Saga de l'été...

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

La radio de Matthias était confortablement bien attachée au meuble qui leur servait de table à manger. Elle n'avait plus délivré de message personnel depuis les drames que l'on connait. Chacun vaquait tranquillement à ses occupations quand soudain:

Docteur H.GRAY a écrit:: Gray tournait en rond dans son campement comme un fauve en cage. Putain de sensation de manque. Il devait s'occuper l'esprit. Et pour se prendre la tête, il ne connaissait personne de plus efficace que Matthias. Il attrapa sa radio. Il avait suivit de plus ou moins près les dernier rebondissement avec un intérêt non dissimulé. Comme lorsqu'il regardait ses séries pré crash dans l'obscurité de son bunker.

Il bidouilla longuement le bouton avant de se souvenir de la fréquence de son ancien compagnon de voyage.
La radio crachota, hurla des insanités, grésilla et enfin, il se souvint.

"Allô? Matthias?"

Il n'avait rien de particulier à lui dire et s'il s'était adressé à lui, c'est parce que Jack, avait qui il partageait le campement, dormait beaucoup, alors que lui, avait perdu le sommeil.

"Je connaissais ton goût pour le mélodrame, mais là, t'as fait très fort. Très très fort. Une fin digne des plus grandes tragédie grecques. Encore que je me souviens pas en avoir vu beaucoup... Enfin, sure que Phèdre à côté, c'est de la gnognotte... Le monstre marin en moins, mais quand même."

Il se retenait de rire. Il s'étonnait lui même de son détachement par rapport à la situation. Se réjouir du malheur de Stögger, c'était moche, mais bon mais il ne fallait pas oublier que Naïma allait sombrer avec lui.

"Matthias, Naïma, Onze et Sarah sont sur un bateau, Onze et sa fille tombe à l'eau... Qu'est ce qui reste?
Cruel coup du destin... A vouloir l'argent du beurre, le beurre, la crémière et la boutique t'as finit par perdre plus gros que ta mise de départ..."

Décidément, le docteur Gray était d'humeur moqueuse ce soir. Peut être un peut trop. Il luttait pour conserver la voix la plus neutre possible.

"Je suis curieux de voir comment monsieur Stögger surmonte l'échec... Mais je suis bien trop méchant. Peut être parce que c'est encore les mauvaises personnes qui vont en souffrir... La mauvaise personne... Ton p'tit manège est très divertissant de loin, mais de l'intérieur, il file la nausée."

Il parlait vite, pour couper toute tentative de l'éloquent Matthias de prendre la parole. Même s'il n'eut pas été étonné que celui ci ne lui réponde même pas.

"Oh... Je sais. Voilà un docteur bien ingrat pour cracher son venin à tant de distance. Mais on sait tous les deux comment çà marche. Ce petit théâtre macabre aux apparences trompeuses. La prochaine fois que l'on se reverra, on se fera un grand sourire et peut être même une accolade chaleureuse. Fort heureusement, je crains que ce jour ne vienne jamais. Je le sens. Tout va se terminer. Mal. Tu t'y es appliqué. Ce ne serais pas un bon divertissement sinon. Le public serait déçu. Moi le premier."

Premier blanc depuis le début de sa tirade.

"Merci encore pour le show. Transmet mes amitiés à Naïma. En admettant qu'elle est encore toute sa tête... Ce dont je doute de plus en plus."

*Clic*

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Les sourcils de Matthias se froncèrent légèrement lorsque la radio délivra son message de mauvais augure. Il en fut d'autant plus contrarié qu'il aimait assez le Docteur Gray et son humour douteux. Penser à Sarah était un point sensible, l'insinuation sur la santé mentale de Naïma faillit le mettre hors de lui, cependant il se domina.

Réfléchissant une seconde, il laissa libre court à son esprit cynique. Un léger sourire narquois venait de faire son apparition même si en réalité il luttait pour ne pas fracasser la radio. Sa voix nette et rapide s'éleva prenant tour à tour un ton étonné, curieux, faussement déçu puis finalement tranchant. Bien sur rien de ce qu'il ne ressentait vraiment suite à cette histoire ne transparut:

Ooooh Herr Doktor ! Quel vil petit serpent, tu fais! Est-ce la rancune de ne pas avoir pu tenir de rôle dans la pièce ? Searclaw a été bien mauvais dans le costume du monstre marin, je te l'accorde, peut être aurais-je du te distribuer le rôle...

Je suis curieux de savoir comment Herr Doktor Gray surmonte l'ennuie depuis mon départ, pas très bien assurément puisqu'il s'est mis en tête de persifler. Il est certain que perdre son dealeur favori crée du temps pour penser plus nettement.
Mais pardon ! Il est vrai que mon égoïsme m'empêche de penser aux autres, c'est plus vraisemblablement le beau visage de mon cher ange que tu regrettes.

Ainsi donc la jolie nymphe a éveillé de doux sentiments chez le vilain Docteur Persifleur anesthésié de drogues ? Quel dommage de ne pas me l'avoir déclaré plus tôt. J'aurai pu rajouter une ficelle de choix à l'intrigue ! Vraiment, vraiment tout cela est bien regrettable...

D'autant que tu me peines infiniment Doktor ! Comment peux-tu penser de moi que je chercherai à froisser ta belle blouse par une accolade déplacée ? Cette accusation est proprement honteuse ! Je suis choqué que tu en sois heureux mais que tu le craignes dans le même temps, le geste serait théâtralement parlant des plus ridicule !
Ceci dit c'est toujours un plaisir que d'échanger des idées avec toi.

Et surtout rassures-toi Ô Herr Doktor persifleur, les ingrats ne sont jamais oubliés...
N'hésites pas à transmettre mes amitiés à Monsieur Fawkes. En admettant qu'il ne se soit pas une nouvelle fois égaré.

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Docteur Gray a écrit:: Le Dr Gray se faisait la sensation d'être un dresseur de serpent, provocant la bête pour mieux se distraire. Mais Matthias avait raison, c'était lui le serpent persifleur. Et il marqua plusieurs point et ébranla quelques peu la confiance du bon docteur. Mais il fut déçu de voir que même ainsi, il n'obtenait de Matthias qu'une façade, qu'un masque, que rien ne faisait craquelait et sous lequel, rien ne se dessinait. Peut être n'était il, au final, simplement qu'un masque.

"Et moi qui t'imaginais morose et à l'agonie... Je ne sais pas si je dois me réjouir de te trouver toujours si loquace ou m'attrister de te voir fait de marbre.

Ma vieille carcasse aurait fait un bien piètre monstre, mes talents de natations ne sont pas ceux du jeune Irlandais fougueux."

C'était un fait, il nageait très mal.

"M'ennuyer n'est pas le terme exact. Et dans la mesure où je synthétisais déjà du LSD quand tu essayais tes premières lunettes, je pense que te résumer au statut de dealeur est inexact, et pour être honnête, réducteur."

Il s'arrêta. But une gorgée d'eau. Reprit.

"Nan... En réalité, je cherchais désespérément à faire craquer ce masque avant qu'une injection de drogue de trop ne t'efface de ma mémoire, ou ne m'efface de la mémoire. Mais rien qu'a t'écouter, je sens que ton visage est toujours aussi lisse et ton sourire, toujours aussi blanc. Je pensais pourtant avoir mi les moyens pour te faire sortir de tes gonds. N'importe qui serait effondré. Encore plus un esprit aussi travaillait par les drogues que le tiens."

Lui même faisait des efforts pour se contrôler, la sensation de manque était bien présente et cela se sentait parfois dans son intonation.

"Mais puisque tu prends tout cela à la légère, j'ose imaginer que tu me tiendra pas rancune de cette veine tentative. Vu la situation, j'avais espéré un peu plus d'humanité de ta part. C'est peut être ce qu'il te manque pour apprécier véritablement ta compagnie... Mais non, the show must go on, pour le meilleur et pour le pire... Vous vous êtes probablement mit d'accord la dessus."

Il s'arrêta net. Il ne voulait pas aborder plus en détail le sujet Naïma, il ne voulait pas risquer d'être percé d'avantage par les quatre yeux de Stögger. Non pas qu'il nourrisse pour l'Ange sauvage des pulsions quelconque, il se sentait trop vieux et trop usé pour çà, mais elle avait trouvait à ses yeux une place rare auquel peu de monde avait accès. Il revint un peu en arrière, faisant prendre une autre direction à sa rhétorique.

"Un peu d'humanité... C'est probablement pour cela que Fawkes te fuit comme la peste. Probablement pour çà que je ne pourrais pas vraiment faire plus que t'apprécier en tant que spectacle."

Il avait craché ses derniers mots avec une certaine difficulté. Sa respiration s'était accéléré l'espace d'un instant. Et il conclut simplement d'une voix triste :

"C'est dommage. Vraiment."

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

En cherchant un improbable divertissement Gray s’était constitué cible du jeune homme qui n’avait plus l’air de vouloir lâcher le morceau. Le Docteur avait pu constater que Matthias était loin d’avoir son propre cas comme sujet de prédilection. Rarement il se situait ou se mentionnait par rapport aux autres, à part avec Naïma.
Mais par contre, les sentiments et les gens en général semblaient être pour lui un terrain d’expérience intarissable. Et bien souvent les autres étaient ses cobayes.

La voix de Matthias se fit soudain plaintive :

« Oooohhh nooon ! Pauvre Doktor, je t’ai fait de la peine. Mais je suis déçu, déçu, déçu Herr Doktor, moi qui t’es toujours considéré d’un niveau de réflexion supérieur. Comme tu as mal joué ! S’il s’agissait d’une partie d’échec j’aurai déjà du annoncer Echec et Mat. "C'est dommage. Vraiment."

Allons, allons ne pleures pas. Comme je suis beau joueur je vais t’aider. »

Il prit le ton d’un professeur qui explique à un petit :

« Prenons un exemple approprié que j’affectionne particulièrement:
Quelle est l’attitude à tenir avec le loup prit au piège, Herr Doktor ?
Humm ?
Est-ce d’agiter un bâton sous son nez pour voir s’il est vivant, s’il souffre ou non ? Le crois-tu ?
Non bien sur ! Car même si ça le fait souffrir un peu plus il ne pourra pas s’empêcher de mordre le bâton.
Et quelle est la morale, Herr Doktor ? Humm ? Mais oui, je te le donne en mille : après ça l’homme ne peut plus tenter de caresser le loup ! Parce que la bête devenue méfiante lui mordra systématiquement la main à moins que l’homme ne soit suffisamment douer pour lui rendre service.
Haha j’ai toujours pensé que la nature avait beaucoup à nous apprendre… »

Matthias soupira puis reprit d’un ton plus neutre :

« T’attendais-tu réellement que je me mette à pleurer sous le coup de deux trois moqueries acerbes ? Tss, tss… voyons Doktor le manque te fais perdre le sens commun assurément.

Mais je te pardonne.
Réponds plutôt à ta question : « Qu’est ce qui reste ? » L’ange sauvage bien sur !
Comment se fait-il que tu t’en inquiètes tant ? Les Anges comptent aux yeux des scientifiques ? Raconte-moi, elle te fait penser à ta fille perdue ? Ou alors elle t’a apprivoisé d’un sourire que tu aurais voulu voir chaque jour ? Dis moi… »

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Docteur Gray a écrit:: Derrière ses verres opaques, les yeux du Dr Gray opéraient de rapide mouvement, calculant et schématisant dans le vide les conclusions de son "expérience" avec Matthias. Son esprit scientifique, quand bien même fut il altéré par les drogues, n'avait jamais supporté de ne pouvoir cerné l'homme qu'était Matthias, ou l'enfant... Imprévisible. Trop peut être, pour le vieille homme qu'était Dr Gray.

Mais dans un coin de son cerveau, Gray entendait une petite voix crier, une voix en colère. Une voix qui mourrait d'envie de hurler quelques insanités aux oreilles de ce jeune et présomptueux personnages de dessins animés.

"Allons, allons Matthias... Tu n'es pas un loup... Ou tout au plus, un loup de dessin animés, la langue pendante devant trois petites... Cochonnes?"

Si le mot était lourd de connotation déplacé, Gray trouvé sa métaphore très amusante. Il ne put masquer un léger rire.

"Et compte tenu de la situation, je pensais que c'était une torche que je t'agitais sous le nez. Mais toi... Toi, tu n'as peur de rien. La peur, c'est pour les faibles... Oh mais pendant que j'y penses... Si, tu as peur... Quel est ta plus grande peur Matthias?."

Gray avait laissé tombé son ton neutre de scientifique en pleine expérience pour une intonation plus théâtrale, proche de celle de Matthias. Il le copiait en quelques sortes.

"Tu as peur que le vilain docteur te comprenne... Tu as peur que n'importe qui te comprenne... Et pourquoi cela Matthias? Pourquoi? Serait ce parce que ton brillant esprit ne parvient pas à se comprendre lui même. Serait ce parce que même après tes voyages et autres visites intérieur, guidés par le chant des psylos tu restes un mystère pour toi même... Et ce n'est pas le grand Matthias, le fin manipulateur Matthias, l'éloquent Matthias qui va demander de l'aide à quelqu'un."

Il se racla la gorge. Il était quasiment sure d'avoir marqué un point, et un point marqué contre Matthias était toujours un point durement acquis. Car il avait raison, il s'agissait bien d'un jeu.

"Mais tu as raisons sur un point... Tu es blessés Matthias. Tu es une bête blessés et tu mort d'autant plus fort que tu souffres. Mais tu te trompes, je n'essaies pas de te caresser... J'essaie plutôt de te disséquer... De te viviséquer même... Ma fin, ta fin, la fin quel qu'elle soit, est proche, je l'ai senti, comme avant le premier crash... Et je m'en serais voulu de ne pas essayer une dernière fois de briser ta carapace."

Gray se regardait dans un rétro de moto qu'il avait trouvé dans les carcasses qui jonchait le sol. La distance qui l'éloignait de Matthias lui donnait une certaine confiance en lui... Et il n'en était pas fier. Puisqu'il tenait tant à parler de Naïma, allons y gaiement, pensa Gray.

"Puisque tu tiens tant à parler de Naïma, allons y gaiement, dit Gray. L'amour de ta vie? Ou ton sujet d'expérimentation préféré? Qu'est ce que je lui trouve? Hmmm... Et bien, reprenons point par point... Je suis agnostic, alors tant qu'il ne lui poussera pas d'elle, elle n'aura d'Ange que le surnom et restera donc d'un intérêt scientifique plus que limité. Je n'ai jamais eu de fille... Et ce qui me fait office de fille spirituelle coule des jours paisibles et prospère à Polaris, alors non, ce n'est pas çà. Son sourire... Oh, il est très jolie, je comprend tout à fait que tu fasses tant d'effort pour le conserver près de toi mais je ne penses pas être ce genre d'homme... Alors voyons... Qu'est ce qui reste? Oh mais oui... Peut être est ce parce que, toi, Matthias, tu es mon énigme préféré et qu'elle, elle semble être celle qui te comprend le mieux..."

C'était en partie vrai, mais le Dr Gray savait bien que ce n'était pas tout.

"Alors tu vois Matthias, je n'ai pas peur de me dévoiler moi... Est ce que tu peux en dire autant?"

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Le jeune homme réfléchit une seconde. Les paroles du Docteur l’avaient troublé, ça se lisait sur son visage. Il n’avait pas l’habitude de mener des conversations qui portaient sur lui. Les gens ne le questionnaient jamais ou en tout cas était-il assez habile pour qu’ils n’aient pas le temps de le faire. Mais la conversation radiophonique biaisait le jeu et Gray en profitait largement.
Ce n’était pas qu’il fut absolument secret, c’était plutôt une absence d’habitude et un désintéressement total. Parler de lui était à ses yeux une perte de temps inestimable :

« Il n’y a pas de fin Herr Doktor. La vie est un éternel recommencement. Je n’ai pas peur et je me connais assez bien, je pense. C’est la vie qui est un mystère. Eprouver est une chose, briser en est une autre. Ca me fait penser aux très mauvais vers de Pyram et Thisbée, face à une muraille lézardée : « Voyez comme ce marbre est fendu de pitié,
Et qu'à notre douleur le sein de ces murailles
Pour receler nos feux s'entr'ouvre les entrailles! »

Je sais où est cette lézarde et en fait d’aide, j’ai su demandé celle qui me manquait.

Je ne comprends pas ce que tu voudrais que je te dise Herr Doktor. « Compte tenu de la situation » ? Mais que crois-tu ?Ne dois-je pas être heureux ? La femme que j’aime m’a fait l’honneur ultime de rester avec moi, de m’accepter à ses côtés. Et ce envers et contre tout. Contre toi et tes amis, apparemment aussi. Et je ne sais pas si elle me comprend, je ne sais même pas pourquoi elle m’aime.

Mais ce qui est certain Herr Doktor, c’est que tu ne dis pas tout. Il y a plus que ça sinon tu ne te serais pas inquiété de savoir si elle allait souffrir ou pas. Dis moi la vérité. »

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Docteur Gray a écrit:: Gray pataugeait... Il n'avait peut être pas si bien percé le sujet que çà. Déçu, un sentiment de lassitude le pris. A quoi bon. Il chercha un moyen de se sortir de la situation en arrêtant la les frais...

"La vérité est une vue de l'esprit. L'exactitude des faits et des lois scientifiques ne sont exactes à nos yeux que parce que nous avons une certaine perception du monde. Dans la mesure où, apparemment, tu ne me laissera jamais comprendre comment tu vois les choses, que tu ne joues pas le jeu, je ne vois pas pourquoi je me fatiguerai à essayer de t'expliquer la mienne de vérité."

C'était confus, lui semblait il, et pas particulièrement efficace, mais la pirouette allait peut être lui permettre d'avoir le dernier mot.

"Est ce que tu dois être heureux? Oh mais si, dans un monde idéale, tout le monde le devrait. Mais d'une part nous ne sommes pas dans un monde idéale, et d'autre part, de mon point de vue, tu ne le mérites même pas. Alors puisque parler de toi ne t'intéresse pas, puisque tu veux toujours être une carapace sur lequel tout glisse, puisque tu ne veux même pas me faire changer d'avis et donc, puisque tu ne t'inquiètes même pas de mon point de vue, de mon opinion sur ta personne.je ne vois pas pourquoi je continuerai à essayer de te comprendre, de comprendre tes choix, tes actes.

Casse toi sur ton voilier. Avec elle. Mais j'espère que tu as conscience de la chance que tu as et que tu vas arrêter tes machinations et tes jeux d'enfants psychotiques. Mais quoi que tu dises, je penses que nous n'avons pas la même définition de ce que c'est que de laisser quelqu'un "libre de ses choix"."

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La conversation commençait à fatiguer le jeune homme qui perdait peu à peu patience. Le jeu n'était même pas amusant...
Ce fut d'une voix rapide et cassante qu'il répondit une nouvelle fois:

"Je ne comprends vraiment pas Herr Doktor. C'est vrai que ton avis sur moi ne m'interesse pas et ne m'empêchera en rien de continuer de vivre. Je ne mérite pas d'être heureux ? Et pourquoi je te prie ? Je ne mérite pas d'être heureux mais elle si ? Pourquoi Doktor ?
C'est parce que je la veux heureuse également et qu'elle me l'a demandé que nous sommes partis. Sa fuite, le psychodrame, je ne l'ai ni voulu ni prévu, le dénouement encore moins.

Je l'aime et je ferai tout pour son bonheur. Tout comme j'aime Sarah. Et de même, lorsqie sa mère ne sera plus, je retournerai le désert et le mettrai à feu et à sang s'il le faut pour la retrouver.

Une explication claire de ce que tu essaies de me dire, Herr Dotkor Gray, je serai ravi et honoré de l'entendre. Mais ta morale et tes espèces d'agressions amères, elles passent tellement loin de moi qu'il leur faudrait quelques années lumières pour m'atteindre.

Pas la même définition de laisser "libre de ses choix" ? J'ai choisis de me battre pour ce en quoi j'ai fini par croire possible ! Qu'as-tu fait, toi ?
On est toujours libre de ses choix, il suffit d'en assumer les contingences et conséquences qui de toutes façons existent toujours. Et Naïma a toujours été libre.

Alors expliques moi où tu veux en venir..."

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Docteur Gray a écrit:: Le Dr Gray avait raccroché le poste, renoncé à cette conversation futile, il s'était trompé, une fois de plus, sur qui pouvait bien être Matthias. Il était peut être quelqu'un de beaucoup plus simple que Gray ne le pensait, ou peut être de beaucoup trop compliqué. Gray s'était éloigné de sa radio, profitant de l'air nocturne.

Il entendit de la voix de Matthias battre le vide. A quoi bon... Il saisit le combiné et se contenta d'un simple :

"Laisse tombé. T'as gagné Matthias. Prends ton bonheurs, de gré ou de force."

Et il abandonna cette conversation inutile pour une longue promenade.