J'écrirai ton nom...

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Comme à l'habitude qu'il avait reprise, Matthias crayonnait tranquillement et silencieusement. Cette activité était probablement la seule qui tenait coi le jeune excité.

A un moment où l'herboriste passa, Matthias l'intercepta en lui tendant négligement un papier. Sur la demi feuille, elle, nue en train d'arrnager ses cheveux, sensuelle, magnifique.

Par dessus ses lunettes il lui jeta un coup d'oeil espiégle puis fit semblant de rien.

Sous le dessin, un peu en travers, manifestement rédigés très rapidement, quelques vers.

A l’aube incertaine, me détacher de toi je ne veux
N ovice que je suis, rendormir mon cœur je ne peux
G ageons que toute la journée, l’ensemble de mes sens
E nivré de ton contact nocturne, souffrira de ton absence.

N ourrie de ton corps doré, déjà ma langue s’imagine
A ller et venir, inventer ce nouveau langage,
I diome didactique, jusqu’à la moiteur de ta toison féminine,
M on rêve s’égare vers un doux badinage…

Ange adorée, te caresser toujours je voudrai.

Elle prit le papier sans vraiment y prêter attention.
Mais le faux air innocent de Matthias l'incita à regarder.
Et elle se vit. Elle, nue, étalée sur le papier, impudique.

Cette image d'elle la troubla.
Elle n'avait jamais eu l'occasion de voir son corps en entier, depuis son arrivée dans ce monde.
Elle s'était bien rendue compte qu'elle avait changé. Mais pas à ce point.
Si le dessin était fidèle, elle n'était vraiment plus la même.

Son corps s'était affiné, et musclé.
Sa peau s'était marquée de cicatrices, qui lui donnait un air de sauvageonne qui ne lui déplaisait pas.
Et surtout, elle s'affichait ainsi, nue, sans pudeur, sans gène.
Elle avait tellement changé ... Au plus profond d'elle-même.

Puis elle détacha son regard du dessin, pour lire le court poème.
Elle sourit, malicieuse, et s'accroupit à coté de Matthias.

Dis-moi, petit démon, tu cherches à entrainer un ange en enfer, grâce à la luxure ?

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Sourire freedent éclatant, le jeune homme posa son regard vert aussi lumineux qu'inquisiteur dans le sien. Un de ses doigts frôla les lèvres de Naïma puis il se pencha légèrement sur elle pour dire:

"Je crois, en vérité, que le paradis est un endroit merveilleux où les anges magnifiques forniques dans des nuages cotonneux. Dis moi un peu à quoi fantasme un ange, jolie Naïma ?"

Rieuse, elle s'assit sur le pont, en face de lui.

Et moi je crois que tu imagines le paradis tel qu'il te plairait.
Mais tu as raison. Après tout, le propre du paradis est d'être un endroit parfait.
Il doit y avoir autant de paradis que de personnes sur cette terre.

A quoi fantasme un ange ? Hum ...

Elle prit un air sérieux et pensif.

Et bien ... Je dirai qu'un véritable ange devrait fantasmer à une vie de prières et de délaissement.
Mais, pour ma part, je rêve plutôt d'une vie tranquille, dans un endroit où personne ne viendrait nous déranger, et où je pourrait vivre nue tout le temps.
Et dans ce petit paradis sur terre, la luxure me parait un excellent passe-temps.

Elle garda son air très sérieux pour lui sourire.

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Le jeune homme fit mine de lever un sourcil oscillant entre l’amusement et la réprobation.

"Vivre nue tout le temps ? Voyez-vous ça... Humm, j'ai intérêt à construire un nid sacrement douillet parce qu’en hiver ça doit pas être très agréable.
Puis honnêtement, trop de nudité, bof ! Je préfère nettement avoir à deviner ! »

De fait il la déshabilla du regard, l’air malicieux. Puis rajouta innocemment :

« D’ailleurs il ne s’agit pas de luxure, je proteste vivement ! Il s’agit de prouver son amour car telle est la définition de « faire l’amour » ainsi que tu me l’as appris."

Hum ... Dans ce cas, je garderais mes vêtements. Si tu préfères.

Elle marqua une pause, et lui sourit, taquine.

Dans ce cas, je dirai que mon rêve serait de vivre sereine, sans rien devoir craindre.
Quand à mes fantasmes ... Je ne vais pas tout te dire non plus. Sinon, ce serait trop facile pour toi de me contenter. Je veux te faire ramer un peu, c'est plus rigolo.

Elle rit un peu.

Et puis, c'est en essayant de découvrir et de me faire plaisir, que tu me montres aussi à quel point tu m'aimes.
Et j'aime ça.

"Faire l'amour". Tu as raison, c'est pas pour rien que ça s'appelle comme ça.

Cela lui faisait vraiment plaisir de l'entendre dire ça.
Il avait mit tellement de temps à comprendre ça, et surtout, à l'appliquer.

Elle bascula à genoux, et s'approcha à quelques centimètres de lui.

Et si tu me montrais à quel point tu m'aimes ? Hum ?

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Le jeune homme s’avança imperceptiblement, ses lèvres prêtent à toucher les siennes. Mais le baiser resta en suspend, créant une légère impatience de part et d’autre.
Matthias souffla :

« Naïma… Tu n’auras plus jamais à craindre. »

Se reculant un peu, il saisit rapidement son carton à dessin puis la main de la jeune femme pour l’entrainer à sa suite.

Dans la cabine Matthias posa la pochette sur la petite tablette avant d’acculer vivement sa femme à la porte fermée. Son corps pesant un peu contre le sien, sensation dont il ne se lassait pas, il lui sourit et profita quelques instants du moment avant de l’embrasser réellement cette fois.
Lentement ses mains vinrent dénuder ses épaules, suivant la ligne des clavicules du bout des doigts. Puis sa bouche glissa le long du cou pour s’arrêter longuement à son endroit préféré, qu’elle lui avait offert il y avait maintenant bien longtemps.
Ses mains continuèrent le trajet le long des bras fins, faisant glisser la tunique jusqu’à rejoindre les siennes. Sous l’impulsion de Matthias, leurs doigts se mêlèrent, ou plutôt il les emprisonna, et leurs bras remontèrent au dessus de la tête de l’herboriste.
Le jeune homme plongea son regard dans des yeux qu’elle avait tellement plus sombres et bien plus impénétrables que les siens.

Il était calme bien que la désirant à en perdre la tête.

« Dis-moi quelque chose… »