(Dé)stokage

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

La cigarette de Onze finissait de se consumer, et la jeune femme prit soin de bien l'éteindre avant de s'en débarrasser. Veiller à ce que tout soit bien terminé avant de le jeter... L'image la fit sourire.
Puis, elle se demanda quel était son rêve à elle. Un seul lui apparut comme une évidence : Sarah et son bonheur. Elle qui parlait d'égoïsme se trouvait soudain à espérer pour quelqu'un d'autre. Un autre sourire fit son apparition... Sarah, sa fille, son sang. Il n'y avait que pour elle que la jeune femme ferait un écart à sa philosophie...

Tu le seras un jour.

La jeune maman se releva et regarda en direction du campement. Henri lui manquait. Elle aurait aimé pouvoir le retrouver dans sa tente, partager sa nuit avec lui, sentir la chaleur de son corps contre le sien, dormir avec lui et leur fille. Son coeur se serra doucement lorsqu'elle porta à nouveau son attention sur Naïma.

Je dois retourner auprès de Sarah. Tu sais maintenant que tu peux venir me voir quand tu veux...

Elle hocha la tête.

D'accord.

Onze se leva et s'apprêta à partir. Naïma releva la tête vers elle, et lui dit :

Merci.

Un simple merci. Ni plus, ni moins. Elle était sûre que ça suffirait, que Onze comprendrait tout ce qu'il se cachait derrière ce simple mot.
Merci ...

Puis elle retourna regarder le ciel.
D'ici quelques minutes, elle se lèverai pour rejoindre sa tente, et Matthias.
Et là ... Peut-être aurait-elle la force de lui parler.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Le pas de Naïma... Se relevant le jeune homme baissa la tête alors qu'elle arrivait à sa hauteur et la regarda par en dessous avec son air de chiot contrit après les reproches qu'il avait reçu. Prudemment il demanda:

"Tu veux... que je te laisse... te reposer ?"

Non. Viens ...

Elle lui caressa la joue, et entra dans sa tente, laissant l'étoffe entrouverte en invitation.
Elle s'assit en tailleur, face à l'entrée, et pris son courage à deux mains. Il voulait savoir. Il saurait.

Je t'aime. Et j'ai besoin de toi auprès de moi.
Mais après la mer, j'ai d'autres rêves. Que tu connais. Je retournerais à Polaris. Et ... tu feras ce que tu voudras.
Je doute que Onze vienne avec moi, alors ...

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Matthias se recomposa une figure de mâle dominant, sourire cynique s'étirant sous la déclaration de la jeune femme. Il pénétra sous l'abri et se posa en face d'elle. Dans l'ombre sa voix se détachait encore plus nettement que d'habitude, d'un ton incroyablement égal et doux par rapport aux mots qu'il prononca:

"Que je connais ? Je l'ai appris par inadvertance de la bouche d'un inconnu. Tu crois que je peux accepter ça ? Je t'ai rencontré tu n'avais plus de rêves, je t'ai donné le mien. Tu m'as parlé des villes en générale et de Polaris en particulier avec dégout, comme des monstres dévorant la liberté, des machines à fabriquer les zombis. Alors comment veux-tu que je connaisse, que je puisse seulement imaginer, ce rêve là ?

Et aujourd'hui Surcouff le Corsaire vient me dire "blablabla, Naïma veut retourner à Polaris"...

Et quelques heures après j'entends quoi ? " Je ne veux en aucun cas un enfant avec toi. Je t'aime mais bah... de toute façon je jugeais pas trop utile d'en parler mais je m'en irai quand même et je prend n'importe quel argument pour te suggérer de ne pas me suivre. "

Particulièrement habile et délicat, merci infiniment."

Elle lui répondit sur le même ton, posé et détaché.

Tu l'as apprit d'une mauvaise façon. J'en ai parlé à Lennart parce qu'il allait à Polaris. Mais ... je n'étais sûre de rien. Je ne serais pas partie sans t'en parler avant.
Polaris ... est une ville. Et comme toutes les villes, tout le monde ne peut pas y vivre.
Le temps panse beaucoup de blessures, Matthias. Et, il a pansé mes mauvais souvenirs de Polaris. D'autant que l'Ankou n'y est plus.
Polaris n'est plus la même. Et ce qu'elle est devenue me plaît.

Que tu ne me suives pas ? Ce n'est pas ce que je veux. Je veux que tu viennes avec moi. Je le veux, parce que j'ai besoin de toi. J'ai besoin de ton sourire, de tes baisers. Sans toi, je suis seule, perdue, et malheureuse.
Mais je sais aussi que tu pourrais ne pas me suivre.

J'ai peur, Matthias. J'ai peur que tu me dises que tu préfères rester à Twitter. Ou rester avec Onze et Sarah ...

Sa voix se brisa.
C'était dur de dire tout ça. De dire ses angoisses.
Le souvenir de Onze lui souriant l'aida à relever la tête, mais pas à continuer de parler.

Nombre de messages : 1225 Date d'inscription : 08/06/2008

Matthias sourit gentiment.

"Mais mon ange, il faut avoir confiance en l'avenir."

S'allongeant près d'elle, le jeune homme attira l'herboriste dans ses bras. Il ne lui ferait pas part en retour de ce qui l'angoissait en ce moment, pas ce soir, c'eût été trop troublant pour elle.
Tout en les caressant doucement, il emmêla ses doigts dans les cheveux de Naïma.

"Allez jolie Naïma. Parle moi de ta rêvée cité des anges."

Elle se laissa aller contre lui, et rit franchement.

Tu veux parler de la citée perdue dans les marais putrides et peuplée à moitié de zombis, à moitié d'anciens Tombstoniens ? Ce n'est pas une cité de rêve, vu l'odeur. Et ce sont loin d'être des anges !!
Mais ...

Sa voix se fit nostalgique.

Ses remparts qui tiennent malgré leur base si molle; sa tour de garde depuis laquelle on voit tous les alentours; la montagne sur laquelle je sortais travailler toutes les lunes; le fleuve qui longe la ville; le No Futur, le bar de la ville ...
Il y a tant de choses dans cette ville ...

Plus joyeusement :

Des choses qui te plairaient !!

Elle se serra contre lui, le laissant jouer avec ses cheveux.
La nuit était bien avancée, et le sommeil venait, doucement. Elle était paisible. La soirée finissait beaucoup mieux qu'elle avait commencé.

Et surtout, Naïma avait décidé de prendre sa vie en main. Ce qui ne manquerait pas de changer beaucoup de choses.