Papillons de Lumière ( :P )

Il faisait nuit lorsque Gray et Searclaw aperçurent enfin entre deux dunes la lueur du feu de camp de Fawkes, et la silhouette sombre, qui telle un fantôme du désert, se penchait par dessus les flammes. Searclaw marchait aux cotés de Gray, et malgré la dégaine étrange de ce dernier, qui semblait inadaptée, et son age, le jeune homme s'étonnait d'avoir peine à le suivre. Les deux marcheurs s'étaient contentés de n'échanger que des informations sommaires, sur les vivres, et leur destination. Pas d'autres discussions au cours de la longue randonnée, comme si ce n'était pas nécessaire. Aussi étrange que cela pouvait paraître, il n'y avait sans doute rien à dire. Fawkes servait de lien entre eux, et cela était suffisant. Ils avaient simplement marché, déterminés et en silence.

Searclaw était parti pour raisonner son camarade, et le ramener parmi les siens. Au fond lui, le jeune homme espérait que son propre départ des Infidèles serait temporaire, et suffirait à convaincre l'ex-nukéen par cette prise de risques calculée qu'il y avait encore des gens qui tenaient à lui au sein du groupe malmené. La marche, et la compagnie silencieuse de Gray aidant, ses propres fantômes l'avaient quitté pour quelques temps, comme cela arrivait lorsqu'il se trouvait un nouveau but. Le jeune homme expérimentait encore avec sa conscience, mais dans le désert imprévisible, loin des autres, il était vulnérable, et cela plaisait à Searclaw. Il pouvait mettre à nouveau sa vie sur le fil, ce qui le tranquillisait. C'était juste. Et ce n'était plus lui qui décidait. A l'approche du campement, il prévint à son habitude Fawkes de son arrivée d'une toux sonore, sachant combien il était facile dans l'obscurité ambiante de confondre le binôme de marcheurs avec un groupe de pillards inconnus. Connaissant Fawkes, ce genre d'erreur ne pardonnerait pas.

Caressés par les volutes glaciales du vent hivernal, Gray et lui s'engagèrent lentement dans le cercle lumineux projeté par le feu, et Searclaw ne pût s'empêcher de sourire de la métaphore lorsqu'il aperçut les papillons de nuit erratiques qui voltigeaient dangereusement près des flammes. Peut-être que Fawkes agissait ainsi sur Gray et lui-même, une attraction dont ils ne pouvaient se détourner, quitte à se bruler tous deux les ailes. Secouant la tête, le jeune homme rassembla ses idées évanescentes. Il allait devoir étaler des arguments irréfutables pour convaincre Fawkes, et la partie ne s'annonçait pas facile... Sans un mot, le jeune homme lança négligemment son paquetage près de la besace de Fawkes, et s'assit à ses cotés, tendant ses mains gelées vers le feu et la chaleur réconfortante.

Gray avait marché en silence durant tout le trajet, plongé dans un sombre chaos de pensées fusant en tout sens. Pourquoi était il ici? Pourquoi avait il quitté son poste à Ironwood? Pourquoi retourner prendre des risques dans le désert, sans autre objectif que de... voir la mer? Il connaissait les réponses à ses questions, pourtant, inlassablement, il se les répétait et inlassablement, il y répondait : Pour Fawkes. Pour ce qu\'il était. Par culpabilité. Par compassion.

Il se revoyait, retenant Fawkes alors qu\'au loin fumait Omega nuke, il se revoyait lui dire à quel point ce serait stupide d\'essayer de sauver qui que ce soit.

Mais à l\'époque, çà en valait la peine.
Et maintenant?

Et toi?

La question tomba dans son esprit comme une enclume, propageant une douleur aigüe dans son crâne, alors que déjà apparaissait la lueur d\'un feu de camps. La partie allait commençait d\'ici peu.

Gray se focalisa sur l\'instant. Searclaw toussa, dévoilant leur présence. Ce n\'était pas idiot, même si Gray avait d\'avantage confiance en Fawkes et trouver cela superflu. Searclaw s\'approcha le premier mais ne parla pas, s\'installant tranquillement près du feu. Les pions prenaient leur position.

Dans le silence, le crépitement du feu semblait provoqué un vacarme abominable pour Gray. Il joua sa première pièce.

\"Alors Fawkes, comment c\'est la vie en solitaire?\"

Assis, les avant bras posés sur les genoux, le dos droit, les yeux fermés, Fawkes attendait... il ne savait pas quoi. Il avait l'impression d'entendre les pulsations de la vie terrestres , portées par le vent glacé qui lui chuchotait d'incompréhensibles secrets.
L'air givré lui bloquait le souffle, et il devait forcer ses poumons pour inspirer à fond à un rythme lent et profond. Il s'imaginait le scintillement des étoiles, dans le ciel d'hiver débarrassé de tout nuage. La blancheur brillante de la lune dominant le paysage mort, jetant une lumière crue sur la neige.
Il était en paix. Débarrassé des scories de sa propre perception, il avait le sentiment de pouvoir comprendre ce qu'il lui échappait jusqu'à maintenant, même si une ou deux pièces de la mosaïque lui manquaient.
Il sourit. Encore un peu de temps.

Il ouvrit les yeux au moment même au Searclaw toussa.

Gray a écrit:

Alors Fawkes, comment c'est la vie en solitaire?

Il remit un peu de bois dans le feu, accueil silencieux de ses amis.

- Rude, reposante, Docteur, lui dit-il en souriant. Vous avez fait bonne route ? Vous devriez examiner Searclaw, il semble atteint d'une toux chronique.

Gray jeta un regard en coin à Searclaw qui se réchauffait en silence près du feu.

"J'aurais plutôt pensé à une réaction allergique bénigne..."

Répondit il, renvoyant son sourire à Fawkes. Puis revenant à la première question.

"Oui, nous avons fait bonne route. Enfin, j'ai fait bonne route en tout cas."

Il chercha d'un regard l'avis de Searclaw. Plus encore, il l'incitait à prendre la parole. Après tout Gray se moquait de l'aboutissement de la conversation, il savait déjà avec qui il resterait et se serait très bien contenté de continuer d'échanger quelques banalités si leurs conditions morts en sursis dans une nature hostile ne le poussait pas accélérer les choses.

Searclaw demeura un instant silencieux, les mains tendues vers le feu, fourmillantes tandis qu'elles se réchauffaient. Autour, la nuit était d'un noir profond, impossible de discerner quoi que ce soit à l'extérieur du cercle de lumière. Si la radio du jeune homme n'avait pas grésillé, pour diffuser le message d'Alicanta, les trois hommes auraient pu être seuls au monde. Searclaw sourit à pleines dents lorsque la voix d'Ali lui parvint, à travers la distorsion, et il se fit la promesse de la contacter après la discussion qui s'annonçait.. Il sourit à nouveau aux paroles de Gray et hocha de la tête en direction du médecin :

- Il faudra que je surveille ça... Une allergie Gray ? Voyez-vous ça...

Le rictus amusé s'évanouit progressivement tandis que Searclaw tourna la tête vers Fawkes. Tout devenait plus solennel lorsqu'il s'agissait de Fawkes. Cela semblait aller de soi, et cela convenait parfaitement au jeune homme. Cela lui donnait de l'importance, et justifiait les convictions intimes que Searclaw ressentait, sans pour autant les expliquer. Le jeune homme prit la parole, d'une voix douce et calme. Les fantômes avaient disparu, pour quelques temps :

- Je suis heureux de voir que tu vas bien, camarade. Je suis heureux de te voir tout court, en fait. Allons droit au but. Gray et moi avons partagé une discussion particulièrement métaphysique à ton sujet. Nous pensons tous deux la même chose de toi il me semble. Nous nous sentons le devoir de t'accompagner. Ensuite, il est vrai que ce cher docteur et moi-même divergeons. Je suis venu pour te ramener. Dis moi ce que tu veux entendre, et je te le dirai. Mais nous devons rejoindre nos compagnons.

Fawkes jeta un bref regard au docteur Gray pour voir si il était d'accord avec Searclaw, puis revint à ce dernier.
Il l'observa un temps au travers de la mince fente de ses paupières, l'ombre d'un sourire qui ne viendrait jamais flottant sur les lèvres.
Le feu de camp teintait un moitié du visage de Searclaw de ton chauds, parant son regard d'une ferveur brillante, reflet des flammes, tandis que l'autre moitié était le domaine de l'ombre bleutée de la lune.

- Pour me ramener pour quoi, exactement ? Encore une fois, je n'ai rien a apporter aux Infidèles, ou quel que diable soit leur nom, et je n'ai rien à tirer de leur...

Il hésita un instant sur le mot, qui finit par tomber comme une pierre dans le sable

- ...mode de vie. Un sociopathe manipulateur qui ne s'intéresse qu'à lui ou sa maitresse. Une gamine immature qui refuse toute intervention extérieure à son petit duo et qui se donne des airs de femme endurcie. Une guide spirituelle qui aspire à la paix, mais qui porte des jugements à deux vitesses selon le rythme de son cœur, qui a décidé d'adopter la froideur du marbre et qui m'a contacté juste avant votre arrivée par ce message : Revient. Joli trio de tête. Pourquoi reviendrais-je, Searclaw ? Pour suivre en silence, au titre de la survie la plus élémentaires ? Pour entamer une discussion qui n'intéressera personne, au vue de ce qui a déjà été tenté ? Ou bien pour tuer l'un d'entre-eux un peu plus tard ?

Un froid insidieux, sépulcral, semble ramper entre les trois hommes quand tombent les derniers mots. Seules ses dents et un éclair de sang brillant dans son regard ressortent de l'obscurité.

- Pour tout dire, la seule chose qui m'y fera revenir, si je n'arrive pas à vous chasser, sera votre propre survie, fous que vous êtes de me suivre tous le deux. Mais porterez-vous alors la responsabilité d'un nouveau drame ?

Il détailla ses deux compagnons froidement inquisiteur. Car il avait goûté l'amertume des pulsions de violence qui l'avaient enlacé à ses derniers contacts avec les Affranchis.

Searclaw hocha de la tête, eut même un sourire amusé lorsque Fawkes dressa le portrait du trio de tête des Infidèles. Pourtant il secoua la tête, avant d'adresser Fawkes à nouveau, la voix basse, le ton sincère :

- Camarade. Je suis touché que tu sois prêt à sacrifier ta liberté pour notre sécurité. Mais je te rassure, je ne suis venu auprès de toi pour entamer une grève de la faim, et t'obliger à me ramener. Je suis là pour te guider, tout comme l'est Gray. Ne te détourne pas des amis que nous avons parmi les Infidèles. Je pense à Jack, à Alicanta, à Cinoque, que je n'ai pas sauvé pour rien. Ils souffrent forcément de notre absence, que ce soit moralement ou physiquement, car en divisant le groupe, chose qui je te le concède n'est pas de ton fait, nous mettons non seulement nos vies en jeu, mais également celles de nos amis restés en arrière. Prends donc celà en compte dans ton raisonnement.

Gray eu un sourire presque moqueur aux propos de Searclaw... Comme si çà pouvait marcher, pensa t'il, ironique. Il prit la parole à peine ce dernier tût.

"Fawkes. Moi non plus j'ai rien à foutre avec eux. Je l'ai apprécies pas plus que tu ne les apprécies. Onze se méfie moi, juste parce que je suis médecin, Matthias m'agace et Naïma me prend probablement pour un vieillard empoté et incapable.
Quant aux autres... je m'en fou. Y'a bien Jack, mais il est jeune, impulsif, parfois naïf et il me fait souvent penser à ce que j'ai laissé tombé à Ironwood."

Il marqua une pose, fixant son regard opaque sur Fawkes.

"Que j'ai abandonné pour te suivre. Toi. Je ne dis pas que je le regrette. Mais au nom de notre passé, j'apprécierais grandement que nous arrivions tous les deux vivants jusqu'à Twitter Swamp. Tu feras ce que tu veux après, avec ou sans moi. Mais pour l'instant notre meilleurs chances d'arriver en vie jusqu'à Twitter, c'est encore les Infidèles, ou Affranchis ou quelques soit le nom rocambolesque qu'ils veulent qu'on leur donne."

Un tournant majeur de la partie venait d'être franchit.

- Justement si, Searclaw, j'ai choisi une séparation bien réelle, pas une mascarade. Et je ne crois vraiment pas nos anciens compagnons de route souffrent physiquement de l'absence de nos trouvailles en matière de survie, s'il est une chose dont je suis sûr, c'est qu'il vaut mieux éviter de se surestimer, mon ami.

Comment pouvait-il être à ce point aveugle ? Cela ne finissait d'étonner l'ex-nukéen. Il se rendit compte que rien qu'à l'idée de retourner parmi les Affranchis, sa main c'était inconsciemment posée sur ce couteau qu'il avait plongé dans la gorge de Muse.
Son regard s'égara alentour. Que n'y-avait-il Mehowq, Tibor ou un autre de ses fantômes pour venir lui dire ce qu'il pensait de tout cela ? Il y avait bien longtemps qu'il n'avaient aperçu l'un d'entre eux.
Il soupira et regarda les deux visages tournés vers lui. Searclaw, plein d'espoir, et Gray, dont la seule chaleur venait du reflet des flammes qui miroitaient sur ces lunettes.

- Ce que je ne comprends pas, c'est que vous parlez tout les deux de survie. Pourtant je ne vous retiens pas ici, avec moi.

Il leva la main avec un soupir.

- Non, je ne veux pas la réponse, je la connais déjà, vous êtes fous. Et puisque vous semblez prompt à jouer avec la vie des autres, dit-il en assurant son poignard dans son fourreau, je vous cède.

Il s'enroula dans sa couverture, et laissa les braises l'entrainer dans un sommeil agité.

"Mouais... C'est çà. On est fou... de vouloir te garder en vie."

Sur cette réplique boudeuse, Gray s'enroula lui aussi dans la couverture qu'il venait de sortir de sa besace.

Aux paroles de Fawkes, Searclaw afficha un franc sourire. De manière pragmatique, son soulagement résidait en le fait que son espérance de vie venait d'augmenter sensiblement. Mais au-delà de ces considérations terre à terre, il eut la sensation d'avoir accompli un premier pas dans un monde plus grand. Les choses se passaient comme il l'attendait. Gray et lui même en avaient parlé. Fawkes était leur meneur. Mais ils étaient ses guides, ses seconds. Fawkes avait accepté. Il avait accepté leurs conseils, et était revenu à la raison. Un premier pas, donc, vers cette chose intangible qui les liaient tous deux à l'ex-nukéen. Tandis que ses compagnons s'enroulaient dans leurs couvertures, le jeune homme se rapprocha un peu plus du feu, et s'empara de sa radio, qu'il brancha sur la fréquence d'Alicanta. Après un bref échange sur les ondes, Searclaw fit à nouveau face aux deux silhouettes allongées non loin de lui. Espérant que Fawkes et Gray ne dormaient pas encore, il annonça d'une voix sans émotion :

- Henri est mort. Notre présence auprès de nos amis devient de plus en plus urgente, il me semble. Nous devons les rejoindre au plus vite.

Il ouvrit instantanément les yeux. Il se redressa sur un coude pour regarder Searclaw par-dessus le corps allongé de Gray, cherchant dans son regard la réponse à sa laconique annonce.
Henri était mort.
Que s'était-il passé chez les Affranchis ? S'était-il suicidé ? Cela paraissait peu probable, avec la naissance de la petite Sarah. Même un homme aussi stoïque qu'il l'avait été ne les aurait pas laissées toutes les deux derrière lui.
Un accident ? Ce n'était pas impossible, après tout, ils vivaient dans un monde dangereux. Mais tout de même, ils étaient en groupe, non ? Cela réduisait les chances de blessures dues à une attaque...
Une maladie soudaine ? Non, pas avec les herboristes dont il disposait dans le groupe. Et même si Naïma avait refusé de l'aider, il restait au moins John qui l'aurait fait, lui.
Ils ne l'avaient tout de même pas exécuté. Ils n'auraient pas fait de Sarah une orpheline. S'ils avaient voulu le faire, ils l'auraient fait... avant sa naissance, probablement. Ou était-ce une manière de respecter une dernière volonté d'un condamné ? Voir sa fille et mourir.
Fawkes se sentit vide, desséché. Il avait accusé Searclaw et Gray de folie. Mais c'était l'Univers entier qui avait perdu les pédales...

Searclaw lut sans effort les questions qui s'entrechoquaient dans l'esprit de Fawkes, après tout, les mêmes l'habitaient lui aussi. Des doutes. Des explications plausibles. Le jeune homme soupira, encore un mort parmi les Infidèles, cela faisait deux depuis son arrivée, deux hommes qu'il n'avait ni connu, ni apprécié, même de loin. Muse lui faisait peur. Henri... était Henri. Silencieux, évasif. Nihiliste. Un homme qui semblait déjà mort en somme. Pourtant, à la pensée de Onze, et de sa fille, qu'il laissait derrière lui' cela l'attristait. Searclaw parla à nouveau, tacha de donner autant de détails que possible, même si ceux-ci étaient rares :

- Ali dit qu'il est mort comme ça, d'un coup. J'ai pensé à une crise cardiaque. Dommage que tu n'aies pas été là Gray, t'aurais pu l'autopsier. Il m'est arrivé de l'apercevoir avaler des pilules. Il était malade ?

Le jeune homme sembla hésiter, et un voile d'ombre s'abattit sur ses yeux. Il fixa Fawkes, scrutant attentivement sa réaction :

- Fawkes c'est peut-être pas la moment de te dire ça, dans la mesure où on va repartir dans la gueule du loup, mais juste après la mort de Muse, Naima était en colère. Elle m'a ouvertement déclarée que tu risquais ta vie auprès d'elle. Cela semble être passé. Pourtant elle m'a détaillé comment elle s'y prendrait. Cela serait rapide, et sans douleur. Du poison. Elle m'a même montré la fiole. Et puis il y'a eu cette discussion dans laquelle je suis intervenu, au sujet de la division des groupes. C'était entre Naima et Matthias, je passais devant leur tente par hasard, avec du bois, j'ai entendu quelques mots, et j'ai dit ce que j'avais à dire. Mais pour parler franchement, ils discutaient plus de mort que de départ... Nous ne saurons probablement jamais la vérité. Crise cardiaque, c'est possible. Je ne compte pas chercher à en savoir plus. Mais j'aurai toujours ce doute...

Gray s'était redressé, somnolent.

"Dans le genre bonne nouvelle... Vivement qu'on arrive à Twitter."

Fawkes ne quittait pas Searclaw de son regard pénétrant.
Une mort subite ? Déjà cela écartait l'exécution sommaire, et il senti une partie du poids qui lui écrasait la poitrine s'évanouir.
Il ne croyait pas à la crise cardiaque. Pas un seul instant. Henri était un homme solide et actif. Du moins, dans son genre.

Il hocha la tête à la conclusion de Searclaw. Ils ne seraient probablement jamais sûrs. Puis il se rallongea.

- La route est encore longue, Docteur. Une dizaine de lunes. Peut-être un peu moins.