Rencontre au coin d'une dune...

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Onze était tranquillement assise, dégustant sa brochette et se disant que, vraiment, emmener John avec elle avait été une très bonne idée...

L'échange entre Alopias et Jade ne lui échappa pas, même si elle trouvait étrange de ne pas avoir encore entendu la voix de la rousse. Une extinction de voix ? De la timidité ? Ou peut être que la jolie rouquine était en fait un homme et qu'elle voulait leur cacher pour le moment... Cette idée la fit sourire mais elle ne put s'empêcher de détailler un peu plus la jeune femme, pensant être dissimulée et tranquille derrière sa viande...

Lorsqu'Henri entendit le bon mot de Matthias sur ses capacités à danser, cela lui arracha un éclat de rire fugace, qui faillit faire tomber la cigarette qu'il avait au bout des lèvres. Il lui adressa un sourire en coin, amusé, lui signifiant qu'il ne devrait pas vraiment se faire d'illusion sur des capacités corporelles rythmiques.

Il s'assit autour du feu comme les autres, silencieusement, et attendit que les brochettes variées soient lancées sur le brasier.

L'instant lui sembla extrèmement étrange, car dénué de toute tension. L'arrivée du groupe de Onze, bien qu'inconnue il y a encore quelques moments de cela, avait donné à l'ambiance générale une sympathie certaine.
Même Tan, d'habitude autant silencieux que lui, se lançait dans des confidences personnelles, dévoilant ainsi une facette de sa personnalité encore cachée.

Henri leva les yeux, et décrispa ses traits : enfin, la nuit s'était décidée à faire son apparition, chassant l'odieux soleil pour quelques heures. Cela suffit pour lui apportait une certaine satisfaction, qu'il féta en attrapant une grillade proche de lui.

Décidemment, l'arrivée des Autres était une vraie bénédiction : ils apportaient un savoir-faire culinaire indéniable, une provision nicotinique bienvenue, et surtout éloignait les regards qui le dérangeait tant. Il n'était plus le petit nouveau, sorti comme par magie d'une dune, objet de toute les curiosité, mais était devenu un membre des 9, discret et silencieux.

Il avala copieusement la viande grillée, prenant garde à ne pas se brûler. En face de lui, Onze faisait de même.
Il ne l'avait pas remercier pour la boite d'allumette, véritable trésor en ces contrées. Il le ferait tout à l'heure, quand le moment serait venu pour lui d'entrer dans la conversation. Pour l'instant, il demeurait silencieux, écoutant les autres se dévoiler par leurs mots, essayant de mieux les saisir, de mieux les cerner.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Jade avale, goulument, le dernier morceau de sa brochette. Ses petits doigts tenant chaque bout du pic avec précaution, elle en grignote jusqu’au dernier reste, gourmande.
Victoire. Le pic est planté dans le sol. Et la jeune femme est rassasiée.

Assise en tailleur, le sourire heureux d’un chat repu au visage, elle entreprend de dénouer le turban qui lui protège la tête.
Une à une, les boucles rousses se libèrent, et tombent lourdement sur les fines épaules. La chevelure est un peu froissée, un peu humide. Mais un mouvement de tête amusé lui rend tout son étonnant volume.
De fait, son visage se dévoile à son tour en entier. Ovale, aux angles doux. Les pommettes rosées, un peu hautes. Les yeux en amandes d’un vert très clair d’où elle tire son nom, bordé de long cils blonds, sans fard. Les lèvres pâles, celle du bas pleine qu’elle mordille sans arrêt dans une expression soit embêtée soit espiègle, celle du haut fine et harmonieuse. Le petit nez, qui lui donne cet air enfantin, parsemé de taches de rousseurs et désormais de traces de brulure par le soleil. Ce teint si clair, lunaire, contrastant avec le feu de ses cheveux.

Intallée entre Alopias et Henri, Jade sourit, bienheureuse, en écoutant les autres papoter et en regardant les flammes danser.
D’une main sur sa bouche, elle cache un énième bâillement. Epuisée.
Il va falloir monter les tentes. Personne ne semble bouger encore. Alors…
Petit à petit, elle s’allonge. A même le sable devenu plus frais, toujours emmitouflée dans son manteau trop grand.
Résister au sommeil après cette longue journée. Résister et garder les yeux ouverts, encore un peu. Entendre les voix, se laisser bercer…

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Les gens discutaient à présent autour du feu, Alopias, intrigué un instant par les paroles de Tan, fini par en comprendre le sens, ou plutôt le non-sens, c’est juste une blague. Il en rit un peu à rebours, Son regard sur Tan change de tout au tout, il se sent même bizarrement plus proche de lui que de n’importe qui d’autre, allant même jusqu’à l’aider à prendre sa seconde brochette vers laquelle il tend la main.

Jade semble épuisée, elle s’allonge devant lui et Henri après avoir révélé à la lueur du crépuscule sa beauté sobre… mais aussi sa peau déjà marquée par un soleil déjà trop fort pour elle.

Alopias grimace en finissant sa brochette, elle va s’endormir d’épuisement, et sans doute se réveiller à cause de la douleur due à sa peau brulée.

Alopias se relève, secouant la tête en se pinçant les lèvres, il soulève le rabat du sac de Jade et lui prend un de ses pots d’après-solaire artisanal.

Il s’agenouille au coté d’elle et ouvre le pot alors qu’elle se tourne vers lui et lui lance un regard interrogateur avec ses jolis yeux verts. D’un geste vif, Alopias pose son doigt sur ses lèvres, lui faisant comme le signe de se taire.

Son index quitte ses lèvres, et vient se poser dans le pot ouvert avant de se tendre vers son visage surprit pour y déposer trois noisette de crème, une sur chaque joue et une sur le nez…

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Un doigt sur ses lèvres, puis trois touches de crème sur son visage.
Encore surprise, Jade écarquille les yeux, regardant Alopias s’appliquer.
Elle pourrait protester. Maternée comme une gosse, au milieu de ces gens qu’elle connait a peine.
D’un soupir soulagé, à peine masqué par un timide sourire, la jeune femme remercie son soigneur.
C’est agréable, la sensation douce de cet index étalant l’après-solaire sur sa peau abimée. Jade ferme les yeux un instant, tendant sa frimousse vers l’homme, comme le ferai un félin sous les caresses. Ronronne t-elle ?

Tout le monde les regarde peut être. Jade rougit en ouvrant ses yeux. Alopias a fini, la dernière goutte de crème a été consciencieusement appliquée.
Comme pour en vérifier le résultat, la rouquine louche sur son nez, entrouvrant la bouche dans une grimace comique. Ça l’amuse quand elle pense que, pour le coup, elle ressemble sans doute à cet affreux poisson dont Matthias lui avait donné le surnom.

Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 08/07/2008

Lex observe la scène avec une pointe de perplexité transparaissant au travers de son éternel taciturnité. Même si physiquement elle s'était senti comme le reflet de cette jeune fille que les Infidèles prénomment Jade, le peu de temps qu'elle a passé à la regarder lui a montré qu'au delà des apparences elle est son antithèse. Cette manifestation de tendresse et de vulnérabilité éveille en elle un mélange d'agacement et de compassion... Comment une fille aussi fragile peut elle encaisser l'hostilité de ce monde face auquel, elle, s'est forcé de s'endurcir. N'a t elle jamais vu ces meutes de sauvages violeurs anthropophages et fou à lié qui sillonnent le désert? Lex se dit alors en souriant que si c'était le cas, cette simple vision suffirait probablement à la plonger en catatonie...
Tandis qu'elle continue de l'observer, songeuse, elle croise son regard suintant d'innocence et d'affection qu'elle soutient du sien ou se mêlent sévérité et bienveillance. Elle se sent bien présomptueuse de se montrer aussi condescendante à son égard alors qu'elles se connaissent à peine mais au fond d'elle boue le désir de l'aider à se faire violence et de lui apprendre à ne compter que sur elle même comme elle a appris à le faire. Subitement, il lui vient un sentiment bizarre... comme l'impression que s'il devait arriver quelques chose à cette fille, ce serait une part d'elle même qui serait meurtrie. A cette pensée elle détourne son regard tandis que l'inquiétude se dessine subtilement sur ses traits quasiment inexpressifs...

» Un peu plus loin que le coin du feu