Arrivée crépusculaire

Henri avait levé le camp en fin d'après-midi... Craignant plus que tout la chaleur d'un soleil qui, bien qu'encore timide en ce début de printemps, pouvait se montrer vicieux, il préférait effectuer sa longue marche à l'abri de la nuit, évitant de ce fait toute mauvaise rencontre. Avant de partir, il avait localisé grâce à sa télé-phone la position de la dénommée Naïma et de son groupe : quelques lieues au Sud-Est. Il avait déjà fait un bout de chemin la veille, aussi devrait-il faire jonction d'ici quelques heures, avant que la lune ne soit au plus haut.

Le ballet des dunes était monotone ; seul avec le soleil couchant dans son dos, il avait tout loisir de tergiverser, de repenser à la communication qu'il avait eu avec la jeune femme.

Il n'arrivait pas à croire qu'Eugène soit mort... Ce type-là était un vrai modèle d'individualisme et de survie, pur produit de leur éducation commune. Pas de sentiment, pas de regret, pas de remord, pas de remou. Et pourtant, il y était passé...
Il s'interrogea sur la cause de sa mort... Naïma ne lui avait pas précisé, restant vague sur ce point. Son timbre de voix tremblant l'avait sur le moment fait tiquer : il aurait parié gros qu'elle avait été attachée à l'Homme sans voix.
Enfin, il aurait le temps de le savoir, de lui demander, d'obtenir certaines réponses...

Les ténèbres avaient pris possession du Désert quand il arriva en vue du campement nomade.

Il avait pris la précaution de se dissimuler, de s'avancer en haut d'une petite côte pour les observer, se faire une idée de la situation. "Toujours fuir les situations faciles..." Il n'arrivait pas à évacuer cette idée de piège. Aussi prit-il soin de faire une rapide évaluation des forces en présence, tapi dans l'ombre.

Il plissa les yeux, scruta au loin. Un feu crépitait entre quelques frêles toiles de tentes, lui offrant une lueur capricieuse mais suffisante. Autour de lui, 4 personnes vaquaient à leurs occupations : une jeune femme brune et élancée, d'une vingtaine d'année. ; à ses cotés, 2 hommes plutot robustes plus agés, dont l'un, d'origine visiblement asiatique, semblait s'occuper de la collation du soir. L'autre tenait dans sa main une longue lance de bois. Enfin, debout derrière la jeune femme, un type aux cheveux hirsutes, dont les lunettes reflétaient le brasier, le rendant facilement identifiable...

Henri donna un coup d'oeil circulaire, et tomba sur une cinquième personne : encore un homme, isolé à environ une trentaine de mètres des autres. Il ne put voir son visage, mais constata qu'il portait une imposante veste verte. De légers filets de fumée trahissaient la cigarette qu'il était en train de fumer.
Il vit soudain une tente bouger : il en sortit une femme svelte, dont la pâleur de la peau contrastait avec la rousseur flamboyante de ses cheveux, qui n'avait rien à envier aux flammes toutes proches.

6 âmes, quelques lances. Il pinça ses lèvres... Son instinct lui disait de se carapater discrètement, mais sa raison, lui rappelant son absence de vivres, le ramena à l'évidence. Il devait s'avancer, tenter le coup...

Sa main droite, posée contre sa poitrine, vérifia une dernière fois la position de son couteau. Puis il prit une grande inspiration, se leva, et descendit la dune à la rencontre du petit groupe, abandonnant toute forme de discrétion.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Matthias n’avait pas menti. La nuit avait été douce malgré tout, et les jours suivants bien moins pénibles.
Des journées dans le sable encore. La cadence se faisait moins dure, du coup les corps s’habituaient. Celui de Jade, évidement, pas trop. Les muscles, les jambes, oui, un peu. Mais la peau... rien à faire. Pas de nuance de bronzage. Pour elle c’est blanc ou rouge.

Ce soir, c’est presque blanc. Si ce n’est le petit nez tacheté, rougi et qui commence à peler. Le turban et le voile portés la journée n’arrivent pas à le sauver.
Jade sort de sa tente, ses boucles rousses libérées du tissu. C’est devenu une habitude : sa tente ne sert que pour ses affaires. Pour se changer, pour tout ranger, pour ses quelques soins de beauté… mais pas pour dormir. Inenvisageable.
A la belle étoile. Avec le feu comme témoin.

Akodo cuisine. Ça sent les épices et les herbes aromatiques.
Alléchée par l’odeur, la rouquine s’avance à grandes enjambées. Joyeuse, affamée.
Bientôt la grande silhouette sombre d’Alopias se dessine, près des flammes. Elle se mordille la lèvre inférieure, ralentit...
Depuis la gifle, ils avaient tout deux prit soin, consciemment ou non, de s’éviter. A moins qu’elle ne sache plus lequel des deux s’y est appliqué le mieux.

Alors qu’elle s’apprête à tourner les talons, une ombre dévale la dune, captant son regard.
Jade plisse les yeux, tentant d’identifier la chose.
Ça s’approche, et arrive droit sur elle. Un homme.
Elle se raidit, sur ses gardes à mesure qu’il s’avance.
La jeune femme le détaille sans gêne. Grand, mince, les cheveux noir ébouriffés et trop longs, une barbe à la même image, il se tient étrangement, et semble faible, malade.
En tout les cas, il a l’air moins dangereux que les autres hommes avec qui elle voyage déjà.

Décontenancée, elle lui sourit maladroitement en guise de « bienvenu ».

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Depuis la gifle, Alopias s'était comporté de façon excessivement exemplaire, avec un désir profond de faire ce qu'il croyait devoir faire pour les autres sans rien y ajouter de plus, ni bonne humeur ni mauvaise... affichant une impassibilité totale face aux problèmes des autres mais actif dans leurs règlement.

Tan mangeait a sa faim, Akodo avait de quoi se soigner, il n'approchait plus jade que par obligation. il assurait aussi le plus sérieusement possible ses tours de garde, s'efforçait de dormir suffisamment pour être en forme dans la journée, prenait régulièrement la tête du groupe pour soulager Naima de ce travail. et proposait à Matthias de travailler à l'organisation du plan de production.

Régulièrement toutefois, on pouvait voir sa main droite se mettre à trembler, tremblement qu'il semblait réussir à contenir après avoir réussit à dévisser nerveusement le bouchon de sa gourde.

Naima semblait inquiète pour lui, mais semblait aussi vouloir laisser le temps au temps et ne pas intervenir tout de suite.

Un soir, Alors qu'il était sur le point de mettre la table pour aider Akodo, il vit dévaler un Homme de la colline, Il n'était pas menaçant.

Impassible, Il s'adressa à l'asiatique comme si il avait vécu ce genre d'évènements cents fois.

-Je met un couvert de plus ?

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

L'homme semblait s'avancer vers eux sans la moindre hésitation. C'était sans doute celui pour lequel ils avaient fait halte à cet endroit. Il n'avait pas l'air bien en forme mais ne semblait tout de même assez robuste. Et Matthias de s'agiter et de s'avancer vers Henr en beuglant:

"Oohhééé voyageur! Ce camp sera un havre de paix pour cette nuit si tu le souhaites. T'es l'homme à la radio surpuissante non ? "

Au fur et à mesure qu'Henri descendait le long de la dune, prenant garde à ne pas trébucher dans le sable instable, il sentit le regard des nomades se poser sur lui. Il avait horreur de ça... Pas qu'il soit timide, ni craintif, ni asocial ; juste son conditionnement à la discrétion qui prenait le dessus.
Pas après pas, intuitivement, sa tête rentrait dans le col de son manteau noir, ses yeux se cachaient derrière ses longs cheveux.

Malgré l'attitude ramassée qu'il prenait, il essayait autant que possible de garder une démarche régulière et un tant soit peu digne, visant à dissimuler sa fatigue, sa faiblesse et sa mauvaise santé actuelle. Cette longue marche de 3 lunes l'avait en effet exténué, lui qui ne mangeait plus à sa faim depuis un bon moment. Il fit quand même de son mieux pour donner une illusion de robustesse.

L'homme à la tignasse rebelle s'approcha en premier, pour l'accueillir, tout ça de manière chaleureuse et extravertie.

"Oui, c'est bien moi"lui répondit-il simplement. Il le suivit en direction du feu de camp, honorant ainsi son invitation.

Il croisa alors le regard de la jeune fille rousse. De près, sa chevelure semblait encore plus flamboyante. Elle était fine, chétive, paraissait à peine sortir de l'adolescence, et semblait avoir été sérieusement amochée par le soleil du désert. Son regard vif trahissait un caractère curieux. Sans dire mot, il lui adressa un sourire discret, mêlé de retenue et de sympathie.

Il s'approcha du feu, et, silencieusement, posa son sac au sol et s'assit, profitant de la lueur chaude et crépitante pour mieux observer ses hôtes. Il s'aperçut alors que la jeune femme brune, installée en face de lui, portait à son cou un pendentif qui ne lui était pas inconnu.

La croix d'Eugène... Elle devait être Naïma, celle avec qui il avait eu une conversation télé-phonique. Celle qu'il avait accidentellement contacté. Elle demeurait muette, perdue dans quelques pensées.

S'en suivit une longue minute d'observation réciproque.

Lorsqu'il considéra que les autres l'avait suffisamment jaugé, il dégagea d'une main ses longs cheveux vers l'arrière, dévoilant alors un regard vide et un air absent.

"Bonsoir à vous"dit-il d'une voix lente et calme"Je suis Henri, Henri M. Je vous remercie de m'accueillir... Vous me sauvez probablement d'une mort certaine... Je vous en suis sincèrement reconnaissant."

Son visage se baissa, témoignant d'une certaine gène, d'un inconfort devant ces personnes encore inconnues

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Attirée par la nouveauté, finalement Jade ne rebrousse pas chemin. Sautillante et curieuse, la jeune femme rejoint les autres autour du feu, et, sans gêne aucune, vient s’assoir a coté de l’inconnu.

Sa voix est posée, il se présente simplement.
Voila le mot est la : simple.
L’homme semble doux, lent, calme. Jade s’imagine qu’il ne fait rien dans l’excès, jamais.
Il ne masque pas son état. Juste tente d’en diminuer l’apparente gravité.
Un godet, un peu d’eau, une pincée de poudre. La rouquine lui sourit tendant sa potion magique. Comme il semble hésiter, elle lui met le verre d’autorité dans les mains, se mordillant la lèvre inferieure dans une expression espiègle.
Elle a l’air d’une lutine comme ca. Ses cheveux cuivrés retenu par ses petites oreilles, son petit air facétieux, la finesse de tous ses traits.
Il a le regard absent. Alors que le sien pétille. Ses yeux clairs tentent de capter ceux de Henri, par jeu.
Son doigt dans le sable dessine des lettres arrondies. Jade.

Que les autres se débrouillent pour se présenter eux même !
N’y tenant plus, une petite main agile vient chaparder un morceau de viande dans le plat de service. Au nez et à la barbe de tous, la voleuse se régale.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Escortant l'homme, Matthias observa les diverses réactions de ses compagnons, méfiance... indifférence... ou curiosité peut être... en tout cas certainement pas autant que la sienne. Entre autre il capta l'intérêt qu'avaient Naïma et Henri l'un pour l'autre; curiosité de sa part encore ou jalousie... peut être...

Quoiqu'il en soit, le garçon plein d'entrain ne voyant personne broncher vraiment entama les présentations sans relever les remerciements. Se passant de l'accord d'Henir, il attrapa vivement sa main, la lui serra et enchaina:

" Bien, bien, bien... M'sieur le voyageur, je suis Matthias Stöger. Et voici Naïma, la jolie fée avec laquelle tu as déjà discuté. Puis Jade, le petit écureuil aux grandes griffes.

En aparté; gaffe à pas l'énerver, elle sait s'en servir...

Et ces Messieurs; Alopias chasseur hors paire, Monsieur Akodo, et, Tan Minac amnésique à ses heures.

Matthias sourit de toutes ses dents puis avisant le nouveau couvert et voyant jade lui tendre une potion il ajouta avec une légère révérence de guignol:

Je crois que le repas de Monsieur M. est avancé.

[hrp]Je doute pouvoir continuer ce rp avant dimanche fin d'aprèm... juste pour info Wink

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias regarde Le manège de Jade avec le nouveau, il est venu s'assoir directement autour du jeu. Tout le monde est réunit et prêt aux presentations

-Je suis Alopias, un vieil ami de Naïma, j'ai pas connu Eugène mais Elle avait l'air d'y tenir vraiment beaucoup, A point de veiller sur sa tombe durant de long mois. Excuse là de son mutisme, elle est comme ça depuis que tu es entré en contact avec elle. J'avoue que si la soeur de ma compagne décédé arrivait ici je serais sans doute dans le même état qu'elle. ça passera surement.

Il se gratte un instant la tête, visiblement passionné par ce qu'il dit

-On est un petit groupe de paumés et on a pas grand chose, il faudrait d'ailleurs que l'on discute des choses à faire pour le ravitaillement une fois que tout le monde se sera présenté, même si on est dans le désert il y a peut-être moyen de faire quelques trucs. Tu es bien sûr bienvenu dans la conversation concernant ce sujet. sache juste qu'ici chacun doit avant tout veiller à sa propre survie et éventuellement à celle des autres ensuite. Y'a pas de chef et pas de responsables, chacun fait selon ses capacités et ses envies. Même si j'avoue personnellement trouver ça agréable quand on se sert les coudes.

Nombre de messages : 86 Age : 46 Date d'inscription : 24/06/2008

Tan regardais le nouvel arrivant avec peu d'intérêt.
Il en étais encore à se demander si le groupe de nomade devait être considéré comme alliés ou ennemi, alors forcement, ce Henri représentait une problématique secondaire.
Une seule chose semblait certaine: dernière ses airs de moribond exténué se dégageait une force palpable. Celle des survivants.

Soucieux des convenances, Tan pris cependant la peine de le saluer d'un bref hochement de tête et accompagna son geste de ses quelques paroles:

'Jour, bienvenue chez nous aut', enfin, tant que tu ne nous pique pas not' bouffe!

Naïma regarde l'homme arriver, puis s'installer.
Amopias parle pour elle. Et résume bien la situation. Cet homme a fait ressurgir beaucoup de souvenirs en elle. Et depuis, elle est plus silencieuse, s'inquiétant des autres, comme toujours, mais en silence.
Elle s'est éloignée de Matthias, aussi. Elle le regrette. Et sait qu'il doit se poser des questions. Mais elle n'arrive pas à retourner vers lui. Pas tout de suite. Elle sait qu'elle y retournera. Elle tiens beaucoup à lui, même si elle ne le montre pas, mais là, elle ne peut pas. Le souvenir d'Eugène lui sert le coeur, et penser à lui et à Matthias lui donne l'impression d'être infidèle aux deux, en même temps. Elle est perdue, tout simplement. Trop de sentiments.

Henry se présente, s'installe, mange. Naïma l'observe. Elle ira lui parler. Un jour. Lui parler d'Eugène. Lui expliquer certaines choses, le questionner sur d'autres.
Mais pas ce soir.

Henri leva les yeux lorsque Matthias lui prit la main. Il le regarda, fronçant doucement les sourcils, de gène et d'étonnement. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas eu de contact physique avec un autre. Aussi imprima-t-il à sa poigne un certain serrement, pour répondre à la salutation. Il écouta ensuite attentivement les présentations, fixant tour à tour ses hôtes, pour s'en faire une idée plus précise.

Ils étaient tous extrèmement différent :

D'abord Matthias, qui donnait une impression de blagueur enjoué, homme à mots et à idée, extraverti, curieux et ouvert. Un compagnon sans aucun doute agréable, mais dont le flot de paroles l'étonnait, lui a qui on avait toujours appris à être discret. "Qui en dit beaucoup dissimule encore plus..." Cet homme dégageait néanmoins une profonde et sincère sympathie.

A coté de lui, Jade. Elle n'avait pas dit un mot depuis son arrivée, communiquant simplement par mimique et par écrit. Elle était probablement muette, mais extrêmement sociable et enjouée (contrairement à d'autres muets qu'il avait eu l'occasion de cotoyer). Elle lui tendit un breuvage mystérieux qu'il hésita à prendre, d'instinct. Elle lui plaça le gobelet fermement dans la main, et lui sourit de manière espiègle, l'invitant à le boire. Ce qu'il fit prudemment, trempant d'abord ses lèvres, puis avalant ensuite le liquide dont le goût sucré n'était pas désagréable. Une fois terminé, il posa le verre, et lui répondit d'un petit hochement de tête et d'un sourire pincé.

Alopias lui expliqua alors la raison d'être du groupe. Il hocha du chef pour acquiescer à sa philosophie.

Son regard se fixa ensuite sur Naïma, dont les yeux semblaient perdus dans des pensées lointaines. Alopias expliqua avec tact la raison de son mutisme. Elle avait été visiblement très intime avec Eugène, dans des temps pas si lointains, et de douloureux souvenirs semblaient ressurgir à l'occasion de son arrivée. Avait-elle été son amante ? Cela expliquerait pourquoi la croix pendait à son cou. Il essaya de capter son regard, lui adressant implicitement tous ses sentiments d'excuses de compassion. A ce moment, il fut pris d'un profond malaise, espérant de tout coeur que sa venue ne bouleverse pas la jeune femme durant de longs moments. Quand il serait remis, il aurait une discussion avec elle : sa générosité méritait bien la réponse aux questions induites par son arrivée. Même sans la connaitre, il lui devait bien ça.

Enfin, il observa les 2 derniers larrons : le cuistot Akodo, et un dénommé Tan. Ce dernier le salua d'une phrase cinglante, comme il les aimait, ambivalente, à la fois pleine de prudence, de défi et dénotant un sens aigu de la survie. Il lui répondit seulement d'un simple hochement de tête.

Une fois les présentations faites, il attendit que les autres se restaurent pour prendre part à la collation. Malgré la faim et la soif qui lui tiraillaient les tripes, il prit tout son temps pour se servir, essayant de rester le plus neutre possible. C'était un vrai festin comme il n'en avait pas vu depuis bien longtemps, mélant viande aux origines inconnues (cela n'était surement pas plus mal), bouillies de légumes et de céréales, ainsi que quelques baies printanières qu'on avait trouvé ça et là.

Jusqu'à la fin du repas, il ne dit rien, se faisant discret, ne voulant pas déranger par sa présence l'équilibre du groupe.
Puis, une fois sa ration terminée, il se leva, et dit calmement:

"Je vous remercie sincèrement pour tout ça. Cela fait bien longtemps que je n'avais pas mangé à ma faim. Je vous suis vraiment reconnaissant de vos bons soins. Dès demain, je me mettrais à la recherche de plantes médicinales : j'ai quelques connaissance dans ce domaine : elles ne sont pas exceptionnelles, mais j'essaierai de faire de mon mieux.
Si vous me le permettez, je vais me retirer un moment."

Henri salua ses nouveaux compagnons de la main, et s'éclipsa doucement dans la nuit. Il alla monter son frêle bivouac de toile, profitant de ce moment de solitude pour reprendre ses esprits. Non, il n'avait pas l'habitude de tant de sociabilité. Néanmoins, il tourna la tête vers le brasier et regarda les autres, jugeant toute la chance qu'il avait de les avoir rencontrés...