Mer de Sable

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Les bottes s’enfoncent dans le sable. Un pas après l’autre, lent, profond, cadencé.
A chaque fois ou presque, Jade tressaille. L’impression que le sol se dérobe sous ses pieds.
En d’autres circonstances, tout cela lui aurai plu. La sensation des grains de sable sur sa peau nue jusqu'à la cheville, le vent tiède jouant dans ses cheveux, le soleil de printemps caressant son visage, le son des voix de compagnons joyeux…

Mais la, non.

Les rayons de l’astre, ne trouvant pas prise sur sa peau couverte de vêtements, chaussures, manteau et même capuche, se sont alliés avec le sol et se réverbèrent dans chaque éclat brillant, pour mordre sans vergogne, le petit nez blanc.
Le vent, la gifle par bourrasque, l’étreignant trop fort. Elle a du mal à respirer. Ne sait plus si c’est à cause de ça, ou de la marche forcée.
La jeune femme n’ose pas un regard sur ses compagnons. Elle sait Naïma en tête, et la suit. De toute façon, tout le monde s’en sort forcement mieux qu’elle.
Si elle flanche, ils la laisseront la, sans doute. A la merci du soleil et du désert. Un poids mort.
Un froncement de sourcil. Jade redouble d’effort. Petit bout de femme fluette. Elle n’est pas faite pour ça. Il le faut quand même, alors elle marche.

Dunes. A perte de vue. Du sable, plein, partout.
Il s’infiltre dans les bottes, dans les chaussettes. Ca gratte.
Il se porte avec le vent, et vient irriter son visage déjà rougi par un coup de soleil. Ca brule.
Il se glisse, visant les yeux clairs. Bientôt, elle devra les fermer. Naviguer a l’aveugle dans cet océan hostile.

Elle n’en peut plus. Ses jambes cassent. Son regard perdu dit au secours. A personne.
Les yeux rivés au sol qui se déroule sans fin, elle se mord la lèvre inférieure, qui se craquelle déjà par endroits. Toutes les crèmes, toutes les précautions, n’auront servi à rien. Trop fragile. Trop sensible.

Est-ce qu’elle s’endurcira ? Comme les autres. La rouquine envie Naïma. Si elle était née brune aussi, avec une jolie peau ambrée, elle ne souffrirai pas autant, probablement.
Si elle n’était pas muette, non plus. Elle serait capable de hurler. Crier. Un bon coup. Pour se débarrasser des tensions, pour s’énerver un peu. Chez les autres, ça a toujours l’air de marcher.
Puis rire, quand les nerfs lâchent. Pour casser cette ambiance plus pesante encore que le soleil du désert. Rire, avec eux, avec lui. Sans raison.
Voila. Crier, puis rire. C’est cela qu’elle désire plus que tout a monde, à ce moment précis.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias ferme la marche, comme d'habitude. Il voit bien que Jade est en difficulté, si il n'avait pas autant de rencoeur envert elle, il l'aiderait !

Il la laisse souffrir un instant, esperant que quelqu'un d'autre remarque son état avant lui et lui épargne de s'en occuper.

Alors que les jambes de la rouquine semblent sur le point de cesser de la porter, une main vient agripper fermement son bras pour la soutenir et l'aider à regagner du terrain sur le reste du groupe tout en lui mettant une gourde en aluminium sous son nez.

-Héé la miss ! Tu restes avec nous ? Boit-ça ! c'est de l'eau enrichie en glucide ! ça devrait te donner de quoi suivre le rythme. On ne va pas tarder à faire une pause de toute façon, juste le temps que Naïma nous trouve un coin tranquille, c'est mauvais de marcher aux heures les plus chaudes.

Son ton n'était pas moins froid qu'au moment du départ, mais Alopias avait malgré tout une certaine inquiétude dans son regard. Ces actes n'était pas du tout guidé par une quelconque pitié ou par de l'affection, juste un esprit stupidement charitable. Ou un désir de lui prouver qu'elle n'avait pas à lui offrir son cul pour obtenir de l'aide.

-Si tu souffre trop fait moi signe avant que ça soit trop grave, j'ai aucune envie de devoir te porter dans ce désert si tu t'effondres.

Naïma cherchait depuis quelques temps un coin moins inhospitalier que les autres. Elle aurait pu continuer à marcher. Mais les autres ... Ils n'avaient pas son expérience. Son endurance.
Son œil accrocha un coin de sable où la dune à coté dessine un coin d'ombre. Un coin suffisamment grand pour tous.
Elle descend la dune, tout doucement, pour éviter que le sable ne se dérobe sous leurs pieds, et qu'ils dévalent la pente. Cela n'est pas très agréable, elle le sait.

On fait une halte. L'ombre ne devrait pas rester longtemps, il sera bientôt midi. On va tendre les tentes au dessus de nos têtes, pour nous faire de l'ombre quand le soleil tournera. Cet endroit est à l'ombre, et donc plus frais que le reste. Il restera plus frais même quand l'ombre sera partie.

Naïma sait bien que la fraicheur sera bien relative. Au mieux 1 ou 2 degré de moins, et cela pendant 30 minutes. Ensuite, ce sera le cagnard, partout, et pas d'ombre.
Mais Naïma sait que quand on croit une chose, cela est souvent plus important que la vérité. Si ses compagnons s'imaginent être au frais, ils le ressentiront.

Elle pose son sac, et sors sa tente et les piquets.
Une fois l'abri monté, elle fait le tour de ses compagnons. Tout le monde a l'air de bien supporter la marche. Tout le monde sauf Jade.
Elle est dans un coin, épuisée. Son nez rouge semble brûlant. Ses yeux étaient rougis aussi, et se fermaient un peu.
Naïma s'approche d'elle, et s'assoit à ses cotés.
Elle fouille dans son sac.

Tiens, voila une crème très efficace contre les brûlures. Je l'ai apprise au Passage. La ville était dans les marais, et des fois, y'a des trucs pas nets là dedans qui brûlent la peau.
Mets-toi ça sur le nez, ça ira mieux.

Naïma sent bien que la jeune femme est épuisée. Et elle sait le genre de questions qu'elle doit se poser.

Tu sais, là, tu me vois qui avance dans le désert sans problème. Mais je n'ai pas toujours été comme ça. Au début, j'étais toujours derrière, à la traine, et les autres m'attendaient. J'ai souvent pensé que je devait les gêner dans leur avancée, et que je ferai mieux de les quitter, pour ne plus les gêner.
Mais ils ne m'ont jamais abandonnée. Jamais. Ils m'ont soutenue, aidée, appris des choses.
Le désert est un milieu hostile. Et la survie dans le désert est un apprentissage. Cela ne vient pas du jour au lendemain.
Tu apprendras. Et un jour, tu seras aussi à l'aise que moi.

Naïma fouille encore dans son sac, et en sort un long morceau de tissu.

Première chose, protéger ta tête efficacement. Et pour ça, rien ne vaut le turban. C'est un coup à prendre pour le faire, mais ensuite, c'est vraiment efficace.

Naïma prends sa gourde, met un peu d'eau dans sa main, et l'étale sur le crâne de Jade, en faisant bien pénétrer jusqu'à la peau.

D'abord un peu de fraîcheur. Ensuite, tu prends le tissu, et tu fais un premier tour autour de ta tête. Tu coinces bien le début sous le tour suivant, que ça s'échappe pas. Puis tu tourne le tissu sur lui même pour en faire un boudin que tu enroules autour de ta tête.

Tout en expliquant, Naïma enroule le turban autour de la tête de Jade.

Et là, tu coinces ce bout là sous le tour précédent, et voilà.
Tu vois, j'ai laissé une partie du tissu libre. Cette partie, tu la ramène devant ton visage, et tu la coince de l'autre coté.
Tu respirera très bien, même mieux puisque le sable ne viendra plus t'embêter. Et ton nez est protégé.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Ce coup ci… c’est fini.
Elle va arrêter de se débattre et se noyer pour de bon.
Le sable peut l’engloutir. Elle n’a plus la force de lutter.

C’est quand Jade tombe, à la limite de l’évanouissement, qu’une main d'homme se ferme sur son bras et la tire à la surface.
Il lui faut un instant pour reprendre son souffle. La main ne la laisse pas s’arrêter et la pousse à reprendre la marche.
Une gourde, la voix neutre d’Alopias. « Boit-ça ! ». Obéissante, elle avale une gorgée, ses lèvres douloureuses. Un léger sourire les déchire pour remercier.

« J’ai aucune envie de devoir te porter dans ce désert si tu t'effondres ».
Elle le regarde, ses yeux rougis, alors qu’il a les siens loin devant, sa main démentant ses paroles et soutenant la jeune femme avec force.
Fugace, une contracture de sa mâchoire trahit cette colère qui demeure, qui gronde en lui. A fleur de peau.
Effrayée par ce qu’elle sent, Jade baisse a nouveau les yeux.
Non, elle ne lui fera pas signe. D’un geste un peu trop brusque, ses doigts tremblants lui rendent la gourde, et son bras s’échappe de la main secourable.

La boisson fait effet. Même si ca n’est que temporaire, et la muette force le pas. S’éloigner d’Alopias est une urgence.

Bientôt, la pause.
Jade s’écroule, assise, là on l’on y autorise. Pas la force de monter sa tente.
Une ombre gracieuse s’approche. Un mirage. Naïma.
Abasourdie par la chaleur et l’effort qu’elle vient de fournir, la rouquine ne l’écoute pas vraiment. Elle l’entend.
La voix douce de la femme brune raconte, explique, enroule quelque chose sur les cheveux roux.
Jade se laisse faire, se mordant encore la lèvre jusqu’au sang, pour ne pas fondre en larmes comme une idiote.

Le contact doux du tissu dépassant du turban, sur sa peau, l’apaise a moitie. Une profonde inspiration finit de la calmer.
« Tu apprendras »
Elle sourit à Naïma, les yeux humides.

Nombre de messages : 86 Age : 46 Date d'inscription : 24/06/2008

Tan avait la gorge en feu. Doublement même, la soif et le sable le brûlant de l'intérieur tandis que le souvenir de sa récente altercation s'imposait dans sa chair sous la forme de longues traces rouges.

Un instant, il songea à entamer sa réserve de champignons. La marche en deviendrait plus facile. Il flotterait sur le sable, jouerait avec les vagues de chaleur et pourrait même se désaltérer dans le bleu du ciel.
C'était vraiment tentant, mais sous un tel soleil, la descente risquait de se transformer en chute mortelle.
Et puis il ne fallait pas oublier les autres. Il avait besoin de toute sa vigilance s'il en voulait pas se retrouver de nouveau à la merci de l'un d'eux.
Alors Tan continua à avancer mécaniquement.

Observant à la dérobé ses compagnons de route, Tan s'aperçu avec plaisir qu'il n'était pas le plus à la traîne.
Jade semblait presque sur le point de s'effondrer, ce qui le fit d'ailleurs sourire.
C'était là un sourire primitif, sans calcul ni véritable explication. La rouquine méritait de souffrir, point barre!
Et tout aussi primitive fut la haine, cinglante, qui le remplaça lorsque Tan vit qu'Alopias venait en aide à Jade.

"Elle est à moi!" grogna-t-il entre ses dents.

Une fois encore il avait des envies de meurtre, mais il ne pourrait rien faire, en tout cas pas pour l'instant...

Plongé dans ses noires pensées, c'est à peine si la pause enfin accordée lui arracha un soupir de satisfaction.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Le groupe avait fait halte, Alopias avait commencé par passer quelques appaels radio pour essayer de se renseigner sur les personnes dans le secteur... sans grans succés, puis il avait ouvert son sac et sortit quelques rations préparée la veille.

Calme, il approche de Tan et lui tend sa maigre ration, une sorte de galette compacte et dure comme la pierre, de quoi caler la faim sans vraiment nourrir. il ne lui dit pas un mot.

Il va ensuite donner leur part à Naïma et Jade, Il s'inquiète de l'état de la rouquine à moitiée dans le cirage.

-Tu crois que ça ira pour elle Naïma ? si elle est pas en état de repartir on devrait peut-être faire la route de nuit ?

Il ne s'attarde pas, écoutant juste l réponse avant d'aller vers Matthias. Posant ses fesses à coté de lui en lui tendant sa ration.

-Je sais pas ce qui t'a prit ce matin, mais merci, Je sais pas ce qu'il comptait faire à Naïma mais si il avait fait deux pas de plus dans sa direction j'aurais fait comme toi je crois bien.

Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 22/06/2008

Akodo avait marché seul , sans parler tout le long du chemin , sans se plaindre sans rien , et pourtant la chaleur l'abime , n'étant pas habitué à de telle chaleur , sa peau jaune avait tourné au rouge , mais au hors de question de demander de l'aide vus l'ambiance du groupe .
L'asiatique n'as absolument rien à sa reprocher, il n'a pas de partie pris il espérait juste que personne ne le prenne à parti .

A l'endroit ou Naima a dit d'installer les tentes , Jade s'écroula , dessuite Naima vint l'aider . Akodo assista à la scene , il se mit pas loin de jade à peine 1 mètre d'elle puis plante sa tente et tout l'attirail qui vas avec .

Ne restons pas au soleil.

La tente installé une ombre noire se profile mettant jade à l'ombre.
Akodo s'assoit enfin plutôt tombe fatigué à côté de Jade , tous deux avec leurs rations il sort sa gourde et la tend à Jade .

Tiens , Il en reste un peu , une goutte me suffira .

Il ne doit pas rester maintes gouttes mais bon il n'a plus que ça.
Il reste à côté de Jade car c'est elle qui a le plus besoin d'aide , il ne dit rien de plus mange sa ration doucement , bien sur cela n'a aucun gout mais faut manger . Il se rappelle du repas dans la foret viande et herbe mais voila maintenant ils mangent tous un truc sans goute voire pas bon , enfin c'est la vie.

Il jette un coup d'oeil aux différents membres pour savoir si tout vas bien .

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Matthias engloutit la galette toute entière et but une bonne rasade d'eau par dessus. La ration se dissolvait dans sa bouche en une bouillie compact qu'il peina manifestement à avaler. Pendant ce temps là il fixait Alopias d'un air atterré en secouant doucement la tête en signe de dénégation. Un sourire narquois se formait peu à peu et lorsqu'il put parler sans baver partout il répondit:

" Wouaaaw wouaw wouaw mec ! T'es un peu con sur c'coup là. Tu vois pas qu'c'est le genre de type à te foutre un coup de couteau dans le dos pendant la nuit ? Au lieu de tirer cette tête depuis c'matin, tu ferais bien de te demander qui a vraiment b'soin d'aide ici. Je t'aurai cru un peu plus bienveillant pour les gens que t'aimes bien..."

En se relavant Matthias mit une légère claque dans le dos du chasseur.

"Allez t'en fait pas... la nuit prochaine te portera sans doute conseil."

Il n'avait absolument pas l'intention d'en dire plus par plaisir un peu sadique de le voir se dépatouiller tout seul. S'étirant et ne tenant déjà plus en place il lança à la cantonade:

"Allez zou les gens! Motivation, la route est encore loooooooongue."

Nombre de messages : 86 Age : 46 Date d'inscription : 24/06/2008

Tan mâchonnait avec application sa galette. Manger lui faisait du bien et ce genre de nourriture était tout à fait dans ces goûts.
Le fait que ce soit Alopias qu'il lui ai filer l'avait un peu étonné. Au point qu'il avait tout d'abord regardé sa part avec suspicion et ne l'avait entamé que du bout des dents jusqu'à ce qu'il fut convaincu de son innocuité.
Finalement, se dit-il, ses craintes étaient peut-être exagéré.
Quant à la violence de Mathias, c'était une chose qu'il pouvait gérer.
Tan fini sa galette en réfléchissant à la manière dont il allait s'y prendre.
Ce qui était sûr, c'est qu'il fallait agir vite et de manière radical, quelque soit l'orientation qu'il choisirait.

Oui, ça ira. Elle peut continuer.

Naïma en était persuadée. Jade découvrirait, comme elle même bien des lunes plus tôt, des ressources et des forces insoupçonnées au fond d'elle. Pour cela, il fallait marcher.

Akodo vint près d'elles et planta sa tente, pour mettre Jade à l'abri du soleil. Le geste plu à Naïma. Elle lui tendit son pot de crème contre les brûlures. Il en aurait besoin aussi.

La ration d'Alopias était fade. Mais dans le désert, on se contente souvent de ce qu'on a, sans rien dire.
Elle mangea malgré tout. Tout le monde semblait peu emballé, comme elle. Sauf Tan Nimac, qui avait l'air de faire la fête à cette nourriture. Il fallait bien dire qu'il n'avait pas mangé le matin, au final.

Tan. Que pouvait-il bien lui vouloir, ce matin ? Elle l'observait, se demandant franchement quel genre d'homme il était.
Elle n'avait rien contre lui. Il ne lui avait rien fait. Les autres semblaient ne pas l'apprécier, mais elle n'était pas sure de comprendre pourquoi.
Elle ne le trouvait pas attirant, comme personne. C'était le genre de personne qui la laissait indifférente. Elle en avait connu. Des gens qui passaient leur vie à boire, et lécher des champignons. Mais dans le désert, la vie est différentes. Et si Tan aurait été l'un de ces poivrots en ville, ici, il ne l'était pas.
Elle ne le cernait pas, et cela l'énervait. Elle n'aimait pas ne pas savoir avec qui elle voyageait.
Il faudrait qu'elle discute avec lui.
Mais un autre jour.
Matthias l'avait battu parce qu'il s'approchait d'elle. Et son affection pour l'homme lui interdisait de faire comme si cela n'avait pas d'importance.
En vérité, elle trouvait le geste de Matthias déplacé, et ne le comprenait pas. Mais ça, elle le gardait pour elle.
Elle irai parler à Tan à un autre moment. Plus calme.

Matthias cria pour reprendre la route. En effet, il était temps. Le soleil était un peu redescendu. Midi était passé, et dorénavant, la température ne ferait que baisser doucement.
Elle marcherait en tête de ligne, comme avant. Mais elle marcherai moins vite. Un tout petit peu moins vite. Que les autres ne s'en rendent pas compte. Qu'ils aient l'impression de la suivre plus facilement. C'est comme ça que leur motivation resterait, et qu'ils traverseraient le désert, au lieu de s'y laisser mourir.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias était resté de marbre lorsque Matthias lui avait parlé des gens qu'il aimait bien.

Il s'était relevé, avait démonté le camp avec les autres et repris la route, le soleil était toujours haut dans le ciel, mais la chaleur était plus supportable à présent.

Le groupe restait compact cette fois ci, jade marchait même en tête de colonne avec Naïma et Matthias, comme fuyant Alopias qui méditait à l'arrière.

Il semblait comprendre peu à peu que quelque chose clochait. Il regardait Jade sans arrêt, elle semblait vraiment affectée par le fait qu'il la repousse, mais peut-être était-elle simplement bonne actrice.

L'attitude de Tan était elle aussi particulièrement dérangeante, les regard lubriques posé sur Jade l'horripilait, il semblait attendre avec une grande frustration le moment où elle remettrait le couvert pour lui... mais en ce cas pourquoi Jade faisait-elle semblant d'en avoir peur ?

Son regard se porte sur Matthias, c'était peut-être pour lui qu'elle réagissait de cette façon, après tout pourquoi pas ? jouer les demoiselles en détresse avait de quoi séduire le jeune homme et de lui offrir ainsi un nouveau jouet... même au détriment de Naïma.

Le seul à s'en sortir bien dans cette histoire était Akodo, il s'était placé en simple observateur discret mais bien présent, Alopias y voyait un élément fiable dans le groupe. Même avec ses manières de séducteur, il restait en apparence respectueux des autres et assez intelligent pour ne pas se mêler de leurs histoires.

Alopias ne pouvait pas laisser la situation dégénérer, Il pouvait accepter que Jade s'envoie en l'air avec tout ceux qu'elle voulait, après tout c'était un choix qui lui appartenait à elle seule, Alopias avait tord de ne pas l'accepter dans ses grand principes de liberté, il ne s'expliquait d'ailleurs plus pourquoi il était si en colère, Jade était totalement libre de son corps après tout ! c'etait peut-etre le caractère faux de la jeune femme qui le dérangeait vraiment.

Mais laisser Matthias se faire piéger par Jade au détriment de Naïma était hors de question, il garderait Jade à l'œil aussi souvent que possible,... Pour protéger Naïma et Matthias de cette allumeuse sainte-nitouche. Il le fera car Alopias est bienveillant avec les gens qu'il aime bien.

Matthias n'aura jamais l'occasion d'aller voir Jade sous sa tente en pleine nuit. Jamais !

Nombre de messages : 86 Age : 46 Date d'inscription : 24/06/2008

Tan ressassait les derniers évènements à la recherche d'un plan d'action.
Aussi loin qu'il s'en souvienne, jamais il n'avait mis d'aussi intense façon ces neurones à contribution. Il s'efforçait avec difficulté à structurer ses pensées et en oubliait littéralement l'écrasante fatigue née de sa marche ensoleillée.
D'un point de vue purement pragmatique, les choses semblaient pourtant claires:
Se battre contre les infidèles était suicidaire, se laisser malmené dangereux et quitter le groupe en plein désert stupidement mortel.
Il fallait donc qu'il trouve un moyen de faire baisser la tension et de se faire accepter, ne serait-ce que pour un temps, celui de la traversée...

Pourtant les choses étaient bien plus troubles que cela. Trop d'inconnus entravaient sa réflexion.
Pourquoi, Matthias lui avait sauté dessus? Que s'était-il passé entre Jade et Alopias, et surtout, que s'était-il passé entre Jade et lui?

"Procédons par étape" avait-il un jour déclaré à un homme qu'il s'apprêtait à dépecer.

Allongeant légèrement le pas, Tan vint se placer à porté d'oreille de Matthias et, suffisamment bas pour que seul celui puisse l'entendre, il lança:

- T'as d'la poigne et j'respecte! J'ai un deal pour toi, genre quitte ou double. Ce soir quand les autres seront couchés. J't'attendrais...

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

En entendant cela, Matthias haussa ostensiblement les épaule, laissa échapper un rire joyeux puis abandonna Tan à ses interrogations. Acceptait-il le défit ? Se moquait-il ouvertement de lui ? Une fois encore nul ne pouvait le savoir...

La situation compliquée dont finalement il était celui à avoir le plus de carte en main l'amusait considérablement. Les diverses réactions des gens à tout cela étaient à ses yeux des plus intéressantes. Cependant il savait que trop laisser trainer les choses risquait de compromettre l'avenir de chacun.

Aussi le soir venu, alors que les membres du groupe s'occupaient d'installer leurs affaires, Matthias alla revoir Tan.

Il s'approcha tout en restant à une distance de sécurité:

"Ecoute mec. Je vais pas me battre avec toi ce soir. J'en ai ni l'envie ni le besoin. T'as fait peur à Jade la nuit dernière en dépit de mon avertissement. Quand je l'ai su j'ai un peu pêter les plombs, j'avoue. En même temps t'as abusé...

Ya pas eu mort d'homme hein... c'pas très grave... Alors considérons qu'on est quitte tant que tu te tiendras à carreau.
Repartons d'un bon pied..."

Tout en fixant l'homme, Matthias tendit la main dans sa direction.

Nombre de messages : 86 Age : 46 Date d'inscription : 24/06/2008

Tan regarda la main tendu d'un air perplexe.
Les choses ne s'étaient pas tout à fait passées comme il l'avait prévu mais le résultat était finalement celui escompté: la tension s'était légèrement allégé et il savait désormais pourquoi Matthias l'avait attaqué.

Préférant conserver ces acquis il accepta finalement la main tendu et la serra avec fermeté, scellant ainsi un pacte de non-agression.

- Ok, mec. C'est cool que tu le prenne comme ça. Mon petit jeu n'est donc pas de mise, dommage d'ailleurs, c'était du style viril...
Par contre, si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien te poser une question...

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

La Fraicheur tombe avec le soir. Lentement, degrés après degrés. Salvatrice.
Le campement est vite monté, les voyageurs étant impatients de se poser.
C’est comme une ile, une oasis. Sans arbre ni ombre. Juste une dune plus haute que d’autres et la nuit qui se fait désirer.

Songeuse, Jade est assise là où elle est sensée tendre sa bâche.
Un faible sourire en coin éclaire ses lèvres gercées alors qu’elle retire ses bottes.
Ereintée, elle a tout de même survécue à cette journée. Et cet exploit vaut bien un sourire. Même petit, même caché, même si demain tout sera à recommencer.

Elle se masse les pieds avec précaution, méditant sur une décision prise pendant la marche : elle ne plantera pas sa tente.
La scène se déroule à nouveau sous ses yeux. Impossible d’alerter quelqu’un, impossible de s’enfuir, impossible de se débattre…
Tan ne lui a pas fait de mal hier. Mais qu’en sera-t-il de cette nuit ?
Un frisson la parcoure.
Pas de tente. Le désert pour courir si ses jambes la portent encore. Et la possibilité de faire du bruit avec n’importe quoi pour appeler n’importe qui.

La rouquine défait le turban, libérant enfin ses boucles rendue humide par la transpiration.
Il y a bien la proposition de Matthias…
Elle secoue la tête, pas encore décidée.

La pénombre tombante lui repose les yeux.
Son nez rougi la brule atrocement. Bientôt il pèlera. Ca sera affreux.
D’un soupir à fendre l’âme, la muette se tourne pour attraper dans son sac le pot d’après-solaire offert par Naïma. Pas un regard pour ses compagnons de route.

En tout les cas, sa tente restera pliée, se dit Jade, résolue, alors qu’elle étale de la crème onctueuse sur son visage endolori.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias ne monte pas sa tente en arrivant au camp, il n'en a plus la force, son seul desir est de plonger dans un sommeil réparateur. Il sait pourtant que le temps n'est pas encore venu pour lui de dormir. Il doit distribuer les rations de nourriture.

Il distribue les rations à chacun, Naima, Akodo, Matthias, Tan... Quand vient le tour de Jade, il hésite, s'approche d'elle doucement, lui montrant la ration pour lui signifier clairement ses attentions, affichant un sourire désolé. Il lui tend, elle est pied nue dans le sable.

-Tu… tu dois manger ! Au moins un petit peu !

Il a l'air géné, ses gestes sont hesitants, bien que dominant Jade de toute sa taille, il se sent petit, tout petit en face d'elle, misérable, il semble vouloir s'enfoncer dans le sable. Prenant son courage à deux mains, il lui adresse un sourire pincé se voulant rassurant avant de lui dire, tendant toujours vers elle la ration.

-Je crois que... j'ai déconné, je n'avais pas à réagir comme ça avec toi par rapport ce qu'il c'est passé, en temps qu'infidèle, tu fais ce que tu veux de ta vie après tout... je me suis fait de fausses idées sur toi et j'en ai oublié mes principes mais ça n'empêche pas que tu es libre de tes actes dans ce groupe et que... même si ça me fait mal... je l'accepte... et je l'accepterais aussi longtemps que les gens qui me son proche n'en souffriront pas. b… bonne nuit !

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Un frôlement. D’un effleurement de sa main sur la sienne, elle le retient.

Jade, assise, le regarde sans comprendre. Ses grands yeux verts le détaillent, ne semblant pas croire ce qu’ils voient.
Lui debout, si grand, assez pour la toiser, assez pour exprimer enfin cette colère sourde qui a grondé en lui tout le jour… Contre toute attente, il s’excuse.
De quoi ? La jeune femme ne saisit pas. Ses fins sourcils trahissent sa perplexité. Elle accroche son regard penaud, et ne le lâche pas.

La main qui ne faisait que toucher, maintenant serre doucement la sienne. Etre sure qu’il ne parte pas.
Pourquoi cette douleur dans les yeux du chasseur. Pourquoi cette peine dans la voix. Où est passé la fureur ?

Jade le retient, le capturant dans son regard interrogatif. Le consolant de ses doigts délicats entremêlés aux siens. Il faut qu’il reste.
« Des fausses idées » ? « Libre de tes actes » ? Flipper, marcher, souffrir, c’est tout ce qu’elle a pu faire depuis la veille !

Elle est assise, le visage levé vers lui. Petite, fatiguée, esquintée par le coup de soleil. Son nez couvert d’un truc blanchâtre, elle est ridicule, moche, et elle a envie de pleurer depuis des heures.
Mais les yeux déçus d’Alopias, Jade ne les lâchera pas.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias soutient un moment le regard de Jade, elle est si convaincante ! Il y croirait presque... presque.

Il lui répond d'une voix sèche, troublée en arrachant ses doigts de ceux de la jeune suppliante, tournant la tête, ses traits fins tiré par l'épuisement.

-Arrête ! Ça ne marchera plus ! j'ai vu Tan sortir de ta tante après que vous ayez... je veux bien croire que tu sois désolé pour moi... mais... c'est mieux que tu arrêtes d'espérer quoi que ce soit de moi après ça. Vis comme tu l'entends ! J'espère juste que ma réaction ne t'aura pas fait douter de mon engagement envers chacun des membres de ce groupe.

Il replonge son regard dans celui de Jade, ayant du mal à croire que des yeux si beaux puissent lui mentir si bien.

-Merci de m'y avoir fait croire.

Il fait ensuite demi-tour, et commence à partir en direction de son sac, le pas hésitant, son pouce est son index un instant pressé sur ses yeux fatigué, retenant ses larmes.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Interdite, Jade n’a pas bougé.
Un instant. Pause, juste un instant.
Il était la… cette nuit... ? Quand Tan est entré dans sa tente... ?
Elle aurait pu se faire violer, battre, tuer, et l’autre abruti la seule chose qu’il pensait c’est qu’elle était en train de s’envoyer en l’air avec le psychopathe ?!

La c’est bon. C’en est trop ! A bout de force et surtout a bout de nerfs, Jade craque.
Levée d’un bond sur ses deux pieds qui vacillent, la jeune femme fonce en courant jusqu'à Alopias.
Ses petits poings serrés à s’en blanchir les doigts, elle se plante devant lui.
Ca, elle l’avait déjà fait. Fusillé du regard simplement à l’époque. Mais la…
La gifle part. Sèche. Pas aussi vive qu’elle le voudrait. Trop affaiblie pour faire mieux. Mais assez violente pour égaler le cri de rage qui l’anime.
Pareil que Tan. Il ne vaut pas mieux.

Haletante, elle ne cille pas face à lui.
C’est tremblante de colère qu’elle écrit à la va-vite sur son carnet, et déchire le feuillet en le lançant au visage d’Alopias, comme s’il s’agissait d’un crachat.
Elle n’a pas su retenir ses larmes, une moue écœurée sur ses lèvres.

« Pauvre con ! »

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Pendant ce temps là à l'autre bout du campement...

Matthias serra brièvement la main de l'homme tout en continuant à le fixer. Puis reportant son attention sur le campement qui semblait s'agiter, le jeune homme répondit d'un air distrait:

"Il ne tient qu'à moi d'y répondre, alors vas y, je t'en prie.

Nombre de messages : 86 Age : 46 Date d'inscription : 24/06/2008

Je suis sensé avoir fait quoi exactement la nuit dernière?

Conscient de l'étrangeté de sa question, Tan rajoute alors:

Va pas croire que je me fout de te gueule, hein.
Y'a vraiment un truc qui m'échappe. Genre trou noir si tu vois ce que je veux dire...

Tan regarda Mattias avec un mélange de gène et d'espoir. Il était grand temps qu'il reprenne le contrôle et attendait beaucoup de cette réponse.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Il encaisse le regard noir et la gifle sans rien dire, sa tête tournant de trente degrés sous le choc.. ça fait mal, surtout les ongles, Une fois le coup donné, il tourne lentement la tête vers elle à nouveau pour voir le bout de papier arriver sur lui et le heurter au front.

Alopias ne bronche pas, lentement, il se baisse pour ramasser le papier, esperant presque que ce qu'il y a écrit dessus le soulagera, lui expliquera qu'il avait tout faux, ou même qu'il contient des aveux.

"PAUVRE CON"

Son regard gris vert passe de Jade au papier, les larmes coulent sur les joues de la jeune femme blessée dans sa fierté des larmes se voulant... des larmes sincère !

Il n'y comprend rien, quelque chose lui échappe, elle ne semblait rien comprendre quand il lui parlait, elle semblait instinctivement paniquée au contact de Tan, se pourrait-il que...

Son visage jusqu'à présent triste se déforme lentement en une expression paniquée... il a tout faux ! tout ! Prennant conscience de l'horreur de la situation, une larme s'échappe de son œil et creuse un sillon dans la poussière de son visage.

-Tu as raison... j'en suis un... évite moi à l'avenir... je suis bon qu'a me tromper sur les gens et à les faire souffrir... pardon. J'avais peur pour toi... voir ce type sortir de ta tente comme d'un bordel m'a... pardon ! Excuse moi !

Il froisse le bout de papier et le met dans sa poche. Puis s'écarte pour fuir vers son sac passant à coté de Jade en tremblant de tout ses membres... des traces de griffes sur sa joue.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Matthias se mit à rire.

"Ben mec, ça doit pas être drôle tous les jours si tu ne te rappelles pas d'la veille.

Apparemment pas plus perturbé que ça devant l'étrangeté de la question de Tan, il acheva avant de partir vers les deux en pleine crise

"Tout ce que je sais c'est que tu lui as fait suffisamment peur pour que la nuit à venir l'inquiète..."

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Cette fois ci, Jade ne le retient pas.
Cette fois ci, elle ne le regarde plus.

Alopias passe à coté d’elle, tremblant, tentant de dominer un tant soit peu ses émotions. Il essaye de se contenir. Elle le sent.
La jeune femme, elle, n’y arrive plus. Maitriser son souffle lui est devenu trop difficile. Comme une chatte en furie, elle respire bruyamment. Le hoquet la menace.
Sa main brule. Ca à claqué fort. Elle aurait voulu le frapper encore. De rage, de colère et de peur.

Il s’en va, la frôle presque. Son odeur l’effleure. Mais Jade ne bouge pas.
Un con. Rien qu’un beau con.
Inspirer profondément. Retrouver son calme.
La jeune femme se demande ce qu’elle lui reproche le plus.
Expirer lentement.
Le fait de n’être pas venu a son secours alors qu’il était la ?
Inspirer encore.
Ou pour avoir cru qu’elle était du genre a s’offrir au premier venu ?

Elle tombe à genoux, épuisée. Puis sur ses fesses, le regard perdu dans le vague.
Et la pluie ? Et le feu ? Et ses yeux ? Tout ça ne compte pas ?

Petit a petit… s’allonger… s’endormir peut être…

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Clac ! Une nouvelle gifle venait d'être assenée par Jade. La jolie rousse 2, les hommes 0. D'aussi loin qu'il put apercevoir la scène, Matthias s'amusa follement.

Pourtant ce ne fut pas tout à fait sa curiosité dévorante qui le poussa à aller vers la jeune femme. Plutôt une simple et honnête affection.

Aussi se posa t-il a côté d'elle avec un doux sourire et prit sa petite patte griffue dans sa main en disant à voix basse et pour une fois presque lente:

"Allez petit écureuil perdu... ne pleure pas. Cette nuit tu dormiras tranquillement, je te l'ai promis. Et demain sera bien plus chouette. D'accord?
Tu veux une tente? tu veux rester là? "