Petits jeux entre amis [lune 146]

Matthias s'étira longuement avec un demi sourire amusé puis répondit de façon un peu détournée:


" J'couche pas avec la rouquine, ya pas de son et moi j'aime entendre la femme que je possède. Et la tienne de rouquine? elle est bien? t'as d'jà essayé ?"

Lex ?

Onze ne put retenir un immense sourire à cette pensée...

Non... Je la connais pas vraiment. Elle cause pas beaucoup. Un truc de rousse peut être, faudrait étudier ça !

De ce groupe là, y'a bien qu'avec John...

Elle rouvrit les yeux et regarda Matthias, amusée par la tournure de la conversation :

Tu crois que... mince comment c'est d'jà... Henri ?! Ouais, qu'Henri il sait s'amuser lui ? L'est pas mal...

Du coup Matthias s'assit à côté d'elle pour discuter.


" Ouais bah Henri c'est comme Lex pour toi. Il est pas bien bavard et on l'a rencontré ya deux jours. Il avait l'air malade, tu devrais peut être attendre un peu.... mais c'est vrai que dans le genre beau ténébreux, il claque. "


Le jeune homme se tut un instant puis demanda brusquement avec un air excité:


" On fait un jeu, dis ? "

S'tu veux... Une clope avant ?

Elle lui tendit son paquet et s'en alluma une...

Il consiste en quoi ton jeu ?

Cette fois Matthias accepta la cigarette, prit son temps pour l'allumer et exposa son "jeu":


" Hé bien je propose une sorte de défi. Voyons lequel de nous deux arrivera à dévergonder en premier sa proie. Moi Lex, toi Henri.

Bien sur j'ai rien à parier. mais c'est un peu plus excitant comme ça non ? "


Sur ses lèvres un sourire vaguement sadique avait fait son apparition et il fixa la jeune femme à travers la fumée.

Onze sourit. Décidément, le jeune homme était plus qu'intéressant...

Ca me va. Je dirai même que ça me plait comme jeu...

Elle s'approcha légèrement de lui et l'embrassa, comme pour conclure leur pacte...

Chacun avait fini par retourner à son campement pour dormir...

Le lendemain, Onze, comme à son habitude, s'était levé bien tard, et avait passé un temps assez conséquent scotché à sa radio, ses cigarettes toujours à portée de mains...

Elle finit toutefois par retrouver par Matthias en milieu d'après midi :

'lut... Une clope ?

Elle s'assit à ses côtés, et demanda avec un sourire éclatant :

Alors, le défi tient toujours ? On commence aujourd'hui ? Chouette !

La jeune femme lui vola un baiser avant d'enchainer, visiblement assez enthousiasmée par leur jeu :

J'me demande qui va gagner... Et combien de temps ça va durer...

Enthousiaste en toute circonstance, Matthias s'exclama vivement après avoir refusé d'un geste la cigarette proposée.


" haha! Fugace petite libellule! Voilà qui promet d'être intéressant... cependant m'est avis qu'avec une telle concurrente la partie risque d'être courte... je veillerai à me dépêcher."


Matthias plissa légèrement les yeux en les plongeant dans les siens d'un air provocateur et hilare.


" On commence maintenant ? "

Onze se leva d'un bond :

Très bien. Que la chasse commence.

La jeune femme porta son regard sur le campement jusqu'à ce qu'elle finisse par trouver celui qu'elle cherchait. Un sourire quasi sadique se dessina sur ses lèvres...

Tiens moi au courant d'ton avancement... Et amuses toi bien !

La jeune femme s'éloigna de quelques pas vers Henri, son éternelle cigarette à la bouche et la démarche nonchalante...




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Epilogue - lune 147


La journée s'annonçait joyeuse pour Onze. Elle venait de passer une très bonne nuit et elle comptait bien en faire profiter Matthias.

Elle le débusqua dans l'après-midi et se pointa devant lui, visiblement radieuse...

Heeeey Matthias, comment vas tu ? La nuit fut agréable ? Pour ma part, c'était extra...

Un large sourire victorieux illumina son visage. Elle s'alluma une clope avant de poursuivre :

Le jeu est fini. J'ai gagné. Et j'ai trouvé par la même occasion un amant des plus délectables...

Elle se rapprocha de lui, et lui murmura à l'oreille :

C'est un peu grâce à toi... Merci.

La seconde d'après, elle lui demandait sur un ton autant provocateur que moqueur :

Et Lex, comment va-t-elle ?

Matthias afficha un sourire hilare lorsqu'elle lui murmura à l'oreille. Dédaignant la provocation, il s'exclama en applaudissant:


" Bravo, bravo, bravo ! Mais avant toute chose! Je veux savoir en détail comment ça c'est passé... "


La fixant d'un air curieux il s'assit tranquillement et attendit le récit.

Elle le regarda en riant :

Parce que tu crois vraiment que je vais tout te raconter ? Tu rigoles...

Elle s'assit tout de même à ses côtés, finissant sa cigarette :

Mais t'auras le droit à un résumé... J'l'ai donc abordé le lendemain d'notre petite entrevue, sous prétexte de vouloir faire connaissance, innocemment comme avec les autres.

Il s'est révélé d'agréable compagnie et on a discuté. Comment on s'était retrouvé là notamment. Assez classique en somme.

J'ai partagé quelques cigarettes avec lui jusqu'à ce que je choppe une de ces quintes de toux qui m'couchent parfois. Il s'est inquiété, j'dois avouer qu'ça m'a touché et sans réfléchir j'l'ai embrassé.

La suite... Tu t'en doutes un peu. Baisers, caresses et voilà... Plus facile que j'ne pensais. Un chouette jeu, vraiment. A recommencer...

Satisfait ?

Matthias haussa d'abord un sourcil dubitatif:


"Il s'est.... "inquiété"? Le sombre et taciturne Henri fond devant les Demoiselles en détresse... comme c'est mignon! J'l'aurais cru moins sensible que ça."


Se taisant un instant il essaya d'imaginer la scène puis reprit tout sourire:


"Bravo en tout cas, j'n'en doutais pas.

Alors je te raconte...


J'l'ai abordé pareil, sur tout et rien. On a un peu philosophé après quoi j'ai pensé un instant toucher au but. Malgré tout il y a eu une réticence moraliste que j'ai tenté d'étouffer immédiatement. Je pensais bien que le temps m'était compté.
Ce fut amusant jusque là... après je n'ai récolté qu'une looooooongue leçon de morale.


J'suis bien content que le jeu t'ait plu.


A ce moment là Matthias sauta brusquement sur ses pieds avec une grande révérence pour déclamer:


"En ce grand jour nous avons le plaisir, superbe et habile libellule, de vous décerner une victoire incontestable. Puissiez vous garder longtemps un si bon amant