant la trêve.

Le temps de retrouver son souffle. Que le cœur se calme un peu.
Lentement la rousse se redresse à moitié, tournée sur le coté.
C’est qu’il ne bouge vraiment pas le bougre ! Un froncement de sourcil trahit sa perplexité alors qu’elle s’approche de Matthias légèrement.
Il ne tiendra pas longtemps. Alors elle attend qu’il craque. Comme un diable hors de la boite, qu’il bondisse encore.

L’observation se prolonge… Jade, amusée et confuse, regarde les mèches de cheveux chatains se balancer à peine, en désordre, dans un léger mouvement d’air. Rien d’autre ne bouge. Sauf le thorax, exagérément régulier.
N’y tenant plus, elle s’avance encore, penchée sur le corps du jeune homme. Ses boucles cuivrées frôlent le front du faux dormeur, et du bout des doigts, Jade effleure la pointe du nez. Toute en retenue, convaincue qu’il va s’animer tout à coup pour la mordre avec un rire fou.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Un claquement de mâchoires pour faire peur. Les doigts se rétractèrent par un mouvement réflexe mais Matthias était très vif. Sa main intercepta le poignet. Ouvrant les yeux, il demanda avec un sourire narquois:

"Alors? Je commence par lequel? Le petit peut être ? Il est bien appétissant..."

Son regard se fit soudain plus acéré pour détailler les ongles avec un haussement de sourcil faussement inquiet:

"Mais! mais? T'es pas si griffue que ça écureuil espiègle ! c'est Alop' que tu cardes pour les limer ? Le pôvre..."

Hilare mais momentanément plus calme, Matthias relâcha la main de Jade tout en se tournant vers elle. Son regard s'attarda une seconde sur Naïma qui se trouvait plus loin dans son champ de vision puis revint sur la jeune muette. Changeant presque de sujet comme souvent, toujours souriant:

"On va bientôt retrouver ton habitat naturel. 'fin si ma carte est bonne. J'imagine que ça va te plaire comme endroit."

Naïma travaille, sans rien dire.
Elle n'a toujours pas parlé avec Matthias, et en réalité, elle ne sais plus si elle en a envie ou pas. Elle commence à s'habituer à ce sentiment étrange qui la prends quand elle regarde l'homme. Un mélange d'attirance, de tristesse et de désarroi. Une envie de se blottir dans ses bras, et de s'enfuir loin de lui en même temps.
Elle n'était pas sure qu'une discussion change beaucoup de choses. Elle avait souffert. C'était de sa faute. Elle aurait du le savoir.

Matthias chatouillait Jade. Il s'amusait, riait, sans se douter qu'il lui avait brisé le coeur.
Elle jeta un coup d'œil à Henri. Le souvenir d'Eugène rejailli. lui ne lui avait jamais fait de mal. Il ne lui avait jamais offert son coeur, mais il l'avait toujours protégée de toute douleur.
Un dernier coup d'oeil à Matthias, puis elle se repencha sur les fleurs à cueillir.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Un sourire en coin répond à sa question sur ses griffes. Le dos d’Alopias, est zébré de quelques marques, masquées par le t-shirt, en effet. Jade se dit, en battant des cils innocemment, que c’est une façon comme une autre d’exprimer sa passion.
Légèrement rougissante quand même, elle note qu’il faut couper encore un peu ses ongles. Histoire de.

Matthias saute du coq à l’âne. Lui offre une seconde d’apaisement en pensant à la foret, bientôt, autour d’eux.
La jeune femme récupère sa main. Lui a l’esprit déjà ailleurs.
Alors, bienveillante, elle s’en va, et retourne à sa tâche, après lui avoir caressé les cheveux avec tendresse.