Quand Onze s'intéresse à Jade...

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Les deux groupes étaient maintenant réuni depuis deux lunes. Ils commençaient à faire doucement connaissance, et Onze restait intriguée par la rouquine des Infidèles.
Aussi, elle finit par aller la trouver et se planta devant elle :

Salut euh... Jade c'est ça ? C'est un chouette nom t'sais, 'fin disons qu'on en rencontre pas tous les jours ! D'ailleurs on rencontre plus grand monde tous les jours, mais bref... J'peux m'assoir ?

Onze n'attendit pas vraiment de réponse et prit place face à la jeune femme, tout en s'allumant une cigarette :

Tu fumes ? Tu te sers hein si t'en veux une... Matthias m'a dit que tu étais muette, c'est vrai ça ?

Non parce que j'me demandais bien pourquoi tu causais pas, j'me suis dit que p't'être t'avais une angine ou un truc du genre...

Y'avait un type qui était muet aussi quand j'étais à l'Institut. Enfin il parlait quand il est arrivé. Et puis un jour plus rien. Il a jamais voulu nous expliquer.

C'est pareil pour toi ? Ou tu n'as jamais parlé ? C'est dommage, parce que tu es mignonne, je suis sûre que tu aurais une charmante voix !

Elle adressa un sourire à la rousse, attendant une hypothétique réponse...

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Jade sourit.
C’est sa réponse pour tout. Quasiment tout le temps.
Il y a bien des nuances. Tantôt espiègle, tantôt douce, ou charmée, ou gênée, ou surprise, ou amusée… beaucoup d’émotions pour un simple sourire.
Là, assise en tailleur face à la jeune femme qui se fait appeler Onze-Heure-Trente, Jade sourit encore.
Ce coup ci, aimable.

Les mains rangent tranquillement les herbes et les pots de crèmes qui occupaient la rouquine l’instant d’avant. Elle secoue la tête à la négative, tout aussi paisiblement.
Non, elle n’a jamais parlé. En tout cas, c’est ce qu’elle sait. Avant ses six ans peut être ? Avant qu’elle ait des souvenirs ? Non, pourtant, ses parents lui disaient qu’elle était déjà un bébé sans cri.

Est-ce que ça change quelque chose qu’elle ait pu parler un jour ou pas ? Puisqu’elle a perdu sa voix, ça n’est pas ici ni nul part qu’elle la trouvera.
Perdre sa voix, retrouver sa voie. Amusée par cette pensée, la jeune femme reste un instant rêveuse, avant de pencher sa tête sur le coté, un sourire enfantin sur ses lèvres.
Elle hausse ses fines épaules, levant ses yeux au ciel pour signifier son impuissance. Les joues un peu pourpres elle se demande aussi si sa voix serait charmante.

D’un mouvement du menton vers son interlocutrice, Jade semble poser une question à son tour. Et elle ? Après tout, la muette n’est pas la seule à susciter la curiosité.
« Onze-Heure-Trente »…

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Fumant sa cigarette, Onze observait les réactions de la jeune femme, tentant plus ou moins de décrypter ses attitudes et ses expressions. En vain peut-être...

Ca va pas être simple comme conversation, hein...

Elle détailla alors le physique de la rousse, enfin ce qu'elle en voyait. Les boucles rousses contrastaient joliment avec la peau diaphane, et le visage délicat rendait Jade immédiatement sympathique aux yeux des inconnus. Ou au moins aux yeux de Onze.

Au mouvement de menton de Jade, Onze comprit que la rouquine s'interrogeait également :

Moi ? T'veux savoir quoi ? Mon nom ? Hum... J'en ai un vrai bien sûr. Mais Onze heures Trente, c'est chouette non ? Et puis, ça fait tellement longtemps qu'on m'appelle comme ça...

Un sourire nostalgique se dessina sur les lèvres de la jeune femme, tandis que ses
doigts jouèrent inconsciemment avec l'alliance qu'elle portait. Mais toute expression de tristesse disparut bien vite du visage de Onze, qui embrailla avec joie :

P'is t'vois, c'est pratique, quand tu veux parler de moi, t'as juste à faire Onze avec tes doigts !
Tiens d'ailleurs, j'me rappelle qu'un type avait inventé une langue pour les sourds et muets, enfin j'avais lu ça. Tu sais p't'être de quoi je parle ?

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Non, en effet, ça n’est pas simple de converser avec une muette.
Jade se mordille la lèvre inferieure, étouffant un rire silencieux. Elle apprécie les efforts de Onze, et l’encourage d’un nouveau sourire amical, les yeux pétillants de malice.
Onze-Heures-Trente. Ça lui va. Le vrai nom de la jeune femme est comme la voix de la muette : perdu. Et d’un hochement de tête Jade aimerai lui dire que ça n’a pas d’importance, finalement.

Onze, avec ses doigts. De ses deux index tendus l’un a coté l’autre, la rouquine en fait la démonstration. C’est ainsi qu’elle se nomme, dans son langage a elle.
Désignant quelques compagnons, elle montre à sa curieuse interlocutrice comment elle les symbolise.
De sa main en pince semblant parler comme un canard, elle indique Matthias, l’agité bavard.
D’un trait horizontal sur son front, au raz des sourcils, c’est Tan, d’un aspect grincheux.
Naïma, un mouvement des deux mains autour du visage, mimant de longs cheveux raides …

Elle ne connait pas de « langue pour les sourds et muets ». Parce qu’elle n’en a jamais eu besoin, parce que tout le monde la comprend. Ne serait ce que suffisamment.
D’un petit air fier, elle se désigne elle-même, fronçant son petit nez abimé dans une expression lutine. Un index dessine à la verticale dans le vide une mèche bouclée qui descend jusqu'à l’épaule. C’est comme ça que Onze peut l’appeler, si elle veut.

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Avec une attention non feinte, Onze suivait chaque geste de la rouquine, ne pouvant s'empêcher de rire devant les signes qui désignaient chacun.
Mais quand Jade lui montra comment elle se désignait elle-même, la jeune femme reprit avec beaucoup de sérieux le mouvement, dessinant dans l'air une torsade invisible...

J'vais essayer d'me souvenir de tout. Je trouve ça assez chouette en tout cas, tu as inventé d'autres mots ? J'suis sûre qu'y'a moyen d'faire plein de trucs !

Onze s'empara d'une nouvelle cigarette puis reprit :

Et t'es avec les autres depuis longtemps ? Tu les as connu comment ? T'viens d'où toi ?

Ouais j'sais, j'pose beaucoup de questions et j'en dis pas autant sur moi... C'pas très juste je crois.
Pour faire court, j'me suis enfuie d'l'Institut où j'vivais depuis des années et j'ai finit par arriver à IronWood. J'ai connu quelques personnes sympas là bas mais j'pouvais pas rester, alors j'ai pris mes clics et mes clacs, j'ai embarqué Lex, Jay et John et puis tu connais la suite...
Donc au final j'les connais pas des masses, mais on s'fait confiance, on s'entend bien et ça marchera le temps que ça voudra...

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Jade acquiesce, d’un hochement de tête lent, songeur.
Le récit de Onze ressemble un peu au sien. Partir dans l’inconnu, tomber sur des gens au hasard, et au final continuer ensemble. « ca marchera le temps que ça voudra » tout à fait.
Elle sourit, attentive a son histoire. Histoire qui ne parle pas encore de l’heure, ni de l’anneau, ni des cigarettes. Mais le résumé est déjà un bon début.

La rouquine hausse les épaules, tentant de calculer depuis combien de temps elle marche avec les Infidèles. Dix doigts, dix lunes. Environ. Une moue perplexe indique son doute sur la question. Et d’un mouvement de la main, elle désigne Alopias, affairé un peu plus loin. C’est par lui qu’elle est arrivée là. D’un sourire en coin, elle se dit que c’est sans doute aussi pour lui qu’elle est encore la. Même si tous les autres comptent à ses yeux d’une façon ou d’une autre, évidement.
Espiègle, elle montre le mot qu’elle vient d’inventer pour lui. Le dos du pouce caressant sa joue, depuis la tempe jusqu’au menton. Barbe de trois jours, imaginaire.

Se sentant en climat de complicité, Jade tend ses doigts blancs vers la cigarette allumée, les yeux verts interrogeant Onze. Elle rougit comme une adolescente, fronçant son nez parsemé de taches de rousseur.

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

La jeune femme la regarda désignée sa cigarette, un peu surprise :

Tu veux essayer ?! Bah, pourquoi pas...

Onze leva tout de même un sourcil interrogateur, comme pour vérifier que c'était bien ce que Jade désirait. Elle lui tendit la cigarette dans les secondes qui suivirent et ne put s'empêcher de mettre en garde la rouquine :

Fais attention tout d'même si t'as jamais fumé... Vas-y doucement sinon tu vas t'étouffer, et ne prends pas une grande bouffée, aspire lentement. J'ai vu des hommes plus grands et bien plus costauds que toi se faire avoir ! Mais bon, t'm'as l'air plus intelligente qu'eux...

Un sourire ponctua sa phrase. Laissant la rousse inspecter la clope et la fumer si elle le souhaitait, Onze porta son regard sur Alopias et enchaina :

T'l'aimes bien lui hein ? C'est chouette, 'fin si c'est réciproque... C'est le cas ?

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Ravie, Jade attrape la cigarette offerte avec précaution. Un sourire immense illuminant son visage.
L’odeur lui déplait et elle ne comprend pas l’intérêt de chacun pour ce bâton de tabac, mais la curiosité est trop grande alors…
Disciplinée, elle suit les conseils. Une petite bouffée, aspirée avec une lenteur calculée.
Un instant. Juste quelques secondes. On se dit que c’est bon, qu’elle a pigé le truc du premier coup.

« T'l'aimes bien lui hein ? C'est chouette, 'fin si c'est réciproque... C'est le cas ? »

Elle s’empourpre jusqu’aux oreilles, emportée par une toux violente qui lui fait cracher de la fumée bruyamment.
La rouquine tousse encore, les mains portées à sa bouche, de sorte qu’on ne saurait dire si c’est a cause de la cigarette ou de la question.
Une fois l’effet passé, elle fronce un peu ses sourcils, désireuse de se donner un minimum de sérieux. La jeune femme étudie Onze du regard, puis la grande silhouette d’Alopias à quelques mètres d’elles.
Un sourire en coin la déride, naissant petit à petit sur ses lèvres pâles.
Jade hausse les épaules encore une fois. Désinvolture que son sourire semble trahir.

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JADE !

Onze avait crié le nom de la jeune femme lorsqu'elle fut prise de sa quinte de toux. Inquiète, elle lui tendit sa gourde d'eau, surveillant d'un air soucieux les réactions de la rousse. Quand enfin elle se rendit compte que Jade se remettait, elle se détendit légèrement...

T'm'as fait peur. J'ai cru qu'comme moi t'...

Elle n'acheva pas sa phrase, interrompue par le sourire mutin de Jade pour Alopias. Finalement, le sourire acheva de décrisper Onze, qui lui répondit d'un air mi-complice, mi-taquin :

Bah j'ai bien compris, faudrait être aveugle pour pas s'en apercevoir tu sais... C'est mignon...

Un grand éclat de rire ponctua sa phrase et Onze récupéra la cigarette abandonnée quelques instants plus tôt par la rouquine. Elle désigna également son alliance, et avoua sur le ton de la confidence :

J'ai été mariée. Pas très longtemps, mais suffisamment pour savoir ce que c'est qu'd'avoir des sentiments...

Elle lui sourit, d'un air un peu mélancolique...

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Jade boit une gorgée à la gourde offerte, puis tire la langue, dégoutée par son essai de fumeuse.
Un nouveau sourire en coin, préoccupé cette fois ci, anime la petite bouche.

Malgré ses expressions et ses traits parfois infantiles, Jade n’est plus une enfant. Le fait que cette attirance pour Alopias se voit comme le nez au milieu de son visage ne la gêne qu’a moitié.
C’est avec une petite moue qu’elle se demande, et réalise comment c’est arrivé. Une simple curiosité, muée progressivement en amitié, en tendancieuse complicité, et survivant, péniblement, au malentendu d’il y a quelques lunes.
De malentendu justement, il y en a probablement un autre. Lui, bien plus âgé, ne la voit peut être que comme une gamine fragile et rigolote. D’un haussement d’épaules, encore une fois, la muette chasse ses pensées.

Onze a l’air songeur, un peu perdue dans ses souvenirs qu’elle partage.
Jade regarde l’anneau, fascinée, puis la jeune femme, et lui sourit, avec la tendresse d’une amie.
D’un geste doux, du bout des doigts, elle caresse les cheveux bruns, les recoiffant délicatement. Ça n’est pas pour consoler. C’est juste pour dire qu’elle comprend.

Les yeux verts parcourent le bivouac, affinés comme ceux d’une chasseresse, cherchant visiblement quelque chose. Et s’éclaire d’une joie victorieuse, à nouveau sur le ton de l’espièglerie d’ado.
D’un discret mouvement de tête, secouant les boucles rousses, Jade désigne un nouvel individu du groupe à la fumeuse. Comme si elle le proposait au menu pour Onze. Grand, mince, mystérieux…
Malicieuse, Jade mime Henri qui se cache dans le col de son pardessus.

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Intriguée, Onze regarda Jade mimer Henri. Comme à son habitude, les gestes de la muette étaient plutôt explicites et en aucun cas, Onze ne pouvait se méprendre sur ce qu'elle "disait".
La jeune femme porta alors son regard sur le grand brun, silencieuse pendant quelques secondes avant de répondre sur un ton quasi élogieux :

Ben ma foi Jade, j'dois avouer qu't'as plutôt bon goût ! Vraiment...

Elle sourit à la rousse...

C'vrai qu'il est pas mal celui-là, faut le reconnaitre... Il cause pas trop j'ai l'impression... 'Fin ça le rend encore plus énigmatique... et d'autant plus intéressant !

Même si Onze semblait amusée par les sous-entendus de la rouquine, elle ne pouvait s'empêcher de jeter de temps à autre un oeil appréciateur sur Henri, détaillant de loin la physionomie et l'attitude de l'homme...
Elle finit par demander à Jade, sur un ton faussement désintéressé :

T'sais quelque chose sur lui ?

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Fière que son idée ait du succès, Jade esquisse un sourire en coin.
Oui, très intéressant le grand Henri. Elle est convaincue depuis le premier soir que son apparente faiblesse cache quelque chose de bien plus solide.
Elle qui d’habitude le regarde avec une bienveillante neutralité, se met à le détailler aussi d’une façon plus calculatrice, sans doute échauffée par l’avis positif de Onze.

La muette hoche la tête lentement, à la négative. Pas trop d’information sur le ténébreux. Si ce n’est qu’il parle à peine plus qu’elle et se comporte comme une chauve souris et…
Tilt.
Si quand même, quelque chose. De ses mains, elle fait le signe de Naïma. D’un froncement de sourcils, elle explique que cela à l’air compliqué.

La jeune femme s’assied plus confortablement, guettant les réactions de Onze, d’un regard en coin.
Elle ne saurait dire si cette dernière est prédatrice. Mais l’idée qu’elle se jette sur Henri l’amuse.
Onze heure trente. Le soir, n’est ce pas le moment qu’Henri le discret vampire préfère ?

Nombre de messages : 748 Date d'inscription : 07/07/2008

Si Onze reconnut de suite le signe qui désignait Naïma, elle demeura interdite devant l'expression qu'avait adopté Jade. S'emparant d'une cigarette qu'elle alluma silencieusement, la jeune femme s'interrogea sur la raison d'une possible tension entre Henri et Naïma. Elle imaginait assez mal comment quelqu'un pouvait ne pas s'entendre avec l'homme, lui qui ne disait pratiquement rien... A moins que ce ne soit une raison plus intime qu'une simple vie en communauté... Cette pensée la fit sourire et elle en fit part à la rouquine, toujours aussi directe et franche :

T'crois qu'il s'est passé quelque chose entre eux ? Sexuellement parlant hein, le reste on s'en fiches un peu !

La jeune femme partit juste après d'un vif éclat de rire. Après tout, peu lui importait la réponse, elle ne jugerait personne dessus. Seule une once de curiosité malsaine la titillait, habituée qu'elle était aux ragots, surtout après avoir passé la majeure partie de sa vie enfermée dans une pseudo-communauté...

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Onze rit, amusée. Jade la regarde, battant des cils avec étonnement.

Naïma avait évité l’Homme sombre depuis son arrivée. Murée dans un silence songeur et se tenant légèrement à l’ écart de tout le monde.
Alors, quelque chose de sexuel, la rousse n’y avait pas pensé. A vrai dire, ça lui parait même plutôt improbable. Elle affine son regard, comme pour coller les deux personnes l’une à l’autre mentalement. Naïma la sage avec Henri le mystérieux. Etrange duo.
Jade secoue ses boucles d’un mouvement négatif.

Ses yeux se posent à nouveau sur sa compagne, la détaillent un instant, alors que Jade réfléchit.
Des ‘relations’ dans le groupe, elle n’en a pas vraiment remarqué. Les Infidèles n’étaient qu’une petite troupe avant la rencontre avec Onze et ses acolytes. Deux femmes, quatre hommes. Pas beaucoup de combinaisons... Jade se mordille la lèvre inférieure, désopilée et rougissante, en imaginant les possibilités.

Elle cille, essaye de retrouver un brin de sérieux. Donc Henri plus Naïma, non. Pas de galipette.
Haussant un sourcil, malicieuse, elle mime un canard bavard avec sa main. Ça n’est pas le grand brun qui a partagé la tente de la belle quelques nuits...

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Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Onze, bien peu étonnée de cette révélation...

Matthias... C'est bien son genre...

Du regard, elle le chercha dans le campement, en vain. Surement occupé à embêter quelqu'un...
La jeune femme sembla perdue quelques instants dans ses souvenirs ou dans de quelconques pensées, car pour preuve, sa cigarette se consumait lentement au bout de ses doigts sans qu'elle ne réagit. Elle finit tout de même par émerger et ne put alors s'empêcher de rager quelque peu lorsqu'elle s'aperçut enfin de l'état de sa clope...
Une autre fut bien vite allumée et Onze ne fit étrangement aucun commentaire de plus sur la confidence de Jade...

Sans préavis, elle changea tout à fait de conversation, reprenant son habituel ton léger :

T'voudrais faire quoi ? Plus tard ? Enfin j'sais pas... T'as des envies particulières ? Des rêves ? Parait qu'on en a tous... J'suis pas sûre mais bon... Toi, avec ton Alopias, vous avez p't'être des projets... Ouais ou alors c'est bien trop tôt et j'me plante carrément...

Laissant la rouquine réfléchir aux questions qu'elle venait d'assener, Onze s'amusa à faire des ronds de fumée de plusieurs tailles, apparemment bien entrainée à l'exercice...

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

La fumée, comme autant de bulles de savon.
D’apparence concentrée, Jade s’applique à traverser d’un doigt chaque rond flou que souffle Onze en experte.
Des projets ? Ça lui parait bizarre comme question. Les fesses dans le sable, l’eau qu’on doit dénicher comme un trésor, chaque repas célébré comme s’il s’agissait d’un dernier festin...
Survivre. C’est déjà pas mal comme objectif!

Des idées lui caressent l’esprit. Des envies, des désirs, des caprices éveillés par cette passionnante conversation… Elle sourit, rêveuse, les pommettes rosissantes.
D’un mouvement plus ample, elle efface le rond de fumée avec lequel elle jouait, reprenant le fil de l'instant présent. La jeune femme hoche la tête, une énième fois, faisant valser ses boucles cuivrées sur ses épaules. Une expression énigmatique au visage.

Pour toute réponse, finalement, elle tapote le dos de son amie en se relevant. Et lui sourit encore, pleinement joyeuse, avant de l’abandonner d’un pas dansant, son sac à la main.

Aimer … sans doute. Bouger… peut être. Mais vivre ! C’est ça son projet. Tout bêtement.

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