Le voyage, (ou la cuisine selon le chef Alopias)

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Préparatifs, (ou on apprend comment se prépare une Jade)

Le camp était levé à l’aube, à la suite d’une conversation réunissant une bonne partie des membres des deux groupes . A présent, Seule la présence du feu de camp et le sol torturé trahissait ce qui avait eu lieu ici, la terre désolé parsemée de rocailles et de faibles ilots de végétation desséchée s’étendait à perte de vue autour d’eux. Bientôt le vent ferait disparaitre ce lieu et plus personne ne saurait plus où avait eu lieu la rencontre de deux groupes aux passés étrangement similaire.

Alopias attend, les sac sont ramassés, les tentes repliées, les vêtements ajustés et les chaussures de marche mises, chacun se prépare au mieux, Alopias étudie un a un les gestes les gestes de chacun, comme si il pouvait lire l’histoire motivant l’attention particulières porté à telle ou telle action en apparence triviale. Une simple façon de nouer ses lacets le laissant imaginer plusieurs heures à souffrir d’une ampoule, un réglage de sangles d’un sac devant une nuit à ne pas pouvoir dormir sous le coup d’un lumbago…

Alopias avise la jeune rouquine en train de bricoler ce qui lui sert de sac un peu à l’écart du groupe. Il s’approche, curieux, La présence soudaine d’alopias à ses coté alors que l’esprit de la rouquine est focalisé sur une chose visiblement contrariante la fait sursauter.

Il lui sourit, rassurant, puis passe son regard de Jade au sac, et du sac à jade avant d’ouvrir la bouche pour parler.

-Qu… ?

Il ferme la bouche directement avant même d’avoir vraiment commencé sa question. Il cogite un instant, se grattant sa joue mal rasée dans une attitude pensive, puis désigne le sac du bout du doigt, Il dessine ensuite un point d’interrogation devant Jade en le ponctuant d’une pichenette sur le nez en rigolant. Essayant visiblement d’apprendre à parler sa langue.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Mais où peut bien être ce satané peigne ?
Cela fait dix minutes que Jade retourne toutes ses affaires, en vain. Le moindre recoin de son petit sac, le moindre fond de chacune de ses poches.
Elle est en train de pester, fouillant une fois encore la sacoche avec minutie et méthode, une moue dépitée au visage.
Ça n’est vraiment pas le moment de perdre quoi que ce soit.

Alors qu’elle se maudit, en replaçant une fiole à sa place, un très léger bruit de pas la fait sursauter. La rouquine, fâchée et surprise lance un regard noir a celui qui s’avance, avant de reconnaitre Alopias. Le sourire de l’homme ne l’adoucit qu’à moitié, contrariée comme elle est par cette fouille stérile.
Lui, est avenant, en ce matin de grand départ. Tranquille.
Le sourire est contagieux, et éclaire timidement la moue boudeuse de la jeune femme.

Joueur, Alopias mime. Jade hausse un sourcil, incrédule, avant de comprendre. Les bras croisés sous sa poitrine, elle le regarde faire et la pichenette sur le nez finit de la détendre.
Sa façon d’être muet est grotesque. Mais elle se rend compte que ça ne doit pas être évident pour lui. C’est naturel pour elle parce qu’il en a toujours été ainsi. Le temps qu’elle perdrait si elle devait tout singer comme il fait ! Jade pouffe, étouffant un rire silencieux, puis offre à son compagnon un vrai sourire.

Bon, par où commencer ? De ses doigts écartés, elle démêle quelques boucles, lui signifiant l’importance du mouvement avec un regard appuyé. Puis, elle hausse les épaules exagérément, les bras ballants. Le sac saisi par sa lanière, directement vidé sur le sol. D’un mouvement simple, elle retourne aussi les poches de son pantalon. La jeune femme retire enfin son manteau, et le secoue en tous sens, avant de le laisser tomber par terre.
Les mains courent sur son débardeur au niveau de son ventre, et ses cotes, histoire de montrer que rien ne s’y cache. Puis les poings sur les hanches, et une mine mi-agacée mi-désolée, elle estime qu’elle a exposé la situation.

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Après les gesticulations de Jade, Alopias regarde les contenu du sac éparpillé sur le sol d'un air dubitatif, louchant un instant sur la lingerie de la jeune femme.

Alopias pense avoir compris ce qu’elle cherche, elle est vraiment douée pour se faire comprendre… mais lui semble incapable de lui faire comprendre qu'il a comprit, ni même d’émettre la moindre idée d’où le peigne pourrait se trouver.

Des dizaines d’idées lui traversent l’esprit, si il avait utilisé sa voix, il lui aurait déjà fait partager… comment lui dire qu’il est peut-être à coté du feu de camp, peut-être du coté de la tente de Naïma… comment lui demander la dernière fois où elle se souvient l’avoir vu !

Maladroitement, Alopias s’y essaye, mimant les choses de façon hésitante et incompréhensible pour la pauvre rouquine. Symbolisant le feu de camp en ondulant ses bras devant lui, prenant une pose féminine en symbolisant les cheveux de Naima par une main descendant le long de son visage et de ses épaules. Ou montrant le soleil levant et décalant sa main dans le ciel pour essayer de lui demander quand elle l’a vu pour la dernière fois.

Il n’est franchement pas doué mais se prête au jeu, faisant fi de la réaction de Jade. Malgré le ridicule de ses poses, il semble prendre la chose au sérieux et essaye vraiment de communiquer et d’aider la jeune femme.

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Les bras à nouveau croisés sous sa poitrine, Jade penche la tête sur le coté, dubitative.
Regarder ce grand bonhomme gesticuler de façon incompréhensible a quelque chose de burlesque. La jeune femme se mordille la lèvre inferieure, visiblement hilare.
Même si elle ne comprend pas ce qu’Alopias essaye de dire, elle comprend ce qu’il essaye de faire : Etre comme elle.

Pas pratique mais adorable. La rouquine, amusée, en oublie la quête de son peigne un instant.
Adoptant une pose naturelle, Jade se prend au jeu à son tour. Quitte à inverser les rôles…
La voila qui parle, ses lèvres bougeant comme si des paroles en sortaient, les mains ne faisant que des mouvements souples et distraits. La muette, bonne actrice, explique, détaille, de ses mots silencieux. La scène est étrange. Comme si quelqu’un avait tout simplement coupé le son.
Quand son discours semble terminé, elle sourit, contente de sa démonstration.
Ils sont différents. Et Jade lui prouve qu’elle aime les choses ainsi. Et elle aime entendre sa voix comme il doit parfois apprécier ses silences.

D’un haussement de sourcil provocateur, elle demande de l’aide pour remballer ses affaires.

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-Mouai ! c’est pas concluant ! Si encore tu bougeait pas tes lèvres n'importe comment et aussi vite, j’arriverais peut-etre à lire dessus.

Alopias abandonne ses gesticulations, laissant tomber ses épaules dans ne attitude désolée, il se met à regarder autour de lui, cherchant le peigne tout en s’accroupissant pour ramasser les affaires de Jade et refaire son sac de façon à bien répartir les charges avec la jeune femme.

Rapidement, le sac se remplit, les affaires sont pliées de façon optimum, le sac qui semblait plein à craquer juste avant se découvrant de la place suplementaire. Jade est attentive, concenrée sur le sac.

Alors qu’elle range ses dernières affaires, Alopias se tourne vers elle et laisse son regard parcourir un instant les formes de la belle, brievement, juste le temps qu’elle remarque son regard et qu’il détourne par reflexe la tête à la recherche de quelque chose d’autre… du lichen sur une pierre prennant subitement pour lui une importance démesurée.

Elle l’aide à fermer son sac, ses mains effleurant celles de la rouquine, le conctact le fait frissonner sans qu’il en admette la cause. Elle est si proche, toujours en débardeur, le soleil ne la poussant pas encore à faire disparaitre ses charmes sous des vetements horribles.

-Pourquoi J’ai l’impression que pour survivre, il faut d’une façon ou d’une autre devenir un monstre ?

Ces mots sont sortit tout seul, naturellement, il ne s’adressait pas particulièrement à Jade, juste une idée sortie toute seule dans une situation particulière, ne laissant pas à Jade le temps de réagir, il enchaine directement.

-Ton peigne ? tu l’aurais pas pretée à Naïma par hasard ?

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Jade le dévisage, quelque peu interloquée. Alopias enchaine si vite sur la question suivante qu’elle a encore cette petite expression surprise tout en répondant à la négative d’un mouvement de tête.
Tant pis pour le peigne. Encore quelque chose de perdu.

La jeune femme s’assied sur la pierre où le sac était posé, afin de boucler la dernière phase de ses préparatifs.
Les doigts enserrent les boucles cuivrées, et les nouent dans un chignon un peu lâche dont quelques mèches, vexées, s’échappent déjà.
Le tissu qui se voulait blanc, s’enroulent progressivement par-dessus. Et petit à petit, les reflets d’or disparaissent, enveloppées. Une partie du turban pend sur un coté, comme le lui avait enseigné Naïma. Quand ils prendront la route, cela deviendra un masque de voile.

Jade grimace un peu, le soleil se durci. Elle se relève et s’étire. La jonction entre son débardeur et son pantalon baille un instant. Il est trop grand, taillé pour un homme, tenant par on ne sait quel miracle sur les hanches de la rouquine. C’est étonnant d’ailleurs, on penserait son bassin plus étroit, tout son corps beaucoup plus maigre vu les traits fins de son visage. Mince est le mot. Jade est menue. Pas d’accro sur sa silhouette, de cote ou d’os saillants.
A ces morceaux de peau découverte on constate que tout son corps est de cette couleur laiteuse. La teinte vive du débardeur appuie la blancheur de ses bras.

Jade attrape son manteau et l’enfile sans cérémonie, recouvrant ses courbes délicates d’une couche épaisse et artificielle. La voila déformée par la veste vieillie. Rendue grosse et difforme par le rembourrage.
Le bruit d’un zip finit de l’enlaidir, masquant pour de bon la poitrine qui se laissait deviner sous le petit haut. Ronde et sans entrave. Toujours en possession de cette fermeté propre à la jeunesse.
Enfermée, jusqu'à la gorge crayeuse dans cet habit carapace.

La jeune femme sourit à Alopias, ravie. Elle est prête à partir.

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Marche, (ou comment accompagner une Jade)

Le sol défile sous les pieds des voyageurs. Alopias, Pour une fois, laissait le soin à l’autre groupe d’ouvrir la marche, soulagé de ne plus se prendre la tête avec la localisation géographique et l’optimisation de la marche d’une dizaine de personnes en milieu hostile. Au bout d’une petite demi-heure, l’horizon se voit prendre une teinte légèrement plus verte, comme si la terre aride était peu à peu grignotée par la vie.

A l’arrière du groupe, Alopias fait quelques pas rapides pour se mettre à la hauteur de Jade et lui saisir doucement le bras en se penchant sur elle, tendant sa main vers l’horizon pour lui désigner l’oasis de verdure qui se devine déjà. Il a le sourire aux lèvres… jusqu'à ce qu’il pose son regard sur la jeune femme, remarquant le volume et le poids de ce qu’elle porte. Il la sait plus forte qu’elle n’y parait, mais s’empare tout de même du jerrican de dix litres d’eau qu’elle porte, la soulageant d’un poids excessif. Il s’arrête le temps de fixer sa nouvelle charge aux bretelles de son sac, devant lui. Souriant à jade qui le regarde faire sans trop comprendre.

-C’est pour équilibrer les charges ! Ne t’en fait pas ! Comme à tout n’est pas sur le dos !

Il se relève fier, masquant sa peine à le faire derrière un sourire fier et affichant l’assurance d’un homme sachant ce qu’il fait, reprenant la route le pas le plus alerte possible en queue de peloton… du moins tant que Jade la regarde.

Deux bonnes heure plus tard, Le soleil tape fort sur les quelques nomades, les ombres ont presque disparues sous les pas des voyageurs, il fait lourd, Jade souffre, trébuche fréquemment mais ne se plaint pas, Alopias sent les sangles de son sac lui cisailler les épaules, mais ça va, il résiste, la douleur est bien plus faible que celle de voir Jade souffrir, il s’approche, prend la gourde de la jeune femme et lui tend.

-Je vais te porter ta tente pour te soulager le temps que tu récupères, c’est le coup de pompe classique associé au fait que tu ne bois pas assez. Tu la récupéras quand tu te sentiras mieux.

Il repart derrière, portant la tente de 5 kilos à bout de bras, les heures passent, l’air se rafraichit peu à peu à l’approche de la pleine, l’humidité se fait sentir agréablement dans les poumons… Jade va mieux, portant juste son sac de vêtements et quelques bricoles, elle semble pensive, la marche lui donnant sans doute l’occasion de la réflexion. Le voyage se poursuit jusqu'à ce que le groupe soit entouré de hautes herbes grasses grouillantes de vie.

Les groupes arrivent enfin à destination pour monter le camp de midi, Alopias, loin derrière, Arrive finalement, s’écroulant dans l’herbe… l’un de ses bras tétanisé par la douleur, le dos et les épaules douloureuses… vivement que le repas arrive ! Avant de repartir chasser l’après midi même.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Quand les nomades arrivent en plaine, Jade s’illumine. Joyeuse, elle regarde les arbres épars comme si c’était la première fois. De l’ombre ! De l’herbe !
La jeune femme sautille, rattrapant Onze en tête de cortège. Il faut dire que son bagage, grandement allégé lui permet d’être encore en forme. Un pas sur l’herbe, et la voila qui se déchausse carrément. Sentir autre chose que du sable sous ses pieds nus, quand bien même il s’agisse d’une sale pelouse sauvage et jaunie, ça lui fait du bien.

En trottinant, elle revient vers Alopias à la traine. La rouquine défait le pan de son turban pour lui offrir son plus radieux sourire. C’est en majeure partie grâce à lui qu’elle se sent si bien. Courageux ! Vaillant ! Il avait, petit à petit, prit toutes ses affaires à sa charge. Jade aurait voulu refuser, mais assommée par le poids et la chaleur, l’avait laissé faire.
Apres tout, il est expérimenté, lui. Costaud aussi. Comparé à sa carrure fluette…
Sur le chemin, plus légère, elle l’avait surveillé du coin de l’œil, mi-coupable mi-admirative. L’homme n’avait pas bronché, fort de ses techniques de nomade aguerri. « répartition du poids » avait-il expliqué. La muette en était béate d’éblouissement. Chargé pour deux, grand, impressionnant couvert de jerricans et de paquets, tous ses muscles bandés dans l’effort et toujours une expression tranquille au visage, Jade le trouvait prodigieux.
La rouquine se disait, en rougissant, qu’il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’elle se sente rassurée auprès d’un homme comme ça.
Pour le coup, elle l’imaginait bien en chevalier de roman avec armure de mithril et fier destrier. Puis l’habit, gênant son imagination d’adulte, se transforma en pagne de daim, franchement indécent. Elle s’était mordillée la lèvre, troublée et amusée.

L’ombre inespérée d’un arbre est désignée comme emplacement pour la pause.
Jade, aux anges, retire en toute hâte le turban et ce manteau qui la fait transpirer pour profiter de la fraicheur relative. Tout le monde profite du moment pour souffler, content d’être dans un lieu qui semble moins hostile. Il ne sera peut être même pas nécessaire de monter les tentes de suite. Les hommes allument le feu, Onze allume une énième cigarette, et Alopias s’est assis, le packtage encore attaché a son corps. Visiblement fatigué, c’est normal. Mais victorieux !
Un brin d’herbe entre ses lèvres, Jade viens s'assoir tout contre lui, s'appuyant un peu, joueuse.

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Déjeuner en plein soleil. (Ou comment cuire une Jade)

Alors que jade vient s’appuyer sur lui, Alopias bascule sous le poids de ce qu’il porte, il se retrouve à terre, la rouquine tombant sur lui, il a mal, est épuisé, mais heureux de lire sur le visage de Jade son rire silencieux.

Il reste un moment là, allongé sur le coté, pensif, Laissant toute liberté à Jade de rester sur lui ou de se redresser, il apprécie visiblement de la sentir tout contre son corps, et laisse la scène durer sans s’y opposer, sa main se tentant un instant vers les boucles rousses s’échappant du turban.

Il pose une main sur sa bretelle, défait l’attache métallique pour se libérer enfin des charges qui s’effondrent autour de lui, un sentiment de légèreté le prend, Avec Jade à ses cotés, il en a presque l’impression de s’envoler.

Le soleil est haut dans le ciel, mais même dans un lieu plus clément, ses rayons restent particulièrement cruels pour la jeune femme. Il se redresse, sort de son sac sa toile de tente et deux piquets. Se relève et part bricoler un auvent improvisé sous l’arbre alors que les membres des groupes vaquent à leurs occupations pour préparer le feu, à manger, réparent les chaussures, fument une clope, râlent, draguent, font connaissance, s’isolent…

Alopias vient s’assoir sous l’auvent Juste à coté de Jade, ouvrant son sac et lui tendant sa ration, un simple sandwich préparé du matin même avec les derniers stocks de farine de blé sauvage emporté de lune de miel.

-Excuse-moi pour la pauvre qualité du service d’aujourd’hui, mais j’ai trop la flemme de faire autre chose, tu m’en veux pas trop ?

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Arômatique

C’est la fin de l’après-midi sur la plaine. Le soleil s’adoucit progressivement. Les êtres s’étirent, au sortir d’une sieste à l’ombre.

Dans les herbes hautes, un fauve rode.
Fauve oui. La couleur de sa crinière. Les yeux verts brillants, affinés en amandes, émergent du ton jaunâtre d’un buisson. Aux aguets, le prédateur traque.
Comme un félin bondissant sur sa proie, Jade jaillit de sa cachette improvisée, dans un saut victorieux. Cette odeur qu’elle avait pistée entre toutes, la jeune chasseresse en a retrouvé la source.
Là, au bord d’un trou d’eau petit comme un pas d’homme, un pied de menthe sauvage a poussé. D’un vert profond, les feuilles duveteuses et des petites fleurs blanches s’épanouissant à son sommet.
Vaguement poivré, délicieusement frais, le parfum de cette plante arrache à la jeune femme un soupir satisfait alors qu’elle frotte une feuille entre son pouce et son index d’un air expert.
Pieds nus, son pantalon taché de boue sèche et de trace d’herbes, le maillot déformé par endroits pour avoir servi de torchon de fortune, le tissu du turban ce coup ci enroulé en écharpe autour de son cou gracile, Jade travaille. Chasseuse herboriste !

Elle sourit, amusée, estimant sa tache bien moins morne que certains le croiraient. Passionnante la Nature ! Qu’une plante aux effets dérangeants ait des vertus apaisantes, une fois correctement manipulée, c’est tout de même surprenant. Tel est le cas des orties, qui lui piquent la peau à travers la toile de son pantalon, et dont elle tirera un sympathique remède contre la douleur.

Du bout des doigts, la rouquine cueille sa précieuse trouvaille, et la ramène au camp du jour, avec toutes les autres feuilles diverses qui encombrent déjà ses poches.
De retour sous le auvent monté plus tôt par Alopias, Jade dispose ses trésors, et commence la phase de transformation. Ecraser, presser, mélanger… sentir.
Quatre pots de verres remplis de crèmes colorées, et un flacon d’huile. Bonne chasse.

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Traque

L’ennemi était posté à quelque distance, rien dans son regard ne trahit ni la peur ni la conscience du danger, il s’affaire à sa tache en cour avec le plus grand désintérêt du monde extérieur, conscient de sa force et de sa puissance. Il est robuste, et les quelques cicatrices sur son visages ne sont que le résultat d’une trop grande témérité dans ses combats, témérité toujours récompensé par un succès total sur ses ennemis.

Alopias approche, sa lance à la main, courbé dans les hautes herbes, d’une démarche lente et silencieuse. L’ennemi ne doit pas s’inquiéter avant qu’il arme son coup, qu’il ait bandé tout les muscles de son corps pour porter un coup précis, fort ! Décisif !

Alopias vient de passer des heures à pister sa cible, localisant le sentier tracé dans les hautes herbes, devinant ses habitudes, décryptant sa vie pour mieux le comprendre, cela dans le seul et unique but de le tuer… sans pourtant éprouver le moindre remords.

En étudiant les traces, il a deviné le sexe de son ennemi, Masculin, une chance ! Son éventuelle progéniture pourra peut-être survivre à sa mort. Peut-être...

La cible soulève les oreilles et redresse la tête, soudain paniquée, il distingue dans son champs de vision un projectile fonçant sur lui, sa vision se brouille et une horrible douleur lui transperce l’œil et le crane, dans un dernier reflexe, il tente de fuir… loin… très loin ! Mais sa conscience le quitte, il s’effondre après quelques mètres seulement d’une course perdue d’avance, respirant péniblement jusqu’à ce qu’une lame vienne lui trancher la gorge.

Alopias rentre au campement aux toutes dernières lueurs du jour, un phacochère mort et vidé de son sang sur les épaules. Il le jette à coté du feu et enlève son t-shirt maculée de sang, tournant le dos à Jade qui s’affaire à son travail d’herboriste… Il prend à peine le temps de boire une rasade d’eau, et entreprend de découper la bête en restant torse-nu pour plonger ses bras dans le corps sans vie de l’animal et le préparer.

On peut voir à la base de la nuque d'Alopias un petit tatouage, un curieux symbole de danger biologique.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Il lui a fallut plusieures tentatives, piteuses, pour venir a bout de ce petit défi. Glisser, s’écorcher un peu la paume des mains et la plante des pieds, forcer sur le bras pour maintenir un précaire équilibre, et finalement, s’assoir en califourchon, satisfaite, sur la branche la plus basse de l’arbre.
Les cheveux en bataille, les vêtements abimés, Jade n’est pas peu contente d’avoir pris un peu de hauteur. Le soir pointe déjà. Et la plaine se colore d’ocre et de pourpre à mesure que le soleil disparait derrière une dune encore chaude. La jeune femme soupire, les doigts jouant sur l’écorce un peu sèche.

Tout le monde revient au camp, plus ou moins éreinté. Le feu est ramené à la vie, le bivouac établi pour de bon avec le montage des dernières tentes. Comme par reflexe, Jade cherche la sienne des yeux, pliée et ficelée, comme à son habitude. Elle ne prend même plus la peine de la sortir désormais. Elle en est à se demander si elle devrai directement la rendre à Matthias, ou la conserver, en espérant un jour qu’elle aura le courage de redormir dedans.

Un pas tranquille attire son attention. Tranquille mais lourd du poids qui pèse sur une épaule de la silhouette. Alopias rentre de chasse.
La rouquine, perchée, se penche un peu en avant, s’allongeant sur la branche qui la supporte, pour mieux voir. Le spectacle est assez repoussant. L’homme, couvert de sang frais et séché, plonge les mains jusqu’aux coudes dans les entrailles de ce qui semble être un gros cochon sauvage.
Jade, vaguement dégoutée, affiche une moue boudeuse. Elle lui fait confiance pour transformer cet amas de chairs en exquise viande pour le diner, mais pour la première fois qu’il se dénude un peu, la curieuse aurait aimé observer à sa guise.
Elle plisse le nez, perturbée par l’odeur très forte de l’animal sauvage.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, Jade se penche encore davantage, les bras et les jambes enroulés à la grosse branche. Le regard clair se focalise sur ce qui n’est pas taché de sang. Les épaules, le dos, puis la nuque. Une petite marque sombre.

Se baisser encore un peu. Juste assez pour distinguer le dessin. La tête en bas, les longues boucles chavirant devant le visage concentré. C’est un symbole… Jade est sure de l’avoir déjà vu quelque part.
Fouillant sa mémoire a la recherche de quel livre, de quel contexte, cette impression lui vient, la jeune femme relâche progressivement sa prise.
Elle retient sa respiration, surprise, quand elle s’en rend compte, et que ses doigts fins n’arrivent plus à se rattraper à la branche. L’arbre émet des craquements de protestation. Jade est suspendue par les pieds. Le sol pas si loin, mais la chute promet d’être un tantinet douloureuse. Aucun moyen d’avoir de l’aide.

Elle ne tient pas longtemps, en effet, et s’effondre sur le auvent dans un fracas mou.

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Alopias s’acharne sur la carcasse de la bête, tous ses muscles roulant sous sa peau trop maigre. Le sang ne la bête ne gicle pas, les abats sont soigneusement mit de cotés, il en a l’habitude, c’est ce qu’il fait depuis des lustres pour les autres, avec un peu de chance, il pourra même faire deux ou trois savoureux saucissons pour les fringales du voyage.

Un bruit de chute derrière lui le tire de sa concentration, il se retourne, haussant un sourcil désappointé face à la vision d’apocalypse. L’auvent est replié sur une forme mouvante essayant péniblement de s’en dégager.

Alopias laisse immédiatement son travail en plan pour aller voir si tout va bien, il se place tout près, se penche sur la toile remuante en posant ses mains ensanglantées sur ses cuisses, jusqu’à ce que la tête de Jade finisse par émerger de sa prison.

Les deux personnes se retrouvent face à face, leurs visage à seulement quelques centimètres l’un de l’autre, les yeux grix-vert rencontrant ceux de couleur Jade. Alopias semble surprit de voir la rouquine dans cette situation, Son regard passe lentement de l’inquiétude manifeste à l’amusement au fur et à mesure qu’il constate son bon état général, Allant même jusqu’à essayer de deviner par un regard appuyé si personne d’autre n’est prisonnier sous elle. Un sourire illuminant son visage fatigué.

-Euuuuh ? Tu te prends pour Matthias à présent ? Y a pas trop de cas…

Elle continue à s’extraire de l’auvent comme un papillon sortant de sa chrysalide, les visages se frôlant dans la manœuvre. Alopias en oubli ses mots à l’apparition de la peau nue de l’épaule de la jeune femme. Il Regrette soudain son ton familier et il lui tend la main, par galanterie, ou plutôt pour avoir la chance de toucher la créature délicieusement débraillée s’agitant à sa portée.

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Se sortir de la toile n’est pas une mince affaire.
Les joues empourprées par l’effort, la honte, et un agacement naissant, Jade émerge enfin. Pour tomber nez a nez avec Alopias. Autant dire que son état ne s’arrange pas. Interdite, elle pousse lentement les mèches de cheveux qui zèbrent son visage.
Elle peste intérieurement quand il plaisante et le fusille d’un regard. La promiscuité finit par la troubler trop, les visages s’effleurant alors qu’elle se débat avec ce qui reste de l’auvent.
Un timide sourire s’épanouit sur sa bouche quand elle dégage enfin ses bras nus, mué immédiatement en moue décontenancée, les doigts remettant promptement les bretelles de son débardeur à leur place.

L’homme a un sourire amusé. Là, le torse peint de sang, une main poisseuse à peine essuyée tendue pour venir en aide, Jade lui trouve un air barbare, curieusement charmant. Sa petite main fine se glisse dans la sienne, penaude.
Doucement il la tire contre lui. Mais elle ne bouge pas une fois libérée du tissu, sans raison. Ses doigts mêlés a ceux d’Alopias, debout à quelques centimètres à peine de lui, le maillot de travers, le pantalon déchiré a la cuisse, couverte de poussière de la tête jusqu'à ses pieds nus, Jade vacille.
Il sent l’animal, et elle sent la menthe. Le mélange donne un parfum entêtant, sauvage. Sales, tous les deux. Et peau contre peau quel odeur dominerait ? Peau…
Les mains se frôlent encore quand elles se séparent enfin.

Pour masquer son trouble, la rouquine souffle sur une boucle taquine, devant son nez, puis une légère grimace lui fait quitter le regard gris vert pour constater un bleu visible à la naissance de sa hanche.
Ça aurait pu être pire !
La jeune femme affiche alors un large sourire rassurant, et lève les yeux au dessus d’elle, rieuse, pour expliquer sa chute.

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Le regard d’Alopias se fixe sur Jade alors qu’elle se relève, La petite main dans la sa paluche poisseuse s’évadant cruellement sitôt la jeune femme posée sur ses deux pieds.

Le regard de l’homme est attiré par une mèche rebelle soufflée par la jeune femme, la petite boucle crasseuse devenant curieusement pour lui le ressort d’émotions plus profondes, le regard se perd ensuite sur la bretelle entortillée tendant à reprendre sa place normale sur l’épaule diafane parsemée de taches de rousseur à chaque fois que la poitrine se soulève sous la respiration encore paniquée par la chute. Alors que Jade désigne la branche du regard, Une expression désolée s’affiche sur le visage du chasseur lorsque son regard se porte finalement sur la hanche de la jeune femme. Il approche sa main pleine de sang de la blessure, comme si il pensait pouvoir la faire disparaitre d’un simple contact du bout des doigts.

Les doigts de l’homme effleurent la peau nue de Jade à la périphérie du bleu, laissant une petite trace rouge sur le blanc pur de sa peau… et provoque chez elle une réaction épidermique pour se mettre hors de portée des doigts douloureusement baladeurs. Le sursaut brise le charme de l’instant, Alopias reprenant un air sérieux et un regard presque sévère après avoir rapidement secoué la tête pour retrouver tout ses esprits.

-Tu ne t’es pas ratée ! Pour un peu et tu te cassais quelque chose ! Tu sais que tu m’as fait peur ! Tu aurais pu abimer ma tente ! Il t’a pris quoi de grimper là-dessus… sans moi ? Égoïste !

Son regard sévère se change en un regard complice au fur et à mesure de ses mots… il plaisante. Affichant à présent un sourire charmant il décide de contourner la rouquine en marchant sans s’en soucier sur l’auvent tombé pour se placer au pied de l’arbre. Posant ses points sur les hanches en cherchant les prises pour grimper.

-On a vraiment une belle vue de là haut ? J’ai envie d’aller y voir ! Tu m’accompagnes ? Le soleil va se coucher et j’ai l’impression que c’est l’endroit idéal pour le regarder.

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Un sourire décontenancé se fige sur les lèvres de Jade. Monter sur l’arbre à nouveau ? Non merci ! Une chute lui suffit pour aujourd’hui !
La jeune femme n’est pas fâchée, mais simule une bouderie pour se faire comprendre. Bras croisés sous sa poitrine, elle s’assied lourdement dans la toile.

Oui, la vue était intéressante de la haut. Mais ça n’est pas le soleil qu’elle observait.
Forcément son faux air en colère doit être amusant à voir, mais la rouquine n’en démord pas.
Casser sa tente... casser sa tente ! Allons bon ! Le cadet de ses soucis quand elle s’est sentie tomber. Justement, c’est ce qu’elle devrait peut être faire. Forcer un peu le destin, sauter a pied joint dessus, comme ça il n’aura d’autre choix que de dormir dehors. Avec elle…
L’expression de ses sourcils se fait furtivement perplexe. Ça n’est pas déjà ce qu’il fait ? Jusqu’alors, elle n’avait pas remarqué.

Un petit sourire mutin illumine ses lèvres pâles. Jade lance à Alopias un regard en coin, feignant d’être hautaine.
La toile tout autour d’elle fait un matelas pleins de vagues. Une main tire vivement sur un large pli, et dans un geste ample, recouvre tout son corps à nouveau. La coquine remue en tout sens, ce coup ci par jeu, n’étant pas vraiment prisonnière.
Si Jade avait une voix, on entendrait sans nul doute un rire cristallin s’échapper de la cachette.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

Alopias regarde toute la scène par dessus son épaule, haussant les sourcils dans une expression agréablement surprise par le spectacle.

Elle s’agite sur ce qui il n’y a pas longtemps encore constituait son chez lui, son seul rempart contre le froid, le vent et le sable, son corps semblant fusionner avec et se l’approprier.

Alopias apprécie la scène, il se retourne complètement pour lui faire face avant de venir tourner autour d’elle en souriant, elle est peut-être en train de massacrer l’un de ses biens les plus précieux mais semble presque vouloir venir l’y aider.

La toile étalée au sol semble se rétrécir au fur et à mesure que la belle s’y enroule, découvrant du matériel et le sac de jade, un pot est brisé, le contenu s’évadant lentement entre les bruns d’herbe. Alopias se penche, plongeant ses doigts dans la substance jaune-orangée, appréciant la texture crémeuse entre ses doigts avant de la porter à ses narines pour en savourer l’odeur fruitée et légèrement piquante …

Il en ramasse un peu dans le creux de sa main, décroche sa gourde d’eau douce de sa ceinture et s’en verse sur la main, entreprenant de laver son corps du sang qui le recouvre. Sa main large glisse lentement sur sa peau déjà bronzée, la faisant disparaitre en partie sous une mousse très fine. Tout son torse y passe sous les yeux de Jade, l’eau coule sur ses pectoraux, ses cotes, ses bras, ses abdominaux… des muscles secs bien visible sous une peau sans graisse, son corps taillée par des années d’épreuves et de douleurs.

Eparpillée sur la peau rendue brillante par l’eau, on peut deviner ses vielles blessures par d’innombrables cicatrices, sur le torse, de profondes entailles semblent indiquer un coup de griffes profond, son poignet droit de nombreux coups de couteau plus ou moins profond…

Il fixe Jade en se rinçant sommairement avec le restant de sa gourde, lui souriant gentiment, l’eau venant tremper la ceinture de son pantalon.

Nombre de messages : 225 Date d'inscription : 21/06/2008

Dégustation

La toile se fait déguisements. Tantôt fantôme, tantôt princesse dans une longue robe de bal, tantôt oiseau aux ailes gigantesques… et pour finir, juste Jade, qui sort avec aisance de ce qui était la tente d’Alopias.

Que s'était il passé avant ? Ce matin déjà, elle ne savait plus. Tout au long de la journée, sa relation avec l’homme n’avait fait que devenir plus floue, plus dense. Il se passe pourtant bien quelque chose. Amené petit à petit par chaque contact.

L’eau coule sur la peau dorée. Jade suit des yeux le parcours d’une goutte, qui roule lentement sur les muscles, ralentit sur les cicatrices, et meurt en se fondant à la ceinture. La jeune femme lève alors son regard sur celui d’Alopias, qui la taquine d’un sourire.
Elle se souvient d'une après-midi sous la pluie. Quand il l’avait enlacée comme une évidence. Quand elle lui avait couvert le visage de baisers. Quand il n’existait pas encore d’interrogation, ni d’hésitation.

Juste une pulsion. Irrépressible.

Comme ce qui pousse Jade maintenant.
D’un battement de cil, elle est contre Alopias. Les doigts fins, marchent sur un pectoral avec lenteur, et en chassent le reste de mousse légère. Parfum sucré pour remplacer l’odeur acre de la viande. Comme un dessert.
Un fruit. Mur, doux, acidulé. Elle n’aurait qu’à se hisser sur la pointe des pieds pour le cueillir.
Et c’est ce que Jade fait, rougissante malgré elle, le cœur battant à tout rompre et la sensation de flamme lui dévorant progressivement les reins.
Les lèvres claires goutent le sourire d’Alopias. Déguster cette bouche qui lui faisait envie depuis longtemps. Ce baiser qui n’avait que trop tardé à être accordé, ce plaisir refusé par eux deux, inconsciemment, parce qu’il signifie trop. Jade lui arrache en douceur, s’appropriant sa bouche d’un effleurement ou d’une petite morsure espiègle. Finis les jeux d’enfants. Finis les fantômes du passé.

Brulante, la jeune femme se love toute entière contre Alopias. L’eau les scelle, la mouillant tout autant que lui. Ça n’attenue en rien le désir qui l’anime, alors qu’elle ouvre a nouveau ses yeux étincelants, a la recherche des siens, le souffle court. Le baiser prend fin dans un sourire complice. Jade se mordille la lèvre, mise en appétit. Elle compte bien se resservir.

Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 11/05/2008

…sans modération

Tout bascule, il n’a fallut que quelques instants, un regard, un sourire, pour que le simple jeu entre deux personnes se change en autre chose… de plus puissant. Les sentiments de frustrations, l’hésitation, la peur de souffrir… tout cela semble disparaitre sous les caresses délicates de Jade, les doigts explorent, découvrent, semblant comme s’approprier le corps de l’homme.

Alopias lui offre, pose ses mains sur les hanches de Jade qui sursaute sous la pression de la main sur son bleu, furtif instant effacé par un sourire et la main maladroite se glissant sous un débardeur, la soutenant alors qu’elle se hisse à la recherche des lèvres convoitées.

Le temps s’arête, l’univers disparait autour des deux amants, seul persiste pour Alopias le contact de la bouche gourmande torturant ses lèvres, de la petite langue effleurant la sienne, de la peau de pèche sous sa main, de la pression des seins sur son torse, du ventre sur son bassin... Le couple s’embrasse, se découvre sous un autre jour, faisant fit de la fatigue, de la douleur, des corvées inachevés, des pots cassés, des épreuves du passé, des doutes, des éventuels spectateurs… Seul reste deux âmes s’unissant au milieu d’un néant volontairement provoqué.

Une main se glisse sous une fesse de la rouquine, renforçant l’étreinte, les lèvres se détachent les unes des autres, un sourire illuminant le visage et les deux pierres précieuses du regard de Jade, un sourire défiant presque l’homme de revenir lui-même à la charge… Alors que seul l’esprit joueur des deux protagonistes leur autorise ce bref intermède.

Alopias cède à la douce provocation, rattrapant la bouche un instant fuyante, son baiser se faisant avant tout léger, une caresse se changeant peu à peu en quelque chose de plus viril, plus appuyé, les bouches s’entrouvrent, se découvrent de plus en plus profondément. Une main remonte le long de la colonne vertébrale de la jeune femme, tirant en une douce caresse sur le débardeur qui fini par glisser entre les deux corps et rompre un bref instant la danse de deux langues se mélangeant entre les lèvres entrouvertes. La peau fine et délicate de la poitrine de Jade rencontre la peau dure et bronzée d’alopias, le contact est chaud, les cœurs battent à l’unisson dans les poitrines alors que les bouchent se retrouvent après une interminable rupture de quelques secondes.

Les muscles fatiguées d’alopias se tendent et l’univers bascule, Jade se retrouve allongée sur la toile du auvent, prisonnière sous son amant continuant à l’embrasser, une main se glisse entre les corps pour faire sauter un à un les boutons du pantalon de la jeune femme et entrouvrir la prison de tissu.

Le baiser fini par s’interrompre, les regards se cherchent et les sourires s’affichent sur les visages, des mains fines semblent se perdre aux environ de la ceinture d’Alopias, une main forte se glisse dans un pantalon entrouvert trop large alors qu’Alopias taquin, entreprend de partager une nouvelle histoire avec la personne qu’il aime. Sa voix raisonne comme un chant dans les oreilles de la jeune femme.

-Il était une fois…

» Alopias et Erica
» Quand Alopias retrouve Jay
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