Oisive coopération.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

La journée est déjà bien entamée, Alopias vaque tranquillement à sa laborieuse et ereintante activité de bronzage de la voute plantaire. C'est la fin de la période chaude, la période où plus rien n'est faisable sans luter, la période des activités de détente et de petits bricolages, de lecture, de discutions autour d'un bon verre d'eau tiède à la menthe… mais surtout, la période d'ennui profond et insoutenable trompée par des occupations souvent ridicules et inutiles.

Vérifiant pour la énième fois le tranchant de la belle lame de rasoir jetable monté sur un ridicule morceau de bois vert, alopias se coupe légèrement le bout du pouce, suffisamment pour entamer les premières couches de l'épiderme, mais pas assez pour entailler la chair. Le bricolage pourra servir pour d'autres rasages … peut-être.

Derrière lui, le feu de camp est entouré des restes de travail "pouvant attendre". Devant lui, a bonne distance, Jade semble occupée, modestement protégée du soleil par le auvent de sa tente. Pas loin de lui, Naïma, Henri, Matt, Tan, Onze heure trente, John, Jay… s'occupent à leur façon en attendant une luminosité plus clémente pour démarrer de nouvelles activités et replier le camp avant la marche prévue en soirée.

Matthias à proposé une formation de survie, vague projet pouvant aussi bien être à base de renforcement par de l'exercice physique fatiguant et pénible, qu'une préparation mentale aux souffrances liée à la faim et à la soif, ou qu'un apprentissage d'une meilleure gestion des ressources disponibles,

…

…

Ou Alors,… l'adoption définitive de la sieste aux heures où les gesticulations consomment le plus d'énergie associée à de régulières séances de bronzage en prévision d'un soleil plus brulant encore.

Un petit sourire aux lèvres, Alopias enfile son t-shirt, la sieste et le bronzage… ça attendra un peu…

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

De la théorie à la pratique… du prototype au produit fini… il n’y a qu’un pas. Grand.
C’est ce que constate Jade, concentrée à sa tache, les sourcils froncés et les yeux rivés sur le cuir dru où ses doigts s’échinent.
Gratter tout poil avec minutie, puis savonner la peau de bête et la frotter avec de l’écorce, dans le but, non-atteint encore, de l’assouplir. Le résultat pour le moment ressemble plus à une planche raide qu’a une pièce tannée. Et la jeune femme n’en peut plus !

Renfrognée et têtue, elle y a passé l’après- midi. A l’ombre de l’auvent de sa tente ouverte, un trait de crème blanche à l’horizontale lui barrant le nez et les pommettes pour se protéger du violent soleil d’été. Des mèches bouclées l’agacent, s’évadant du chignon trop lâche qu’elle improvise quand elle travaille. De geste vague, la rousse chasse ses cheveux et les mouches. Ces dernières attirées par l’odeur animale, tournent autour de l’apprenti maroquinière dans un bzz bzz des plus énervants.

Patience et longueur de temps… patience et longueur de temps… Même en y pensant très fort, cette citation d’une fable ne calme pas beaucoup l’impatience.
Désespérée et fâchée, Jade soupire. Mais pourquoi donc les sacs faits de tresses végétales ne sont pas assez solides ? Et cette peau qui ne veut pas se changer en cuir !

Elle a voulu faire des besaces, elle y arrivera ! Et s’il le faut, elle demandera de l’aide.
Les yeux verts quittent la peau animale pour chercher alentour une âme secourable.

Alopias se prélasse, oisif et paisible alors que le soleil darde encore ses dangereux rayons. Déchirée entre le plaisir de le regarder bronzer et le vague sentiment d’injustice à le voir glander alors qu’elle s’arrache le bout des doigts, elle lui adresse une moue ambigüe. Sa peau marquée prend une belle couleur et son air tranquille donne envie. Elle aurait du lui chatouiller les cotes avec un sourire en coin, et passer l’après- midi dans la tente avec lui. La rouquine hausse un sourcil, amusée. Gardons l’idée de la sieste crapuleuse pour demain.
Pour le problème du jour, de tous, il n’y a que Matthias et Alopias qu’elle estime capable de l’aider. Et comme justement, sa majesté se lève, repu de n’avoir rien fait…
D’un geste de la main, volontairement coquin, elle l’appelle à elle. Un petit clin d’œil en plus, pour faire vrai.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias hésite presque entre l'appel du devoir collectif et celui ravissant de sa compagne… presque. Il s'approche d'elle en souriant, pieds nus dans l'herbe.

-Je peux t'aider ma chérie ?

La question innocente d'un homme qui n'a aucune idée des corvées qui lui sont réservées par sa compagne, et sur le point de tomber dans toute l'horreur de l'abus de bonne volonté masculine. Regardant du coin de l'œil si les autres se préparent pour la formation de survie.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Ô que Oui, il peut !

Jade papillonne des cils, exagérant son air angélique, puis son sourire charmeur se change en moue boudeuse, quand au lieu de lui offrir ses lèvres pour un baiser, elle lui tend brusquement son ouvrage.

De l’autre main, elle fait s’envoler rageusement le tas de poils qu’elle avait constitué à cote d’elle, puis montre ses doigts rougis pour prouver à quel point son travail les a esquintés.
Alors qu’il trouve un truc ! N’importe quoi ! Mais plus utile que ces malheureuses planches de bois pour transformer ce bout de peau puante en magnifique cuir à sac !

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias, au lieux de trouver le contact doux et merveilleux des lèvres de Jade, se retrouve nez à nez avec un gros truc puant couvert de mouches bourdonnante.

-Euh... là, tu vois, j'ai beau me creuser la cervelle sur tes histoires de peaux depuis que tu as commencé le boulot, je ne sais toujours pas comment tu as obtenu ça ! mais je veux bien essayer de te remplacer quelques temps. c'est bien comme ça que l'on fait non ?

Il s'assied à ses cotés en ramassant un bout de bois et en plaçant la peau pour reprendre la tache interrompue par Jade. Tache qu'il effectue avec bien moins de talent sous les yeux effrayé de Jade qui risque de voir le travail de toute une après midi ruinée par la bonne volonté malhabile de son amant.

-Pfff ! Comme c'est partit, c'est pas encore aujourd'hui que je vais former les gens à la survie je crois, déjà que je me suis torturé les méninges une bonne partie de la journée pour trouver un truc à leur apprendre !

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

La jeune femme regarde Alopias fixement, les yeux arrondis par la surprise. Elle semble un instant interdite, presque choquée.
« Cervelle »... oui… évidement…
Doucement, elle lui retire le cuir des mains, et son visage reprenant une expression plus normale, l’embrasse avec un sourire puis se lève, l’abandonnant dans les poils.

Un regard circulaire à la recherche d’une casserole de bonne taille. Une petite moue en survolant celles de son cuisinier, qu’elle juge trop petites. Un sursaut de contentement en voyant celles de l’Irlandais. D’un pas décidé, Jade se dirige droit sur la tente de John, et, sans demander de permission, attrape la plus grosse gamelle, suspendue à un fil.

Un souffle sur le feu, un jerrican d’eau, la peau de bête à coté, et on attend que ça monte en température.

Le nez froncé de dégout par anticipation, la rouquine vient inspecter la carcasse animale d’où les cuistots ont préparé le diner. Les petites mains prennent la tête, un pied posé sur le tas d’os. Elle tire d’un coup qu’elle espère un peu sec et CRAC ! Le crane d’une bestiole dans les mains, Jade tombe sur ses fesses.
Des gros yeux la dévisagent. Ceux d’un cadavre non identifiable et ceux de ses compagnons de voyage. Même la face immonde de son infortunée victime à l’air de se foutre se sa poire.
Vaguement vexée, diablement rougissante, la muette se met debout, en s’époussetant pour l’honneur.

La tête est posée délicatement sur le sol et la jeune femme va chercher un gros couteau dans les affaires d’Alopias. Elle le tend vers le ciel en souriant de toutes ses dents, histoire de le montrer à l’assemblée (qui s’en moque royalement, sans doute), puis le pointe sur chaque personne du public, comme une prestidigitatrice cherchant un volontaire pour un tour de magie.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Peaux...marmite.. crâne... et couteau...
Matthias observait la préparation d'un coin d'œil d'abord indifférent mais il ne fallait pas plus que le manège de Jade pour exciter la curiosité du jeune homme.
Juste de quoi secouer la torpeur de l'après midi, l'ennuie et peut être un fond de tristesse.

En quelques bonds il fut sur les lieux, inspectant de plus près avec un air de terrier en chasse, avant d'apostropher l'assistance réduite:

"Haha, AT.TEN.TION Mesdames, Messieurs, j'crois qu'on est parti pour assister à un miracle.

Alors il s'assit en tailleur à côté de la gamelle, le regard brillant et près à sauter sur l'occasion pour fournir son aide.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Jade commençait à désespérer, le bras levé et un silence de plomb sur l’audience. Un bide !
Le temps d’esquisser une moue boudeuse et Matthias vient à son secours, bondissant comme un cabri pour la rejoindre en tonnant en vrai Monsieur Loyal.

Puisqu’on est dans le cirque…
Il s’assied a coté d’elle, en tailleur. Avec un sourire ravi, elle lui met d’autorité le crane entre les genoux. C’est assez dégoutant. La tête animale a encore ses yeux globuleux et quelques lambeaux de chairs accrochées à l’os. Drôle de jouet pour un tour de magie.
D’un clin d’œil espiègle, la rouquine rassure le jeune homme. Elle guide les mains de son volontaire sur la boite crânienne. Qu’il tienne bien là, comme ça… voila.

Elle lève une nouvelle fois les bras haut vers le ciel, les deux mains agrippées sur le manche du grand couteau. La langue tirée un peu et mordue de concentration, un œil fermé pour viser correctement.
Le coup va s’abattre, là, sur cette tête de bestiole grande comme un petit ballon, entre les cuisses de Matthias ! Et si elle se rate ? Mais si elle glisse ?!

… et….SCHLACK !

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Toujours avec son bout de bois inutile entre les mains, Alopias s'approche du petit groupe de curieux regardant la scène d'un air dubitatif. Tout son corps se fige lorsque le coup est asséné par jade entre les jambes du malheureux, souffrant pour le pauvre partenaire de bricolage de la jolie rouquine.

Il avise Henri et Onze à coté de lui...

-Alooors ! Règle de survie numéro une : Ne pas aider Jade quand elle a un couteau dans les mains.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

SCHLACK !

Sans broncher le jeune homme s'était docilement laissé manipuler par la sacrificatrice, s'en remettant à son habileté.

Le couteau transperça la tête de part en part pour venir s'enfoncer dans la terre... ratant de trois millimètres le mollet de Matthias. Mais il fut surtout soulagé de constater que sa virilité avait été épargné.

Pourtant il haussa un sourcil critique et commença par gronder la jeune magicienne:

"TOI !

Ne sors plus jamais ta langue quand tu fais un effort. Elle finira sectionnée par tes quenottes !"

Avec un léger sourire Matthias aida Jade à extraire la lame. La substance grisâtre suintait du trou. Levant les yeux sur elle, il montra soudain qu'en réalité il savait quelle était son idée:

"Hummm... j'sais pas si t'en aura assez... "