premier contact avec Tan Nimac

Un instant bouche bée devant la scène, Matthias émit soudain un long sifflement à l'attention de Jade puis se tourna vers l'homme:


" Wouhhaaa, Je suis désolé de te le dire mais t'as l'air bien con là, mec. "


Se rapprochant c'est lui qui lui souffla quelques rapides mots à l'oreille puis il courut derrière Jade tout content:


" Heyyy! Ouwesce que t'as appris à en décocher des pareils ? j'aurai pas cru que t'avais de jolies p'tites griffes comme ça "

*Hé bé !!*

Alors là, Naïma n'aurait jamais cru ce genre de chose possible. Jade, la petite Jade qui paraissait si douce, si fragile, même.
Naïma se demandait ce que l'homme avait bien pu lui dire. Mais elle ne le saurait sans doute jamais. Jade ne pouvais pas le répéter, et l'homme aurait sans doute trop honte pour le redire.

Bouffé trop de chaire humaine moi, ou trop de champi, sais pu trop...
En tout cas y a des truc pas nette dans ma p'tit tête...
J'suis un mec méchant, bordel!
Alors elle à quoi l'aut Jade-ni-touche pour me rendre mou comme une merde de limace?

Et puis c'est quoi ce charabia de tout à l'heure? Hein?
On aurais dit mon frère, c'lui qu'j'ai...

Euh...

Et merde. J'ai encore un trou.

Bon, j'crois j'vais m'pioncer moi.

Tan pris le sachet d'herbe et entrepris de se préparer l'onguent conseillé.

alors qu'il émiettait un peu de cette herbe ocre et odorante, il surpris le regard furtif et chaleureux que Jade posa sur Alopias.
Des images rougeoyantes emplir aussitôt son esprit: éviscération à main nue, carotide arraché d'un coup de dent, yeux renfoncés dans leurs orbites...
Au fil des images, l'herbe se réduisit vite en poussière mais les doigts de Tan, déconnecté de la réalité, continuèrent néanmoins leur danse mortelle, malaxant du vide là où Tan imaginait des entrailles.

Alors que que la vague de violence interne atteignait son paroxysme, Tan sembla se ressaisir d'un coup.
Il jeta un yeux bienveillant au fruit de son travail et, sans un mot, y versa lentement de l'eau.
Après avoir mélangé, trituré et malaxé consciencieusement sa mixture, il s'en appliqua une bonne plâtré.

Ahhhhhh!!!
Wouah! ça arrache vot'truc

Et il parti dans un grand rire joyeux, ponctué ça et là part de petits cries de douleur.

Malgré son rire et sa bonne humeur revenu, Tan ne pouvait ignorer la tension qui régnait dans le petit groupe.
Les regards entendu des uns et des autres semblaient l'exclure à dessein et la méfiance à son égard paraissait de mise.
L'onguent lui enflammait les chairs et ajoutait ainsi à son inconfort.
Cependant Tan décida de rien dire, ni en se qui concernait l'ambiance lourde et visqueuse ni au sujet de sa brulure lancinante.
Même ses rots devinrent plus discrets.

Sans vraiment savoir pourquoi, Tan sentait qu'il devait se faire petit.

Ce n'est que lorsque la nuit sépara les convives, que Tan décida de passer à l'action.
Alors que le bruit des discutions avait succédé à celui des ronflements, Tan sortir de sa tente et s'approcha de celle de Jade...

Alopias était encore dans un demi-sommeil, Il était seul dans sa grande tente, Jade en avait trouvé une il ne savait où, Matthias et Naïma s'étaient installée (dans la même*) un peu plus loin, et Tan semblait vouloir dormir à sa façon.

Alopias n'arrivait pas à dormir, c'était une habitude chez lui. Durant toute une période il n'arrivait à fermer l'œil que bourré de calmants et après épuisement. Depuis son départ du passage et son émancipation d'Emily, il n'avais plus eu besoin de mélanger à l'eau de sa gourde le contenu du sachet planqué dans la doublure de sa veste, la vieille recette d'herbes calmantes d'Audrey Auburn .

Se tournant et se retournant sur la couverture troué lui servant de matelas, il en avait suffisamment marre pour oser approcher sa main du remède à son insomnie...

Il y renonça.

Le problème n'était pas le même, ce n'était plus d'horribles images qui le dérangeait, pas plus que ces regrets ou même sa culpabilité... c'était de belles images, associé à une merveilleuse sensation qui lui prenait au cœur et le faisait battre trop fort.

Se redressant sur son lit de fortune, il prit une grande inspiration avant de la bloquer pour se concentrer sur les bruits de la communauté, chose qu'il faisait régulièrement durant sa vie au Passage quand il passait les nuits trop chaudes sur le toit de la station météo, bercé par les bruits de l'anémomètre et de la girouette.

(Je joue pas les sauveurs protecteurs qui débarque pour sauver la donzelle au moindre danger, ça serait pas drôle. il faut bien s'amuser un peu ! à vous de déterminer si Alopias peut intervenir dans cette histoire et quand.)

*a confirmer

HRP: je laisse à Jade le soin de déterminer la suite de l'action, elle dispose notamment d'une information non connue du groupe et donc d'Alopias...

Tan a écrit:

Sans un bruit Tan pénétra dans la tente de la rouquine.
Des idées de viol traversèrent un instant son esprit et ce n'est qu'à grande peine qu'il se contraint au calme.

Accroupie il l'a regarda longuement dormir puis posa un doigt sur ses lèvres, non, pour l'inciter au silence (il avait fini par comprendre qu'elle était muette) mais pour en éprouver la douceur...

A ce contact Jade ouvrit les yeux...

Tan bredouilla quelque mots étranges, mélange incongru de politesse et d'insanité, puis, comme si une porte s'était soudain ouverte en lui, un discours fluide et chaleureux sorti soudain de sa bouche:

- Jade, je ne suis pas ce que tu crois, je ne suis pas ce que je voudrais, je ne sais qui je suis ni qui je deviendrais mais soit assurer de la douceur de mes intentions.
Prend ma main et guide la au plus prés de ton cœur, prend mon corps et jouis en au plus profond de ton être.
Ou rejette moi, si telle est ton désir puisque ton désir est tout ce que je recherche...

Un papillon, sur sa bouche nacrée… à moins qu’il ne s’agisse d’une mouche ?
D’un geste mou, dans son sommeil, Jade chasse l’insecte. Le contact est trop dur, trop réel. Une main!
Alertée, elle se réveille en sursaut, ouvrant ses grands yeux brillant d’une lueur de panique.
Par reflexe, la jeune femme remonte la couverture sur sa poitrine. Pudeur somme toute inutile étant donné qu’elle n’est pas nue. Juste vêtue de sous vêtements et d’un maillot de corps quelques peu ajusté a ses formes. Assise, elle recule jusqu'à sentir la bâche froide dans son dos.
Ses yeux verts sont hagards, dans la pénombre ils cherchent a identifier l’intrus. L’esprit encore embué dans un rêve, il lui faut bien une minute, alors que l’homme a parlé, pour mettre un nom sur sa voix. Tan.
Ses mots la rassurent presque… mais quand elle capte son regard un peu fou, la rouquine frissonne.

Vive, les sourcils froncés, elle évalue la situation.
Hurler lui est évidement impossible. S’enfuir parait difficile, puisqu’il est assis dans l’entrée de la tente. Le gifler, encore ? Un coup d’œil a sa balafre sur la joue la fait renoncer, se pinçant les lèvres dans une moue coupable. Quant a se défendre, étant donné la carrure de l’homme, elle ne s’en pense pas capable.
Mal barrée.

Il reste qu’une solution : gagner du temps. La jouer finaude en attendant de voir se profiler une issue.
Apres tout, pense t elle en hochant la tête sur son épaule laiteuse, il n’est peut être pas si mal attentionné que ça. Si on fait abstraction de ses sautes d’humeur, de ses manières vulgaires, de ses gros doigts…
Il parle si gentiment…

Elle esquisse un sourire, et tend le bras pour attraper une bougie. Puis l’allume sans un bruit et la pose entre eux. Barriere de feu.

L’éclat de la flamme ébloui un instant Tan : pénombre et lumière n’ont jamais sut cohabiter correctement.
Pendant une fraction de second il se crut plus proche de Jade, elle muette et lui aveugle ; puis la vue reprit ses droits et ses yeux plongèrent dans ceux de la frêle jeune femme.

Le reflet déformé de son propre visage l’y accueilli sans ménagement.

-Je… Non ! Tu es mort ! ne me…

Des larmes, grises de poussière, tracèrent sur son visage des rides nouvelles.
Tan gémit et se mis à trembler.
Un flot de souvenirs trop longtemps refoulés entreprit de briser son précaire équilibre.
Vérité et fantasme, folie et réalité, se mêlèrent d’inextricable façon dans son esprit ravagé.

Tan s’extirpa à grand peine de la tente et percuta Alopias qui tentait d’y entrer.
Il leva vers lui ses yeux fous et humides et renifla bruyamment avant de lâcher, le plus nonchalamment possible :
- La place est libre…