Une nouvelle attraction...

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Onze s'ennuyait. Facilement lassée, la jeune femme ne songeait déjà qu'à reprendre la route, espérant quelques aventures en chemin...

Elle errait donc dans le campement, cigarette aux lèvres, semblant chercher quelque chose ou quelqu'un. Un sourire se dessina sur son visage au bout de quelques minutes, elle venait de trouver sa proie. Naima. Un nouveau divertissement puisqu'elle ne la connaissait pas encore, si ce n'était au travers des autres...

L'air de rien, Onze s'approcha de la jeune femme, observant ses traits, ses longs cheveux noirs, ses attitudes, chacun de ses gestes. Distraitement, elle lui lança :

Hey salut ! Alors, ça y est, parait qu't'es réveillée ? T'étais malade ? M'enfin, ça m'regarde pas tu m'diras...

Sans attendre une invitation, Onze s'assit en face d'elle, affichant un air angélique et un sourire innocent.

Moi c'est Onze. Comme tu causais pas quand on s'est rencontré, j'sais pas si tu avais capté... Huuum... J'peux rester un peu avec toi ?

Dans un geste amical et habituel maintenant, elle lui tendit son paquet de cigarettes, indiquant d'un signe de tête à Naima que la jeune femme pouvait se servir...

Naïma regarda la jeune femme. Elle ne répondit pas sur la raison de son absence. Les raisons de sa dépression ne regardait qu'elle, et les personnes qui comptaient pour elle. Onze n'en faisait pas partie. Elle ne s'expliquerai donc pas là dessus.

Elle dédaigna le paquet de cigarettes. Elle ne fumait pas. Néanmoins, le geste lui plut. Même si elle savait que c'était une habitude chez la jeune femme. Elle l'avait vu tendre son paquet à tout le monde.

Oui, je connais ton nom. Ainsi que ceux de tes compagnons de voyage.
Tu peux rester, bien sur. Je n'ai rien de prévu dans l'immédiat, donc si tu veux discuter, pas de soucis. Que veux-tu savoir ?

Naïma attendit que la jeune femme réponde, qu'elle lui parle. Pour une raison étrange, la présence de ces nouvelles personnes à son réveil la dérangeait un peu. Elle savait bien qu'elle ne pouvait en vouloir à personne. Mais elle aurai bie voulut se retrouver un temps juste avec ses compagnons. Les choses étaient différentes, et elle l'acceptait. Mais elle serait plutôt passive, elle le savait.

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Bien bien bien...

Onze demeura un peu septique face à l'attitude de son interlocutrice, ressentant l'étrange impression que Naïma ne l'acceptait que par politesse. Soit, Onze ferait avec.

Ce que je veux savoir ? Tout et rien. J'viens juste papoter, pour passer le temps, et puis on est amené à voyager ensemble j'ai l'impression, alors autant plus ou moins savoir à qui on a affaire dès le début, non ?

Elle lui adressa un sourire entendu avant d'enchainer, tout en jouant machinalement avec le paquet de cigarettes.

Tu sais où tu étais avant le Crash ? Voilà quelque chose que j'aimerai bien savoir. Ou alors pourquoi tu es avec ce groupe. Rien à voir mais c'est généralement intéressant comme sujet. Ca permet d'voir si les gens préfèrent parler du passé ou du présent, ça révèle une certaine philosophie je crois...

Je me souviens de mon enfance, en Nouvelle-Zélande. Je m'en souvient très bien. Et puis, il y a un blanc. De plusieurs, mois, plusieurs années, je ne suis pas sure. Je me suis réveillée dans le désert, et j'y ai trouvé des compagnons qui ont veillé sur moi. Je n'ai aucune idée sur la façon dont je suis arrivée ici.

Au cours de mon voyage, je me suis retrouvée dans une ville, Le Passage. J'y ai rencontré Alopias. Nous avons décidé de quitter la ville ensemble, la vie ne nous y convenait plus.
Nous avons voyagé à travers le désert, perdu des compagnons, rencontré d'autres. Et nous voila, aujourd'hui.

Je suis une Infidèle. Je n'ai pas de chef, et je ne suis chef de personne.
Aujourd'hui, c'est moi qui prends soin des autres, tout en attendant avidement le paysage que la dune devant moi me cache. Je suis une nomade dans l'âme, et la vie en ville ne me comble pas.

Et toi, qui es-tu donc ?

Pour répondre à l'offre de Onze et ses cigarettes, Naïma sorti une bouteille de son sac.
Une bouteille contenant un mélange d'herbes diverses qui macéraient depuis plusieurs semaines. Un alcool assez fort, mais bien sucré, que Naïma appréciait particulièrement.
Elle tendit la bouteille à Onze après en avoir bu une gorgée.

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Onze s'empara de la bouteille, curieuse, et en renifla le mélange. L'odeur était forte mais pas désagréable, et après un haussement d'épaules, la jeune femme en but une bonne rasade...

Hé c'pas mauvais ton truc ! C'est toi qui fait ça ? Je suis impressionnée ! C'est chouette, vraiment !

Elle ponctua sa phrase d'un franc sourire et enchaina :

J'ai passé la moitié d'ma vie à l'Institut. Mes parents m'y ont placé avant le Crash, ils sont morts pendant, et on nous a transféré dans les sous-sols après... Quand j'ai découvert quand nous mentait et que la surface était à nouveau accessible, j'ai pris mes affaires et j'me suis enfuie.

L'paysage avait bien changé... Après de loooooongs jours de marche, j'suis arrivée vers IronWood. J'ai passé quelques lunes à garder leurs chameaux avant d'entrer dans leurs murs. Beaucoup ne m'ont pas plu et j'suis trop éprise de liberté pour rester enfermée... Un peu comme toi je crois. Alors on est parti, Lex, Jay, John et moi, tous pour des raisons différentes, et on a finit par tomber sur vous...

Une rencontre plutôt agréable d'ailleurs. Vous êtes un chouette groupe... Et j'ai bien l'impression qu'toi et moi on a plus d'un point commun !

Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres, sous-entendant de nombreuses choses...

Ah oui ? Quel genre de point commun ?

Naïma était curieuse de connaître la réponse. La jeune femme avait l'air d'être sure de bien la connaître. Naïma avait hâte de savoir ce qu'elle croyait savoir. Comment elle la voyait.
Quel trait de sa personnalité pouvait être si flagrant ?

Naïma repris la bouteille, et en but une autre lampée. Elle était un peu trop corsée. Elle aurait du être bue une bonne semaine plus tôt. Mais son coma ne l'avait pas permis.
Il faudrait qu'elle prospecte dans la plaine de quoi trouver de quoi faire d'autres bouteilles.

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Et bien... Déjà, on a chacune nos péchés mignons si j'peux dire, moi la clope, toi ta bouteille. Très bonne d'ailleurs en passant !

Y'a aussi le fait que tu n'aimes pas les villes, comme moi. J'comprends pas vraiment comment certains peuvent y passer leur vie, quel gâchis quand on voit tout ce qu'il y a dehors...

Et puis...

Onze se tut un instant, observant Naïma. Les yeux de la jeune fumeuse brillaient étrangement, était-ce de la perversité ou de la complicité qui s'y lisaient, impossible de le savoir. Mais ce fut sur un ton plus bas, à moitié confident, qu'elle lâcha :

Et puis il y a Matthias. Jade m'a fait comprendre que je n'étais pas la seule à avoir connu ses bras...

Son visage resta impassible tandis qu'elle s'allumait une cigarette, attendant une quelconque réaction...

Et puis il y a Matthias. Jade m'a fait comprendre que je n'étais pas la seule à avoir connu ses bras...

Onze s'alluma une cigarette, et l'observa. Naïma ne dit rien. Son visage resta sans expression, son regard fixé sur Onze. Si elle espérait la déstabiliser, c'était raté.

En effet, tu n'es pas la seule.

Elle s'arrêta là, leva la tête et regarda le soleil.

Excuse moi, c'est l'heure. Certaines fleurs ne s'ouvrent qu'à cette heure ci, et j'en ai besoin.
Je te laisse la bouteille.

Naïma se leva, sans cérémonie, et s'éloigna.
Sa mâchoire était contractée, son regard fixe vers la plaine, dans la quelle elle s'avançait.
Matthias ... Elle ne devrait pas lui en vouloir, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Matthias ... et Onze. Bien sur. Ils étaient toujours surexcités tous les deux. Comment auraient-ils pu ne pas s'entendre ?
Matthias et Onze ...

Une fois éloignée du camp, hors de vue, elle s'arrêta de marcher. Elle hésitait entre hurler et frapper tout ce qu'elle pourrait et pleurer.
Au lieu de ça, elle se mit à cueillir des fleurs, comme elle l'avait dit.
Matthias et Onze ...
Matthias ...

Ses yeux se mouillèrent malgré tout.
Pourquoi ... pourquoi il fallait toujours que quelque chose n'aille pas ? Pourquoi dés qu'un homme faisait battre son coeur, il fallait que tout aille de travers ? La mort, une autre femme ...
Pourquoi ??

Matthias ...

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

La jeune femme regarda Naïma s'éloigner, un peu surprise de ce départ précipité. A croire qu'être Infidèle ne pouvait pas s'appliquer à tous les sujets... Elle soupira... Certains se compliquaient bien la vie.

Elle but une nouvelle gorgée de la bouteille laissée et finit doucement sa cigarette, se demandant si elle devait aller expliquer son point de vue à Naïma ou pas. Pas sûre qu'elle comprenne vu sa réaction...

Onze se releva alors et retourna au campement. Elle y trouva celui qu'elle cherchait :

Alopias. Y'a Naïma qu'est partie j'sais pas où. Cueillir des fleurs soi-disant mais j'suis pas sûre. Tu d'vrais peut-être aller la retrouver.

Elle tendit à l'homme la bouteille d'alcool et rajouta :

Emmènes lui ça. Elle en aura p't'être besoin...

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias, occupé à étendre des saucissons, regarde en haussant les sourcils la bouteille.

-Il s'est passé quoi exactement ? Elle cueille toujours des fleurs ! c'est la bonne heure pour ça ! un truc de pro pour mieux les repérer... y'a rien d'inquiétant là dedans ! Non ?

Alopias semble comprendre l'importance du malaise, n'attendant pas la réponse, il enchaine.

-vous étiez où exactement quand elle est partie ?

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Baaah, on était là bas...

D'un geste de la main, Onze désigna l'endroit où les deux femmes se trouvaient encore quelques minutes plus tôt.

Plutôt que d'savoir ce qui c'est passé, tu f'rais mieux d'y aller. Elle a p't'être pas besoin de parler mais une présence ne lui fera sur'ment pas de mal. Dépêches toi donc...

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias se rend à l'endroit indiqué après avoir saisi la bouteille. Après avoir cogité sur la direction prise par Naïma, il élance plus ou moins au hasard à sa recherche.

Il Fini par la trouver, en larme, se demandant visiblement ce qui a pu se passer. Paniqué, il l'assomme de questions avec maladresse.

-Qu'est-ce que tu as ? c'est Onze qui t'a mise dans cet état ? Qu'est-ce qu'elle t'a fait ? qu'est-ce qui s'est passé ?

Il s'approche, pour venir la soutenir, lui ouvrir ses bras...

Naïma voit arriver Alopias. Un doute la prends, l'espace d'un instant. Maintenant qu'il y a Jade, est-il toujours cet homme qui pourrait se noyer pour elle ? Est-il toujours cet homme qui lâcherai tout pour la soutenir ?
Mais quelle importance, au final ? A ce moment précis, il est là, justement, face à elle, avec cette inquiétude dans le regard. Il est là, et c'est ce qui compte.

Alors elle se blottit dans ses bras, et l'attire doucement vers le sol. Ses jambes ont du mal à la soutenir. Ils s'assoient, tous les deux, Naïma se blottissant plus étroitement dans les bras de son ami.
Ses pleurs se calment, petit à petit, comme par pudeur. Même avec Alopias, elle n'aime pas montrer ses larmes.

-Qu'est-ce que tu as ? c'est Onze qui t'a mise dans cet état ? Qu'est-ce qu'elle t'a fait ? qu'est-ce qui s'est passé ?

Que dire ? Que la révélation de Onze lui a brisé le coeur ? Qu'elle ne sait plus comment regarder Matthias ? Qu'elle a honte de lui en vouloir, de réagir comme ça, mais qu'elle ne peut pas s'en empêcher ?
A quoi ça sert de dire tout ça ? Alopias n'y pourrai rien changer, de toute façon.
Alors elle se tait, profite des bras de son ami, de leur réconfort.

Elle repense à la matinée, avec Matthias ... Il n'a rien dit. Il a dit qu'il se tenait à sa disposition. Se tient-il aussi à celle de Onze ?
Lui en aurait-il parlé ? Ou aurait-il continué à profiter d'elle, tout simplement ?
Etait-ce juste une fois, pendant son coma, ou continuait-il ?
La tête de Naïma était pleine de question, auquel une seule personne pourrait répondre. Une seule. Et elle n'avait aucune envie de voir cette personne, justement.

Un murmure, sans doute énigmatique pour Alopias, franchit ses lèvres.

Il va être temps que je pense à protéger mon coeur, au lieu de le laisser s'enflammer pour un rien. Il va être temps que je cesse de souffrir comme ça.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias ne comprenait pas… son cœur ? Encore blessé ? Mais par qui ? Pourquoi ? Tout ce qu'il savait, c'était que Naïma souffrait, mais qu'elle ne jugeait pas utile de dire vraiment pourquoi, pour le moment.

-On rentre au camp ! On va se faire une bonne tisane et tu vas faire une bonne petite sieste sous ta tente, Je vais demander à ce qu'on te laisse dormir tranquillement et à Jade de préparer tes remèdes avec tout ce que tu as ramassé… d'accord ?

Il l'aide à se relever, prudent dans ses gestes.

-Naïma ? Je ne sais pas du tout ce qui t'arrive, mais ne commet pas la même erreur que moi, n'enferme pas tes sentiments dans une boite en croyant te protéger… il est trop rare de trouver une personne capable d'en trouver la clef… trop rare.

Ils marchent, d'un pas lent, Naïma, soutenue par Alopias, essayant de faire disparaitre ses larmes avec un mouchoir et gardant la tête basse. Soudain, une chevelure fauve encerclant un visage rieur jaillit d'un buisson avec une fleur magnifique à la main, tombant nez à nez avec le couple. En quelques secondes, elle pourra deviner que la belle brune ne va pas bien du tout. Si elle prend le temps de regarder les yeux rougis de la jeune femme que son amant tient dans ses bras

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Jade n’est pas peu fière de la fleur qu’elle vient de débusquer. Excitée, elle cherche Naïma partout dans le bivouac, désireuse de lui montrer. Une orchidée sauvage. Tordue, pale, ayant poussé de travers dans l’adversité de cette plaine surchauffée. De cette fleur délicate, Naïma, bien plus experte herboriste qu’elle, saura tirer quelque chose d’intéressant. Avec simplicité, elle veut apprendre. Que la jeune femme si sage lui enseigne, pour qu’elle progresse dans cette science qui la passionne.

Alors forcément, quand elle bondit victorieuse, d’un buisson, et tombe sur la vision de Naïma dans les bras d’Alopias, Jade se fige.
Un courant d’air traversant tout son être la glace sur cet instant. Le sourire tombe, tout comme la fleur sauvage s’échappant des doigts pour s’écraser sur le sol.

Le regard clair passe de la jeune femme à celui qui la porte presque. Perplexe.
Un furtif froncement de sourcil. Le temps d’analyser, le temps de se rendre compte que quelque chose ne va pas.
Quand la rousse bouge enfin, c’est pour prendre doucement le petit sac de fleurs des mains de Naïma.
Jade se met de son coté, à l’opposé d’Alopias, accompagnant la marche du couple sans plus les dévisager, jusqu’au campement.
Il y a, à l’évidence, des choses qui ne la regardent pas.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias était heureux de ne pas être seul avec Naïma, et voir jade l'aider était visiblement un soulagement. En poursuivant leur route, il ramasse la fleur tombée, comme si la petite chose fragile avait de l'importance.

Ils eurent tôt fait d'assoir Naima à coté du feu de camp, Alopias, calme, met de l'eau à chauffer alors que Jade reste aux coté de la belle brune en train de renifler.

-C'est quoi cette fleur ?

La question est simple, et s'adresse aux deux expertes en même temps, comme si la fleur pouvait faire oublier la tristesse de Naïma. Alopias dévisage Jade, se demandant comment elle va faire pour répondre.

L'arrivée de Jade l'avait surpris, gênée même. Alopias était la seule personne devant laquelle elle se sentait le droit de laisser couler ses larmes. Jade ici, elle devait retenir ses larmes.
Le retour au camp fut silencieux. Naïma redoutait de se trouver face aux autres membres du groupe. Il était hors de question qu'ils la voient dans cet état de faiblesse.

Il y a longtemps, elle était une jeune femme douce et fragile. Une jeune femme dont il fallait prendre soin.
Aujourd'hui, c'était elle qui prenait soin des autres, et elle ne pouvait se permettre ce genre de faiblesse en public.
Alors elle ravala ses larmes, essuya ses yeux, et attendit patiemment la tisane qu'Alopias lui avait promis.

Elle ne répondit pas à Alopias pour la fleur. Elle n'avait aucune envie de parler.
Elle avait juste envie d'être seule, et d'enfermer son coeur et ses sentiments dans une petite boite hermétique, quoiqu'en dise Alopias.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Au fur et à mesure que le temps passe Naïma retrouve toute sa splendeur, son apparence de roseau qui plie sans casser, sa force communicative et son sérieux.

Au fond de ses yeux, on peut toutefois lire qu'une nouvelle souffrance vient de s'ajouter, juste une de plus sur de nombreuses et douloureuses autres. son cœur se pince en la sachant si malheureuse.

L'eau frémit, la boite de thé reste prés du feu, à disposition de tous, il le prépare, un thé aux herbes apaisantes et à la douceur réconfortante. Il en sert trois grande tasses et vient s'assoir en tailleur, les fesses dans la poussière devant les deux femmes après avoir volé un baiser sur les lèvres de Jade. Il s'adresse à Naïma après avoir posé une main sur le bras de la rouquine qui ne semble pas se sentir à sa place.

-Ecoute Naïma ! je ne sais pas ce que tu as, mais entre ta crise de zombinite et ça, j'avoue tu me fais un peu peur... qui pourra être content pour Jade et moi si tu t'enfermes dans ton mutisme ?

Il caresse la joue de la belle brune du bout du doigt, lui souriant. avant de dire sur le ton de la plaisanterie.

-Bon c'est pas tout ! mais il faut que je prépare mon matériel lourd, y'a un truc qui a embête ma tite sœur et que je dois réduire en charpie ! et comme je sais pas quoi ! tout ce que j'aime pas va y passer... !

Il esquisse un sourire en buvant une gorgée de son thé, un petit doigt relevé. désignant Jade du regard avant de dire

-Toi ! tu as vraiment rien à craindre !

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Sage, assise à même la terre poussiéreuse, Jade tient précieusement la tasse fumante dans ses mains blanches.
Le nez caché dans le récipient alors qu’elle porte le thé a ses lèvres pour souffler dessus, elle écoute et observe.

Le malaise est palpable. Confuse, elle n’arrive pas à savoir si ça vient de la tristesse digne de Naïma, ou du simple fait qu’elle n’a rien à faire là, entre les deux amis.
Il n’y a que la main tiède d’Alopias, touchant la peau de son bras, pour la retenir de filer, sous un prétexte quelquonque.

Le fossé se creuse, entre la brune et la rousse. Un gouffre de gêne. Pourtant, Jade ne se sent pas rivale. En faute peut être. D’avoir surpris un moment qui ne la regardait pas.
L’homme semble essayer de les rassurer toute les deux. Il a l’air à l’aise, désireux d’aider son amie, et d’avoir sa compagne à ses cotés.
Potiche, Jade sourit timidement, et focalise toute son attention sur le thé. S’imprégner de son parfum, de sa chaleur diffuse, et s’effacer. Petite. Toute petite. Que Naïma l’oublie. Qu’ils fassent comme si elle n’était pas là.

Oui, Alopias semble toujours être cet homme, qui ferait tout pour elle. Cet homme qu'elle craignait avoir perdu est toujours là, pour elle.
Une petite caresse sur la joue, toujours aussi tendre. Il parvient même à lui arracher une esquisse de sourire.

Se réjouir pour lui et Jade. Oui, elle le fait déjà. En silence, sans doute, sans rien dire, mais elle le fait. Celà lui fait tant plaisir de voir son ami heureux, enfin.

-Bon c'est pas tout ! mais il faut que je prépare mon matériel lourd, y'a un truc qui a embête ma tite sœur et que je dois réduire en charpie ! et comme je sais pas quoi ! tout ce que j'aime pas va y passer... !

L'esquisse se confirme. Ses eyux se plissent quand ses lèvres remontent. Le sourire est léger, mais il est là.
Alopias. L'éternel ami. L'éternel grand frère. La confiance infinie, sans limite.

Ca va aller. C'est à moi de régler ce genre de problème. Ca me concerne, ne t'embêtes pas avec ça.

Elle arrive même à lancer un petit trait d'humour.

Bien sur, si il faut taper sur quelqu'un, je t'appellerai à l'aide. Tu es meilleur que moi pour ça.

Elle boit une gorgée de thé, et lance son regard vers l'horizon. Elle est à nouveau digne. Ses yeux ne sont plus rouges. Personne ne pourrais deviner qu'elle vient de pleurer.
Naïma la fragile n'est plus. Elle a fait place à une nouvelle femme. Une nouvelle Naïma. Elle ne s'en était pas rendue compte à ce point, jusque là. Mais aujourd'hui, c'est clair.
La nouvelle Naïma est plus forte, et compte bien l'être davantage.

Elle se tourne vers Jade.

Montre moi cette orchidée.