Une fleur comme les autres.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Il est tard. Tout l'après midi, le soleil s'était approché de l'horizon de verdure. Les heures passant avait allongé les ombres et le paysage s'était transformé avec le changement de luminosité, des fleurs s'était ouvertes, d'autres s'était fermée. La violence des rayons de l'astre du jour avaient peu à peu perdu de leur intensité. Laissant place à une douceur naissance à la place de la radiation cruelle.

Alopias est seul, errant dans la pleine avec son équipement de chasse, pensif, fouillant dans ses souvenirs trop nombreux. Il s'y plonge en souriant comme pour mieux savourer chaque minutes, chaque secondes de sa vie présente. Les horreurs ne lui font plus peur, elle sont juste là pour lui rappeler sa chance du moment.

Ses pas vont au hasard, il garde seulement dans son champ de vision l'arbre planté au milieu du campement, un arbre majestueux, fort… ici depuis des lustres… seul être de sa taille dans cette océan de verdure jeune et dynamique!

L'herbe sous ses pieds s'écrase, laissant la trace de son passage, trace qui s'effacera bientôt. La nature reprendra ses droits, semblera avoir à peine été dérangé par le passage de l'intrus. Pourtant, dans cet amoncellement de végétation écrasée, se trouvait peut-être un autre arbre, qui aurait pu devenir aussi grand que cette balise végétale vers laquelle Alopias se dirige à présent… bredouille.

Seule quelques baies et les collets récupérés remplissent sa besace. Il n'en a que faire ! Seul compte à présent le retour auprès d'elle ! Elle qui détourne son esprit de sa tache de chasseur et l'appelle dans celle d'ami, de compagnon, d'amant. Les pas se pressent sur l'herbe en direction de l'arbre, la marche se faisant course jusqu'à deviner la silhouette de celle qu'il aime.

Elle est assise à même le sol, les boucles dorées libérés de leur prison protectrice, Les épaules maculée de taches de rousseurs découvertes de l'épaisse veste opaque étalée à ses cotés. Elle est dos à lui, lui offrant sans le savoir le spectacle de sa chute de reins, de ses épaules et de ses bras… l'attention d'Alopias n'étant pour une fois pas détournée de l'analyse du corps de sa compagne par son regard pétillant ou son sourire malicieux.

Il ralenti sa course, se fait peu à peu félin, son corps glisse dans la pleine pour approcher de sa proie. D'une main délicate il choisi son arme ! Un pissenlit en aigrette. De l'autre il dépose sa besace et enlève sa veste, la sueur d'une demi-journée de traque macule son t-shirt et le colle à son torse. Il arrive enfin juste derrière elle, elle est sage, Appliquée, tout dans son attitude respire la sensualité et le calme… Et Alopias, discrètement, va s'efforcer de la troubler sans se faire détecter.

C'est d'abord un souffle léger dans le chaos des boucles de ses cheveux, puis une légère caresse du pissenlit sur une épaule, le jeu dure ainsi quelques secondes, Alopias s'efforçant de ne pas se faire détecter, Jade concentrée sur sa tache chassant parfois un papillon imaginaire d'un coup de vent généré par le plat de sa main délicate.

Peu à peu, La jeune femme semble prendre conscience de la présence de son amant. Il s'est peut-être trahi par ses actes, le bruit de son souffle ou même par son odeur. Elle le détecte, se retourne avec la grâce d'une nymphe. Face à sa surprise, Alopias lui offre juste son sourire, et vient à nouveau savourer la douceur de ses lèvres en un baiser volé, furtif, rapide… trop court pour satisfaire les pulsions de la jeune femme qui en tend encore les lèvres les yeux mi-clos pour renouveler la sensation.

Un doigt taquin se pose un instant sur la bouche gourmande, comme pour interdire à la muette toutes protestations. Le sourire de l'homme s'élargit encore alors qu'il présente juste devant les yeux émeraude de la jolie demoiselle son modeste "bouquet", bouquet constitué d'une unique fleur à fragilité légendaire.

Durant le bref moment qui précède le passage du jour à nuit, tout semble s'interrompre, il suffirait d'un souffle pour rendre l'instant magique, et faire éclater la beauté d'une petite fleur fragile à coté d'un vieil arbre centenaire.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Un doigt sur sa bouche boudeuse. Une fleur offerte dans l’autre main d’Alopias.
Jade écarquille les yeux, étonnée devant le plumeau végétal. Une fleur mature, hérissée de graines aériennes.
N’osant la toucher, de peur de faire s’envoler toutes les aigrettes dans un faux mouvement, les fines mains se posent sur celle de l’homme. De chaque coté, serrant à peine.
La jeune femme sourit comme une enfant. Son regard interroge. Il faut faire un vœu.
Elle penche la tête sur le coté, rêveuse. Un souhait qu’une poussière de fleur pourrait réaliser… quelque chose de petit ? Ou quelque chose d’immense ? Quelque chose qui pourrait lui manquer ?

Cinq doigts quittent le support du fragile pissenlit. Libres, ils caressent délicatement la joue masculine. Nue, ou presque. Les poils de la barbe repoussant tout juste.
Jade lui découvre le profil changé. Allégée et affinée, la courbe de sa mâchoire se trouve plus volontaire. Une petite fossette au menton lui avait jusqu’alors échappée. Elle fait écho à celle, discrète, qui s’éveille au coin gauche de sa bouche quand Alopias sourit. L’ensemble, moins sauvage, créé un charme à l’effet immédiat.

D’un léger souffle, Jade fait s’envoler une partie volatile de la fleur. Un vœu qu’elle scelle en embrassant son amant, lui mordillant les lèvres, vengeresse.
Sa langue le torture, jouant à l’orée de ses dents, taquinant son homologue d’un frôlement.
Les doigts coulent le long du cou, s’humidifiant à l’eau salée de sa transpiration. Glissent sur son épaule mouillée, puis sa nuque à portée.
Un dessin sur la peau que Jade effleure avec finesse.
L'épiderme tatoué, légèrement bombé par l’encre, est plus doux. Un plaisir à toucher.
Redessiner les contours. Recolorer l’intérieur. Y ajouter quelques rayons imaginaires pour en faire un soleil.

Un nouveau sourire met fin au baiser. Jade lance un regard joueur à son compagnon et souffle tout a coup sur la fleur. Un second souhait. Elle s’en donne le droit. Apres tout, pourquoi pas ?
Les aigrettes s’envolent autour d’eux, se mêlent dans les cheveux, s’élèvent dans les branches de l’arbre éternel, s’éloignent avec la brise de printemps. Où elles se poseront, d’autres pissenlits naitront.

Le bout d’un doigt sur le duvet de ce qu’il en reste. Deux graines s’échappent à leur tour, espiègles. Elle hausse un sourcil, magnanime, invitant Alopias à faire un vœu lui aussi, avec le dernier tiers de la plante magique.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Un pissenlit, des mains sur la sienne, un souffle sur son visage, des aigrettes virevoltantes, un baiser, des doigts sur sa nuque, une petite frimousse souriante, un regard malicieux, un autre souffle, un sourcil roux qui se hausse comme une invitation à finir le travail… Rien que de petites choses toutes simples, choses auquel Alopias répond par la caresse de sa main libre sur un bras, par ses paupières basculant sur ses yeux pour se protéger du souffle, par la réponse de ses lèvres et de sa langue au baiser délicieux, par un frisson lui parcourant l'échine sous le contact des doigts sur son tatouage, par un sourire ravi, pour finalement finir par une petite expression cocasse d'incertitude face au sourcil levé.

Il ne connait pas cette tradition consistant à faire un vœu, il voit juste dans le pissenlit une fleur amusante, sans lui donner d'autres significations. Il souffle simplement dessus, sans rien espérer d'autre qu'un sourire émerveillé de celle qu'il aime, un vœu malgré lui.

Son souffle finit par le rendre ridicule, par le ramener à un homme simple souriant bêtement devant une jolie fille avec une tige chauve dans la main. La scène est étrange comme si la magie en retombait avec les aigrettes de la fleur… mais les deux amants n'en ont que faire, perdu dans la communication engagée, les yeux dans les yeux ils se parlent, communiquent plus qu'avec des mots, se racontent leurs passé et leur désir d'avenir, leurs joies leurs peines. Toute une histoire racontée le temps qu'une aigrette tombe au sol. Le tout transmit dans un seul regard.

Le dialogue se fait, sans qu'Alopias puisse mettre le moindre mot sur les émotions que Jade lui envoie, il imagine l'histoire de la jeune femme, une histoire sans que le moindre son ne raisonne dans son cou délicat.

Lentement, il prend sa main et la pose sur sa gorge, les petit doigts pressant sur sa pomme d'Adam, il inspire longuement, se redresse légèrement. Un souffle monte de sa poitrine, venant faire vibrer ses cordes vocales… la vibration devient bruit, le bruit devient chant, sa voix est claire, pure, parfaitement contrôlé comme si il s'y était exercé toute sa vie.

Ce ne sont que les mots, d'un homme bien usé
Ce n'est que le chant, d'un amant amusé
Mais j'ai pensé bêtement qu'une petite chanson
Illuminerait ton visage d'un sourire cro-mignon

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Alopias chante. Les mots s’échappent de sa gorge joliment, dans le souffle pur d’une mélodie improvisée.
Émerveillée, sa compagne fixe sa bouche, une main doucement plaquée sur sa gorge.
Incrédule, elle sent les vibrations monter le long du cou, et la pomme d’Adam se mouvoir sous ses doigts.
Etonnée, Jade sourit. Son autre main se portant, par mimétisme, au même endroit sur son propre corps, comme pour comparer.

La chansonnette est amusante, les phrases imaginées juste pour la faire rire. Mais trop courte.
Se mordillant la lèvre inférieure, la jeune femme en réclame encore, d’un très léger hochement de tête.
Deux baisers-papillons piqués vivement sur sa bouche pour l’encourager.
Qu’il lui raconte tout ce qu’il veut. Que sa voix grave et suave résonne encore dans sa poitrine et dans sa gorge. Des mots doux, des mots crus, des mots chauds, des mots drôles ou des mots fragiles. N’importe quoi, pourvu qu’il parle.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Les petit doigts fin caressent la gorge d'alopias, Le spectacle à plu, et le public hurle son rappel avec un hochement de tête et des baisers bien-placés.

L'exercice est délicat, il n'a aucune chanson adéquate à son répertoire, comme si rien ne pouvait convenir à l'instant présent et l'improvisation ne conduirait qu'a un…

Méli-mélo de mots qui passent par la tête
C'est compliqué de chanter quant on ne sait pas quoi dire
Alors je lâche tout dans l'espoir que peut-être
Quelques-uns de ces sons te feront sourire

Le couplet est sortit directement, sans la moindre…

Cogitation, réflexion, calcul et finesse
Ça ne sert à rien pour exprimer la tendresse
Mais à raconter des conneries sans délicatesse
On en vient bien trop vite à parler de sééé…pieds

Et paf ! Le refrain qui sort tout seul… Alopias à une expression vaguement contrariée face à …

La nullité de ce chant ! Je n'en ai rien à foutre
Mon seul public n'en rit pas moins bêtement
En voyant cela je n'ai plus aucun doute
Sur le fait que je devrais arrêter rapidement

Alopias semble mort de honte, il rougit, évitant le regard de sa compagne, continuant pourtant à chanter sans…

Cogitation, réflexion, calcul et finesse
Ça ne sert à rien pour exprimer la tendresse
Mais à chanter des conneries en étant mal à l'aise
On fini par dire des choses du genre je te b…

Alopias s'interrompt dans un baiser appuyé sur les lèvres de Jade, la chanson ridicule se termine, les lèvres se pressent, s'animent, une main vient se glisser dans le dos de la jolie rouquine, la soutien pour la faire basculer sur l'herbe… la chanson se termine ainsi, un autre spectacle est sur le point de commencer. Peut-être… ou pas.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

La tête sur un coussin de mousse, l’esprit empli de rires et les yeux suivant une aigrette virevoltant encore dans l’air.
Jade sourit, joyeuse, entre deux baisers brulants auxquels elle répond avec une chaleur égale.
Du rouge encore sur les joues d’Alopias, ses mains jouant sur le corps blanc.
Une pause. Un échauffement.

Changement de partition. La jeune femme bascule son amant avec espièglerie, avant qu’il ne s’attaque à ses vêtements.
Le rythme des caresses, désormais, c’est elle qui le dicte. Ses lèvres quittent la bouche aimée pour descendre dans le cou. Sa musique : le son de ses baisers sur la peau d’homme.

Il déglutit et respire profondément alors que les boucles rousses lui chatouillent le visage. Malicieuse, la langue de Jade se promène sur une épaule maintenant dénudée. Salée de sueur, cuivrée de soleil.
Une escale à chacun de ses soupirs comme un silence, aussitôt enchainé sur la note suivante. Le torse, le ventre progressivement, succombent.

Un râle contenu arrache à la rouquine un sourire amusé.
Crescendo, les caresses se précisent. La ceinture se déboucle comme une page qui se tourne. Un baiser sur la peau tendre de l’aine, effleurement pour rendre fou. Un frôlement sur l’intérieur de la cuisse, pleinement consciente d’ignorer l’instrument qui se tend, réclamant son attention.
Encore un détour, par pur caprice, et du bout des doigts y pianoter avec légèreté. Un nouveau soupir répond à cette audace. Applaudissement muet, encouragement pour jouer la suite.
Enfin embrasser, comme une touche maitresse, à la naissance du gland. Mélodie suave aux réactions électriques. Alopias se cambre à la sensation humide et douce de cette petite langue le goutant naïvement.

Pianissimo, la pression mesurée de ses doigts sur le sexe ferme. Va-et-vient insolent accompagné des lèvres gourmandes. Le moindre gémissement marque le tempo. La musicienne, hardie, s’essaye à de nouveaux accords. La verge toute entière disparait et se fond dans la bouche de Jade. Le rythme soutenu et profond amplifiant l’air ambiant de râles graves de plaisir.

Alopias n’avait pas fini sa chanson. Elle ne termine pas non plus la sienne.
Dans un dernier mouvement, elle achève son baiser, laissant le sexe de son amant vibrer seul, désappointé.
Taquine, la rouquine se redresse à peine, le temps de se débarrasser de toute entrave de tissu. Sa peau nue s’offre aux dernières lueurs du jour. Sans prélude, les lèvres se joignent à nouveau, et les corps font de même.
Un duo allegro, aux intonations tintées de passion, jusqu'à la dernière note.

» En attendant les autres...
» Comme un air de confidences...
» Bloby, comme un poisson hors de l'eau.